Europe : une année chahutée pour l’ail, l’oignon et l’échalote
L’ail, l’oignon et l’échalote français sont au rendez-vous avec des volumes satisfaisants, capables de combler la demande nationale. Mais si on élargit un peu le cadre, il semble que tout ne soit pas aussi rose chez nos voisins européens, voire plus lointains.
L’ail, l’oignon et l’échalote français sont au rendez-vous avec des volumes satisfaisants, capables de combler la demande nationale. Mais si on élargit un peu le cadre, il semble que tout ne soit pas aussi rose chez nos voisins européens, voire plus lointains.
En France, selon un compte rendu de la Fédération nationale des négociants en pomme de terre, ail, oignon, échalote et légumes en gros (Fedepom), les surfaces plantées en oignons jaunes ont augmenté en 2023 par rapport à 2022, entraînant des récoltes à la hausse, notamment en Beauce avec +15 %.
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Aux Pays-Bas, premier producteur européen d’oignons, la situation est sensiblement la même en ce qui concerne les surfaces, mais le pays a souffert d’un problème de qualité qui a produit des oignons à commercialiser sans tarder. Du coup, Fedepom envisage une forme de pénurie lorsque les stocks hollandais seront arrivés à leur terme.
En Allemagne et en Pologne, le manque d’irrigation des plantes au printemps et en été a réduit les volumes de récolte, sans toutefois atteindre la situation espagnole où la sécheresse a sévèrement touché la production. Résultat, avec une consommation supérieure à l’offre locale, les Espagnols voient les prix des oignons s’envoler même en pleine saison.
Au Royaume-Uni où les rendements sont corrects, la baisse des surfaces plantées, de l’ordre de 10 %, crée également un manque qu’il faut compenser par de l’import.
Le prix de l’ail atteint des sommets
Pour l’ail, les choses sont compliquées aussi bien pour l’ail blanc que pour l'ail violet. En France, les conditions climatiques ont induit une baisse de la récolte de l’ordre de 20 % sauf pour l’ail rose de Lautrec qui a échappé au désastre et bénéficie d’un rendement conforme aux années précédentes. Avec moins d’offres, les prix de l’ail français s’envolent de 20 %.
En Italie, la récolte d’ail a été perturbée par les pluies et le pays se tourne désormais vers l’Amérique du Sud pour compléter ses besoins.
Espagne : la récolte d'ail estimée à -30 %, voire -40 %
Encore pire en Espagne avec une piètre récolte estimée à -30 %, voire -40 %, cumulée avec la hausse du tarif de l’énergie, l'ail voit ses prix exploser littéralement de 45 %. Même en Chine, les plantations ont été réduites de 20 % et le prix a bondi de 40 %. D’après Fedepom, cette hausse devrait quand même être compensée pour partie par la baisse du tarif du fret maritime, divisé par quatre cette année par rapport à 2022.
L’échalote victime du botrytis
Enfin, l’échalote n’est pas non plus à la fête. En Bretagne, même si les surfaces plantées sont restées stables, ce sont les maladies botrytis et fusariose qui ont occasionné des problèmes de qualité et de conservation. Dans le reste des bassins producteurs, la saison est conforme avec une bonne qualité et des calibres plutôt élevés. Aux Pays-Bas, des problèmes identiques de maladies ont eu les mêmes conséquences sur les volumes alors qu’en Allemagne la récolte est correcte avec des cours plutôt bas et donc attractifs.