Melon : comment les variétés font face aux pathogènes émergents
Au-delà des principaux bioagresseurs, d’autres pathogènes et insectes peuvent poser problème en melon, avec des différences de comportement entre variétés.
Dans le Sud-Est, les acariens sont un problème en melon depuis très longtemps. « Il faudrait s’en occuper, estime Xavier Dubreucq, consultant indépendant. S’il n’y a pas de résistance avérée contre les acariens, des différences de comportement sont observées entre variétés. Le principal antiacarien, l’abamectine, n’étant pas utilisable en bio, le comportement aux acariens est désormais un critère de choix variétal en bio. Et il le devient en conventionnel. »
Un autre problème dans tous les bassins et tous les créneaux est le taupin, qui s’attaque au fruit et entraîne des pourritures en chambre froide. « Aucune résistance n’est reconnue mais, le taupin étant attiré par les dégagements gazeux, on peut se demander s’il n’est pas favorisé par les variétés dégageant davantage d’éthylène ou d’autres composés gazeux », analyse David Bouvard, de l’Acpel.
Nouveaux virus transmis par l’aleurode
Si Aphis gossypii est vecteur de plusieurs virus (CMV, ZYMV, WMV, PRSV, CABYV), d’autres virus, notamment transmis par l’aleurode Bemisia tabaci, pourraient aussi à l’avenir poser problème en melon. Les semenciers s’y intéressent donc. Des variétés présentant une résistance intermédiaire au CYSDV commencent à être proposées. Virus des cucurbitacées, non réglementé, le CYSDV, transmis par Bemisia tabaci, mais qui n’a pas encore été identifié en France, entraîne sur melon des marbrures chlorotiques, du jaunissement, du rabougrissement et un retard de croissance.
Autre virus émergent lui aussi transmis par Bemisia tabaci : le virus de New Dehli (ToLCNDV), organisme de quarantaine originaire d’Inde, signalé sur courgette en Espagne, en Italie et au Portugal depuis 2012 et dans le sud de la France depuis 2020, et qui peut s’attaquer au melon. Les symptômes sont la crispation des feuilles avec des mosaïques et jaunissements marqués, un rabougrissement des plantes, un arrêt de la croissance et des fruits fendus et craquelés. Si aucune résistance n’est proposée pour l’instant en melon charentais jaune, les semenciers pourraient s’y intéresser à l’avenir si le virus était identifié en France.