Production
Le tiers des pommes de terre françaises est irrigué
Pour les producteurs, “l’eau est nécessaire et vitale”. Ils demandent une lisibilité à court et moyen termes et la gestion décentralisée de l’eau par grands bassins dans le cadre de la prochaine politique nationale de l’eau. Réponses dans quelques jours lors des débats de la future loi sur l’eau à l’Assemblée Nationale.
Tout le monde veut la meilleure pomme de terre qui soit, si possible de forme régulière, avec une peau la plus claire possible, sans maladie... En bref, un tubercule parfaitement adapté à son usage culinaire. Pour cela, l’eau est nécessaire, voire vitale. “L’eau est un facteur de production indispensable au rendement et à la qualité dans un grand nombre des bassins de production”, expliquait P. Trillon lors du congrès de l’UNPT d’Amiens. “L’irrigation est le pivot de la qualité et de la productivité”, renchérissait Arnauld Delacour, le président de l’ITPT, qui plaide pour que l’Institut puisse toujours avoir les moyens d’être la filière la plus performante de l’Europe de l’Ouest.
L’irrigation concerne un tiers des surfaces plantées
Il y a 1 500 irrigants pour plus de 40 000 ha de pommes de terre et de légumes irrigués en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, dont 750 irrigants dans la Somme. En Nord-Pas-de-Calais, les surfaces irriguées représentent 25 % des surfaces cultivées en pommes de terre et en légumes…C’est 60 % en Picardie et plus de 80 % en Champagne-Ardenne !
Cette problématique ne relève plus uniquement de l’agriculture : l’interprofession veut la considérer comme un véritable problème sociétal . L’irrigation concerne un tiers des surfaces plantées en France. Une technique qui est de plus en plus incontournable, d’autant que les variétés actuelles proposées ne sont pas toutes adaptées au stress hydrique.
“D’ailleurs, il y a peu de chance que cela change dans l’immédiat quand on sait qu’il faut quinze à vingt ans pour mettre sur le marché de nouvelles variétés”, soulignait récemment Yves Bègue, directeur du Comité Nord, lors du congrès de l’UNPT. La proximité de l’examen de la prochaine loi sur l’eau inquiète la profession qui sera attentive à l’évolution des débats. Du côté de l’UNPT, on demande notamment “un allégement de la redevance irrigation pour les producteurs qui s’organisent pour mieux gérer l’eau”.