Occitanie : la salade continue à perdre des surfaces
Les surfaces de salades sous abri et plein champ ne couvrent plus que 480 hectares en Roussillon. Une baisse structurelle qui s’explique par une hyper concurrence européenne et qui laisse la place à d’autres cultures en développement.
Les surfaces de salades sous abri et plein champ ne couvrent plus que 480 hectares en Roussillon. Une baisse structurelle qui s’explique par une hyper concurrence européenne et qui laisse la place à d’autres cultures en développement.
Depuis 1990, la baisse des surfaces de salades n’a cessé de s’accélérer en Roussillon. De quelque 1 600 ha en 2006, les surfaces de salades sous abri et plein champ ont atteint leur plus bas niveau ces dernières années. L’enquête pour la campagne 2017-2018 réalisée par la Chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales et la Draaf établit les surfaces totales consacrées à cette espèce à 480 ha dont 180 ha de culture plein champ et 300 ha sous abri. Ce qui représente quelque 49 millions de pieds dont 10 millions de salades cultivées en plein champ et 39 millions sous abris, soit une chute de 9 % par rapport à la campagne précédente qui avait déjà enregistré une baisse de 17 %.
Les chicorées ont mieux résisté
« En résumé, on peut retenir que le Roussillon a perdu un quart de son potentiel de production de salade plein champ et sous abri entre 2015-2016 et 2017-2018 passant de 64 millions de pieds à 49 millions », indique Nicolas Mansouri, conseiller maraîchage à la Chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales. Après une campagne 2015-2016 catastrophique en Roussillon au cours de laquelle la filière salade a perdu quelque 7 M€, la saison 2017-2018 n’a pas redressé la barre avec des prix maintenus le plus souvent en dessous des coûts de production pour toute la gamme des laitues (pommée, batavia, feuille de chêne…). De leur côté, les chicorées ont mieux résisté mais ce produit s’avère de moins en moins porteur. Concernant les volumes contractualisés qui représentent désormais 55 % du potentiel, les résultats ne sont guère plus encourageants compte tenu de prix souvent revus à la baisse. Il résulte un abandon de la salade notamment de plein champ au profit d’autres cultures maraîchères telles que l’artichaut, le céleri, la patate douce ou encore de légumes cultivées en bio du type choux, brocoli, carotte… « Les difficultés économiques du marché de la salade ont conduit certains producteurs spécialisés qui consacraient 100 % de leur surface à cette espèce à ne plus en produire au profit de ces nouvelles productions », poursuit Nicolas Mansouri. Sans commune mesure avec la baisse du plein champ, les cultures sous abri froid de salade ont elles aussi cédé des surfaces à des productions bio de céleri, mini-blette et fenouil. A noter que de nouvelles constructions d’abris froids ont vu le jour pour installer des cultures de concombre.
Salade sous-abri – Des nouveautés sont à attendre
Dans le cadre d’un programme d’expérimentation Salade financé sur trois ans par France Agrimer, la Sica Centrex a organisé début novembre deux journées de présentation des collections de salades d’automne sous abri. « L’objectif de ce programme vise à observer et à noter selon 26 critères les variétés résistantes au bremia jusqu’à la souche 35 destinées à être commercialisées d’ici un à deux ans », indique Aude Lusetti, responsable expérimentation maraîchage à la Sica Centrex. Sur ce créneau automnal, l’expérimentation comporte 34 variétés de salades sous abri dont 13 laitues, 9 feuilles de chêne et 12 batavias installées sur plusieurs sites dont celui de la station expérimentale roussillonnaise. « L’objectif vise à classer les nouveaux numéros tous résistants au bremia jusqu’à la race 35 selon des critères bien précis de poids, homogénéité, grosseur de la pomme, rapidité de remplissage, sensibilité aux maladies, facilité de coupe… en vue d’identifier les variétés adaptées au contexte roussillonnais », poursuit la technicienne.
Décliné en trois expérimentations récoltées respectivement en février, avril et décembre, ce programme a pour objectif de proposer aux producteurs un calendrier variétal avec les dates de récoltes idéales par variété. A noter que la climatologie particulièrement douce de cet automne 2018 s’est soldée par une avance de trois semaines.
« Sur les 34 variétés testées, plusieurs nouveaux numéros sont d’ores et déjà apparus potentiellement intéressants comme c’est le cas des deux numéros de laitues E659 de Enza Zaden et SVLB 9742 de Seminis, de la variété de batavia 80-170 de Rjk Zwaan ou encore de la variété de feuilles de chêne SLVA 6332 de Seminis. A partir des observations des 117 variétés testées sur les trois créneaux de production, nous allons établir un calendrier variétal 2019 qui sera disponible sur le site de La Centrex », termine Aude Lusetti.