Récolte d'olive : La Balméenne lance la rémunération à l’olive
La coopérative La Balméenne a proposé un changement de paradigme de taille pour inciter au ramassage des olives : la rémunération à l’olive et non plus au litre d’huile.
La coopérative La Balméenne a proposé un changement de paradigme de taille pour inciter au ramassage des olives : la rémunération à l’olive et non plus au litre d’huile.
À l’occasion de son premier « ban des olivades », destiné à lancer la récolte, à l’image du ban des vendanges des vignerons, la coopérative oléicole La Balméenne a proposé que la rémunération des producteurs ne se fasse plus au litre d’huile comme cela se fait traditionnellement dans la plupart des moulins mais en fixant un prix d’achat des olives. « Notre volonté est d’accompagner au mieux la rémunération des coopérateurs », indique Fabien Arnaud, le directeur de la coopérative. C’est aussi une façon de pallier, autant que possible, la maigre récolte qui s’annonce. Les apports devraient, en effet, afficher cette année une baisse comprise entre 50 et 70 %. Les conditions climatiques ont eu un fort impact lors de la floraison et de la nouaison.
Trituration de lots individuels
« Les grosses chaleurs et la faible humidité ont entraîné des brûlures de pollen lors de la floraison, grillant les fruits lors de la nouaison. Vous pouvez voir sur les arbres des petites olives noires pas plus grosses qu’un grain de plomb », constate le directeur. « La sécheresse va donc impacter le rendement de l’année, et peut-être même celui de la prochaine, car le développement des arbres n’aura pas été suffisant. C’est une situation qu’on observe même sur les vergers irrigués », poursuit-il. Et de lâcher : « On espère récolter au mieux 200 tonnes ». Pas de quoi atteindre l’équilibre financier. Cette rémunération à l’olive pourrait aussi contribuer à lutter contre la démobilisation des oléiculteurs suite à cette succession d’aléas climatiques, en les incitant à ne laisser aucune olive sur les arbres.
Les adhérents de La Balméenne auront dorénavant la possibilité de séparer leurs olives de celles des autres. « Avant, nous ne travaillions qu’en lot commun. Avec les changements de statut, nous avons désormais la possibilité de proposer aux coopérateurs une prestation de trituration de lots individuels, à partir de 300 kilos d’olives », dévoile Fabien Arnaud. Pour lui, il s’agit également d’une autre manière d’agir sur la qualité : « Recherche de polyphénols, d’arômes, de textures, notamment en allant vers des récoltes plus précoces. Nous devons continuer d’encourager nos adhérents à assumer la typicité de nos olives, et la coopérative doit faire l’effort. On a entendu les coopérateurs. Donc, maintenant, on leur dit d’assumer leur identité et de nous faire confiance sur le reste ».