« Chers clients distributeurs, aidez-nous à mettre en avant la prune ! », appelle l’AOPn Prune à Medfel
Cet appel a eu lieu alors que la récolte 2025 devrait retrouver un plein potentiel de production (Medfel étant désormais le lieu des prévisions de récolte en prune), et que les producteurs ont subi en trois ans une envolée de leurs coûts de production et charges de structure.
Cet appel a eu lieu alors que la récolte 2025 devrait retrouver un plein potentiel de production (Medfel étant désormais le lieu des prévisions de récolte en prune), et que les producteurs ont subi en trois ans une envolée de leurs coûts de production et charges de structure.

Troisième volet des prévisions de Medfel : les prévisions de récolte française de prune, qui avaient été initiées l’année dernière au salon perpignanais.
Et cette campagne se présente sous de meilleurs augures que celles de l’année dernière, de l’avis de Jérôme Capel, co-président de l’AOPn Prune.
« L’an dernier nous avions annoncé une récolte entre 70 et 80 % d’une récolte normale [sur moyenne décennale] et la saison a été conforme à nos prévisions à quelques pourcents près », précise Jérôme Capel.
Quel potentiel de production pour la prune française en 2025 ?
- Pour cette année, l’AOPn Prune estime que le potentiel de production du bassin sud-ouest (61 % de l’offre nationale) devrait être à 90 % voire 100 % d’une récolte normale, avec un éclaircissage
partiel à prévoir. Pas de gelées à date.
- Dans le Grand-Est, les opérateurs ont annoncé à l’AOPn Prune un potentiel de 80 % pour la mirabelle.
- Enfin dans le Sud-Est, dont les derniers échanges dataient du « matin même », le bon potentiel de production est à confirmer. Certains producteurs se plaignent d’une mauvaise nouaison, donc le potentiel est « mitigé ». Il y aurait 10 jours de décalage par rapport à 2024 qui était une année précoce, soit un retour une période de floraison “normale”.
Au global, les estimations de l’AOPn Prune tablent sur une récolte française entre 54 000 et 58 000 tonnes pour le frais, un potentiel « normal ». Pour mémoire, le potentiel 2024 se situe entre 46 000 et 50 000 tonnes).
Une belle présence de la prune française dès le 1er juillet
« Et si la météo est au rendez-vous, on aura un bel échelonnement de calendrier », espère Jérôme Capel.
A date, il y a en effet un potentiel sur la première quinzaine de juillet, ce qui avait fait défaut en 2024. « La prune sera un peu plus présente au moins de juillet puisqu’on remplit les nouaisons manquantes de l’année dernière, confirme Joël Boyer, co-président de l’AOPn Prune. Il y aura un beau passage fin aout-septembre et une présence de la prune française jusqu’à octobre. »
Envol des charges : « il y a nécessité de valoriser notre produit »

Medfel a aussi été l’occasion d’un appel du pied. Les producteurs de prunes observent une envolée de leurs coûts de production. « En 3 ans, la hausse de nos charges de structure est de l’ordre de +30 %, révèle Jérôme Capel. Nos charges opérationnelles (la main d’œuvre principalement) et le coût des intrants sont aussi en hausse. Lorsqu’on cumule tout cela, il y a nécessité de valoriser notre produit. Surtout que nous sommes soumis nous aussi à la pyramide des âges, des jeunes vont arriver et des jeunes ça veut dire des projets donc des investissements et des emprunts. »
La prune Vergers Ecoresponsables
D’autant plus que des « efforts énormes sont faits sur les exploitations pour se mettre à jour et aller dans le sens du changement climatique », abonde Joël Boyer.
Il évoque la charte PFI Prune qui se poursuit, l’investissement vers des variétés gustatives et colorées pour avoir les 4 couleurs dans le rayon, et la grande nouveauté annoncée l’année dernière à Medfel : l’entrée dans Vergers Ecoresponsables.
« Cet été les producteurs et stations vont faire faire des audits et des contrôles et en 2026 nous pourrons vendre de la prune Vergers Ecoresponsables officiellement. »
Aller chercher de nouveaux consommateurs
C’est pourquoi les représentants de l’AOPn Prune appellent leurs clients à plus de visibilité en rayon pour la prune française avec des mises en avant et des prix rémunérateurs à la hauteur des efforts en production.
« Chers clients, aidez-nous à mettre la prune française suffisamment en avant, laissez lui assez de place pour qu’elle passe d’achat d’impulsion à achat programmé, appelle Jérôme Capel. Cela nous permettra d’aller chercher de nouveaux consommateurs. Objectif : 50 % de ménages acheteurs d’ici 2028 ! »
La consommation nationale de prunes est d’environ 55 000 tonnes, avec 42,5 % de ménages acheteurs de prunes pour un volume de 5,7 kg achetés par an et par ménage.
« Objectif : passer de l’achat d’impulsion à l’achat programmé, afin d’atteindre 50 % de ménages acheteurs d’ici 2028 »