Légumes de France tient son congrès les 21 et 22 novembre dans le Lot-et-Garonne
Le 67e congrès de Légumes de France se tiendra à Agen. Les participants espèrent la venue de la nouvelle ministre de l’Agriculture. La place des femmes dans l’agriculture et les anticipations face au changement climatique seront en débat.
Le 67e congrès de Légumes de France se tiendra à Agen. Les participants espèrent la venue de la nouvelle ministre de l’Agriculture. La place des femmes dans l’agriculture et les anticipations face au changement climatique seront en débat.
Le Lot-et-Garonne, département historique de productions maraîchères avec sa tomate de Marmande et des productions emblématiques comme la fraise, la prune d’Ente et la noisette, accueillera les 21 et 22 novembre le 67e congrès de Légumes de France. L’événement, coorganisé par Légumes de France et la FDSEA du Lot-et-Garonne, se déroulera au Parc des expositions d’Agen et espère accueillir la nouvelle ministre de l’Agriculture.
Besoin du maintien des engagements pris
Bruno Vila, coprésident de Légumes de France, accueille cette nomination comme « une bonne nouvelle qui nous permet d’avoir enfin une interlocutrice depuis juillet dernier et l’arrêt brutal des projets », mentionne le responsable. Celui-ci souhaite une reprise des engagements listés dans la loi d’orientation agricole avec notamment pour l’ensemble de l’agriculture « une reconnaissance de son intérêt majeur au niveau national ». Pour le secteur légumier, mais aussi l’arboriculture et la viticulture, le premier dossier ministériel sera la pérennisation du TODE permettant l’exonération des charges sur les travailleurs occasionnels. « Une décision déterminante pour la compétitivité de nos exploitations », commente Bruno Vila, producteur-serriste dans le sud de la France.
« Nous avons également besoin du maintien des engagements pris dans le cadre du plan Souveraineté alimentaire avec de nouveaux guichets d’aides aux investissements et à la modernisation », demande le responsable. Et la rapidité de l’usage des différentes enveloppes débloquées en 2024 témoigne de leur intérêt. « Ces moyens sont indispensables pour atteindre les gains de + 5 % de souveraineté alimentaire fixés pour 2030 et + 10 % en 2035 », assure-t-il. Parmi les autres requêtes, l’harmonisation européenne des moyens de protection de cultures et la simplification de toutes les procédures admiratives seront souhaitées par les congressistes lors du rendez-vous attendu, et espéré, avec la ministre.
« Les femmes, un futur pour l’agriculture »
Deux tables rondes animeront également les deux jours de débats. L’une intitulée « Les femmes, un futur pour l’agriculture » sera introduite par François Purseigle, sociologue qui a travaillé sur les évolutions des modèles d’exploitation, avec une attention sur la place des femmes qui représentent 22 % des chefs d’exploitation. Plusieurs interventions de femmes conseillères, exploitantes, présidentes animeront le débat. « Comment imaginer la production légumière dans dix ou trente ans ? », « Quelles productions ? », « Où ? » seront les questions posées à Serge Zaka, expert du changement climatique, suivi d’une table ronde. « Il est important d’anticiper des solutions pour ne pas subir l’impact catastrophique du changement climatique », assure avec expérience Bruno Vila, également président de la FDSEA des Pyrénées-Orientales. « Ce congrès sera l’occasion de dresser un cap pour les prochaines années, cap nécessaire pour toute notre filière », conclut Cyril Pogu, l’autre coprésident de Légumes de France.
Nathalie Binda : « J’ai trouvé ma place avec mes compétences »
Nathalie Binda est l’une des chevilles ouvrières de ce 67e congrès de Légumes de France. Originaire du Lot-et-Garonne, elle partage la responsabilité d’une exploitation de cultures de céréales (120 hectares) et de cultures sous serre (6,5 hectares) avec ses frères près de Nérac. « J’ai très facilement trouvé ma place. Nous nous sommes réparti les fonctions selon nos compétences. Les miennes ne sont pas de conduire un tracteur », plaisante-t-elle. La table ronde « Les femmes, un futur pour l’agriculture » est donc pour elle une réalité. D’autant que Nathalie Binda est, entre autres, responsable du personnel de l’exploitation, plus de 55 personnes en saison, majoritairement des femmes. De plus, elle assume également la présidence de la coopérative Cadralbret, dont la direction est également aussi par une femme. À ce titre, la structure a une longueur d’avance au regard de la faible représentativité des femmes dans les sphères de décision de l’agriculture.