Poire : quelles sont les nouvelles préférences des consommateurs ?
Le profil des consommateurs de poires juteuses et fondantes est vieillissant. À l’inverse, la poire croquante et sucrée séduit de nouveaux consommateurs, plus jeunes mais toujours attentifs à sa qualité aromatique.

Le verger de poiriers français est vieillissant et peu diversifié dans son offre variétale, car composé à plus de 75 % des variétés Jules Guyot et Williams. Dans ce contexte, le projet Poire Coco (Conservation et consommation) a pour but de favoriser une meilleure adéquation entre les attentes des consommateurs et l’offre de poires actuellement disponible sur le marché. Mais aussi de préparer l’offre de demain pour le futur consommateur.
En effet, avec 126 000 tonnes, la production française n’est pas suffisante pour couvrir les besoins du marché, dont la consommation globale est estimée à 200 000 tonnes. « Alors que la majorité des consommateurs de poires ont plus de soixante ans, on constate un regain d’intérêt pour de nouvelles poires bicolores et croquantes », a souligné Valentine Cottet, responsable du laboratoire d’évaluation sensorielle du CTIFL, lors d’une séance de dégustation de poires au Sival 2025.
Le profil de la poire idéale
Les objectifs du projet Poire Coco sont, d’une part, de décrire la qualité de l’offre de poires françaises aux différentes phases de la saison, en intégrant les contraintes de production, de conservation et d’affinage ; et, d’autre part, de déterminer les attentes et les préférences des consommateurs de poires pour une population adulte et pour une population jeune (10-18 ans). Il étudie également le comportement en conservation des variétés en développement, sur les paramètres de la qualité gustative et de la tenue du fruit dans le circuit de commercialisation. Les différents travaux de mesures physico-chimiques, peu corrélées à la perception du sucre dans le cas de la poire, et surtout ceux d’analyses sensorielles, ont permis de dégager six profils de poire dans la vingtaine de variétés évaluées.
Ces profils se répartissent selon quatre axes, acidité, fermeté, fondant, arôme. Ainsi, on retrouve les variétés Rocha et Q-Tee dans le profil « poire ferme, sucrée, juteuse, sans acidité ». À l’opposé, Comice, Conférence, Angelys, Sweet Tentation sont qualifiées de « très juteuses, très fondantes ». Cœur de l’offre française, Williams et Guyot sont jugées « aromatiques et acides ». Abate, Fred, Louise Bonne sont « fermes et juteuses » avec une part d’astringence, marquée chez Xénia, ce qui en fait un profil de poire particulier. Tout comme Passe-Crassane, unique représentante d’une poire « fondante très aromatique ». « Ces six typologies de poires cohabitent sur le marché mais le profil de la poire idéale tendrait vers un fruit fondant, sucré, aromatique, juteux », commente Valentine Cottet.
L’étude distingue également les attentes des adultes et des enfants. « Les notes moyennes d’appréciation globale convergent entre ces deux catégories de consommateurs. Les enfants notent comme les adultes mais sont plus sévères concernant les attentes gustatives et une peau plus fine », relève la spécialiste. Toutefois, l’étude rappelle que l’aspect du fruit est à près de 80 % un des deux premiers critères de choix, suivi par le prix (60 %), l’origine (41 %) et la variété (38 %). Sont également cités le mode de production (20 %) et le conditionnement (17 %).
Trois critères de consommation des poires
Une étude auprès d’un panel de consommateurs a permis d’identifier et de segmenter leurs habitudes de consommation.
1 - Délai de consommation après achat : 38 % des consommateurs mentionnent une consommation immédiate. 13 % les consomment le lendemain, 14 % dans un délai de deux à trois jours et 39 % les consomment « quand elles paraissent mûres ».
2 - Mode de consommation « couper ou croquer » : 35 % des consommateurs croquent dans la poire comme on croque dans une pomme, 46 % la consomment en quartiers, 19 % mangent indifféremment la poire entière ou en morceaux.
3 - Avec ou sans la peau : majoritairement et de manière surprenante pour les observateurs, 56 % des consommateurs mangent la poire avec la peau, 29 % l’épluchent et 15 % la consomment « avec ou sans ».