Roussillon : baisse structurelle des surfaces de salades
Passées de 2 200 hectares en l'an 2000 à moins de 600 hectares aujourd’hui en Roussillon, les surfaces de salade affichent une baisse structurelle qui s’explique par une hyper concurrence européenne, alimentée principalement par l’Espagne.
Passées de 2 200 hectares en l'an 2000 à moins de 600 hectares aujourd’hui en Roussillon, les surfaces de salade affichent une baisse structurelle qui s’explique par une hyper concurrence européenne, alimentée principalement par l’Espagne.
Depuis 1990, la baisse des surfaces de salades n’a cessé de s’accélérer en France pour atteindre son paroxysme ces dernières années. Le Roussillon, où cette production était très majoritaire dans les exploitations maraîchères, ne déroge pas à ce constat. Après une campagne 2015-2016 catastrophique, les surfaces 2016-2017 de salades roussillonnaises, toutes variétés confondues, ont péniblement atteint les 535 ha dont 220 ha de cultures de plein champ et 315 ha de cultures sous abri pour respectivement 12,5 et 41 millions de pieds. Ce qui a globalement représenté une baisse de 17 % en un an (soit 11 millions de pieds en moins), à laquelle les cultures de plein champ destinées au marché du frais ont très majoritairement contribué (-30 %). « Compte tenu de l’hyper concurrence espagnole, face à laquelle les maraîchers n’ont plus de marge de manœuvre malgré leurs nombreux efforts et adaptations successives, la contractualisation des productions de 4e gamme apparaît désormais comme une sécurité. Cela s’est traduit par une augmentation significative des surfaces sous abri qui représentent désormais 60 % des surfaces totales », explique Nicolas Mansouri, conseiller maraîchage à la chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales. Cela est d’autant plus vrai que les variétés destinées au frais sont vieillissantes et ne correspondent plus aux attentes des consommateurs.
La batavia détrône la laitue
« Aujourd’hui, les variétés ayant le vent en poupe sont les salades du type sucrine, iceberg. C’est là où se trouve l’avenir du frais. Or, le Roussillon n’est pas concurrentiel sur ce type de production qui doit se situer à moins d’un euro le pied ou le lot de trois sucrines », poursuit-il. Ce net recul de la salade a notamment bénéficié à l’artichaut, désormais devenu la principale culture de plein champ en Roussillon, à la patate douce, au céleri branche mais aussi à des cultures qui font leur grand retour telles que le chou pommé, le chou-fleur… De leur côté, les cultures sous abri ont elles aussi subi une régression significative de 12 %. L’autre fait marquant en culture sous abri, c’est le recul de la laitue. Pour la première fois en 2016-2017, la batavia est devenue l’espèce dominante des salades sous abri avec 33 % du potentiel, devant la laitue passée au second rang avec 26 % et la feuille de chêne blonde avec 12,5 %. Suivent les productions de feuilles de chêne rouge, multi-feuilles, lollos blonde et rouge… « En 2017-2018, on devrait retrouver ce même équilibre non seulement au sein des cultures sous-abri mais aussi entre le frais et la 4e gamme », termine Nicolas Mansouri, sans plus de précisions chiffrées car les plantations sont encore en cours.