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« Myrtille de Sologne », entre production vertueuse et développement économique

Dans le Loiret, Blue B Technologies (Myrtille de Sologne) prouve qu’il est possible de concilier productivité et respect de l’environnement, spécifiquement concernant la gestion de l’eau.

Si le site de Ligny-le-Ribault fait office de « laboratoire » pour les variétés et les techniques culturales, celui de Bauzy accueille la production sur 26 hectares et une pépinière de 3 hectares. S’ajouteront bientôt de nouvelles exploitations, notamment à Cerdon. Tous les sites sont distants d’au moins 20 kilomètres, ce qui permet de gérer le risque de grêle en ne « mettant pas tous ses œufs dans le même panier ».
© Philippe Gautier-FLD

Au cœur de la Sologne, à mi-chemin entre Chambord et Orléans, Blue B Technologies (marque « Myrtille de Sologne ») prouve qu’il est tout à fait possible d’adopter une culture de la myrtille soucieuse de la préservation de l’environnement et de la ressource en eau, tout en développant la productivité.

 

400 tonnes de myrtilles attendues en 2024

Tout commence en 2019 dans la ferme familiale, le Moulin du Mizotier à Ligny-le-Ribault (Loiret), de David-Alexandre Bertrant, troisième génération d’agriculteurs. Fort d’une solide expérience dans la pépinière et la production (au Maroc notamment), lui et son équipe testent sur cinq hectares jusqu’à 19 variétés de myrtilles, et expérimentent différentes méthodes culturales.

Les premières myrtilles de Sologne sont arrivées sur les étals en 2020. Aujourd’hui, elles sont référencées en grande distribution (pour 80 % des volumes) et dans des réseaux spécialisés. Une centaine de tonnes sera produite à la saison 2023, pour atteindre 400 tonnes l’année prochaine. Pour y parvenir et aller encore plus loin, le site de Bauzy (Loir-et-Cher), à une vingtaine de kilomètres du Moulin du Mizotier, accueille 26 hectares de production (avec 5 variétés issues de la sélection) et 3 hectares de pépinières.

 

 

Une attention de tous les instants pour la plante

Pour David Alexandre Bertrant, comprendre la plante sa croissance et ses besoins est indispensable : « Mon approche consiste à tenir compte de toutes les questions que pose l’écosystème, et à y apporter des réponses douces, réfléchies, en symbiose avec la nature ». Du coup, la production se passe d’intrants phytosanitaires de synthèse, d’insecticides et de fongicides. « Nous renforçons l’équilibre de nos arbustes et leurs défenses naturelles par des fertilisants organiques certifiés bio. La biodiversité de notre écosystème permet un équilibre naturel entre ravageurs et prédateurs. Pourquoi briser cela ? » souligne-t-il.  La pollinisation est enfin 100 % naturelle : plusieurs ruches placées aux alentours permettent cela.

 

Irrigation en goutte-à-goutte

Le Loir-et-Cher (comme le Loiret) est soumis à un climat du type « océanique dégradé ». Celui-ci se caractérise par une pluviométrie annuelle d’environ 700 mm. Ces précipitations sont assez homogènes durant l’année, elles s’échelonnent chaque mois de 40 à 50 mm l’été, et de 60 à 70 mm l’hiver en moyenne. De plus la région est ponctuée d’étangs et de cours d’eau, ce qui l’épargne de la dégradation hydrologique qui de développe dans le pays.

Blue B Technologies a fait le choix de l’irrigation en goutte-à-goutte localisé. Celle-ci permet une irrigation lente, efficiente et contrôlée : pas de déperdition par ruissellement. Un goutteur utilise environ 2,4 litres d’eau par heure d’irrigation. Chaque session  dure  entre 10 à 15 minutes. La lenteur de ce système optimise la capacité de diffusion de l’eau par capillarité dans les zones de captage racinaire. « Nos sols ont une forte capacité de rétention d’eau. Le développement racinaire est optimisé et accroît le potentiel de captation de l’eau en profondeur » précise David-Alexandre Bertrant.

 

 

La plantation de gazon entre les rangs de myrtilliers permet d’éviter les ruissellements, tout en maintenant une bonne hygrométrie de surface. Par ailleurs, les tuyaux sont installés sous une toile de paillage pour éviter l’évaporation.

 

Un avantage en période de sécheresse

Le système de goutte-à-goutte  permet aussi de gérer les ravageurs.  « Le principal prédateur de nos cultures est le hanneton, et notamment sa larve, le vers blanc. Il grandit pendant 3 ans en terre et se nourrit des racines des arbustes sans défense. Pour maintenir ce ravageur à distance, nous avons fait le choix de la lutte intégrée : des larves de nématodes sont injectées dans la terre via notre système d'irrigation. Ils viennent parasiter l'insecte et évitent d'utiliser des pesticides » explique David-Alexandre Bertrant.

Autre avantage non négligeable : une gestion de l’eau extrêmement fine. « En 2022, année de sècheresse, nous avons utilisé 27 000 m³ d’eau, soit 1038 m³ / ha. Cela équivaut à environ 100 mm (en regard des 700 mm de pluviométrie annuelle). Etant donné nos pratiques culturales, nous ne pouvons pas avoir des besoins supérieurs à 150 mm, même en cas de forte sècheresse » se félicite-t-il.

 

50 hectares supplémentaires à terme

Myrtille de Sologne ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. L’entreprise vient d’acquérir 50 hectares supplémentaires sur la commune de Cerdon et envisage déjà de futurs développements. « La myrtille connaît une forte et constante progression de la consommation en France. Mais même en pleine saison, notre pays est contraint d’importer : au mois de juin par exemple, les trois-quarts des myrtilles consommées sont importés, explique David-Alexandre Bertrant. Notre volonté est de développer notre présence sur le marché́ français au rythme de la croissance de la consommation de myrtille. »

 

 

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