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Nouvelle Première Ministre
Découvrez cinq déclarations marquantes d’Elisabeth Borne sur l’agriculture et l'environnement

Après la Transition écologique et le Travail, Elisabeth Borne se voit confier la direction de Matignon par Emmanuel Macron pour le début de son deuxième quinquennat. Retour sur cinq déclarations phare sur l’agriculture à son activité durant ses activités de ministre ces dernières années.

Elisabeth Borne à Boeuf en fête
Elisabeth Borne était ce dimanche 15 mai au Bœuf en fête, à Maltot, en tant que candidate aux législatives de la 6e circonscription du Calvados.
© Thierry Guillemot

C’est finalement Elisabeth Borne, 61 ans, diplômée du Collège des ingénieurs, de l’Ecole nationale des ponts et chaussées et de l’Ecole polytechnique qu’a choisie Emmanuel Macron pour succéder à Jean Castex au poste de Premier ministre. Il s’agit seulement de la deuxième femme à occuper ce poste en France, après Edith Cresson sous François Mitterrand. Après un début de carrière comme Haut-fonctionnaire au ministère de l’Equipement, conseillère de Jack Lang au ministère de l’Education nationale puis conseillère technique chargée des Transports au cabinet du Premier ministre de Lionel Jospin, elle est successivement passée par la SNCF (directrice de la stratégie), la société Eiffage (directrice des concessions), la RATP (PDG). Préfète de la région Poitou-Charentes de 2013 à 2014, elle dirige ensuite le cabinet de Ségolène Royal au ministère de l’Ecologie (de 2014 à 2015). Longtemps proche du Parti socialiste, elle rejoint La République en marche et occupe durant le premier mandat d’Emmanuel Macron successivement les postes de ministre de la Transition écologique et solidaire, chargée des Transports (2017-2019), ministre de la Transition écologique et solidaire (2019-2020) et ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion (2020-2022).

Candidate aux Législatives sur la 6e circonscription du Calvados (dont elle est originaire), au sud de Caen, la veille de sa nomination Elisabeth Borne a fait une visite dimanche 15 mai à la manifestation Bœuf en fête, à Maltot. Elle a déclaré à actu.fr de Normandie que « ça lui tenait à cœur d’être là pour rencontrer tous les acteurs de l’agriculture et tous ceux qui les soutiennent ».
 

Sortie du glyphosate, épandage de phytosanitaires, menus végétariens et modèle agricole à bout de souffle

Durant les dernières années quelles ont été ses déclarations sur l’agriculture ? Reussir.fr met en avant les cinq plus marquantes.

  • « Je partage la préoccupation du maire de Langouët (en Ille-et-Vilaine qui avait pris un arrêté anti-pesticides dans sa commune), dans les prochains jours je mettrai en consultation un projet de nouvelle règlementation qui intégrera une interdiction d’épandage à trop grand proximité des maison », avait déclare Elisabeth Borne, le 27 août 2019 sur France Inter. Sa position : « prévoir une distance minimale entre les épandages (des pesticides) et les habitations » sur le plan national avec la possibilité d’adapter les règles dans des chartes locales « s’il y a des conditions particulières »
  • « Nous sommes déterminés à sortir du glyphosate (…) L’objectif c’est bien de sortir de l’essentiel des usages au 1er janvier 2021 et de tous les usages en 2023 », avait déclaré Elisabeth Borne alors ministre de la Transition écologique et solidaire le 10 novembre 2019 sur France Inter. Commentant la sortie d’un rapport parlementaire, elle avait également déclaré sur les ondes : « ce rapport est intéressant parce qu’il pointe que ce n’est pas en claquant dans les doigts qu’on sort du glyphosate. Il faut accompagner les transformations, proposer des substitutions, notamment du désherbage mécanique ». Ne s’engageant pas sur la mise en place de dérogation pour certaines cultures, la ministre avait précisé au journaliste Ali Baddou : « on a des premières filières qui pourront le faire sans doute plus rapidement que d’autres ». Et de rappeler les propos du chef de l’Etat : « on souhaite avoir la première viticulture 0 glyphosate ».

 

 

  • « Produire autrement c’est aussi changer de modèle agricole et ce n’est pas céder à un quelconque « bashing » que de le dire », a déclaré Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique le 17 janvier 2020 lors de ses vœux à la presse. « Ce modèle a eu ses vertus mais il est arrivé à bout de souffle, il bouscule la nature et il enferme tellement d’agriculteurs dans une impasse », avait-elle poursuivi ajoutant « un autre modèle est possible, les faits sont là. De plus en plus d’agriculteurs le revendiquent et s’engagent sur cette autre voie avec moins d’intrants, plus de qualité, une proximité retrouvée avec les consommateurs et des revenus au rendez-vous ». Elle déclarait alors souhaiter que la future politique agricole commune intègre davantage la reconnaissance des exigences environnementales.

 

  • « Nous devons parvenir à mieux orienter et accompagner les agriculteurs dans ces changements de pratiques. L’aval, je l’ai dit, a un rôle très important à jouer en la matière. Certains industriels agro-alimentaires comme Danone, Bonduelle ou d’Aucy veulent encourager des pratiques limitant l’usage des produits chimiques. Le fait que l’aval soit prêt à rémunérer d’autres pratiques est la meilleure façon de faire évoluer les choses. C’est pourquoi le label HVE3 est essentiel : les consommateurs doivent pouvoir reconnaître les produits qui utilisent moins de substances phytosanitaires », a déclaré Élisabeth Borne, ministre de la transition écologique et solidaire, le 29 janvier 2020 devant la mission d’information parlementaire sur le suivi de la stratégie de sortie du glyphosate.
     
  • Dans un courrier de trois pages adressée à plus de 90 grands patrons en mai 2020, révélé par le JDD, Elisabeth Borne les avait enjoint à faire davantage pour l’écologie. « Des mesures du quotidien, simples et rapidement actionnables, peuvent accompagner la pérennisation de changements culturels qui ont été accélérés par cette crise (ndlr, du coronavirus) comme le télétravail ou la pratique du vélo au quotidien et participer à la mise en œuvre de la transition écologique […] ». En annexe la ministre listait une série de mesures actionnables immédiatement par les patrons. Parmi lesquelles trois mesures visant à encourager une alimentation plus durable des salariés :
    - Proposer au moins un repas végétarien par semaine dans les services de restauration collective
    - S’approvisionner au moins à 50% en produits de qualité et durable, dont au moins 20% de produits issus l’agriculture biologique
    - Favoriser les produits locaux, de saison et en circuits courts ».


En charge de la planification écologique


Au poste de Premier ministre, Elisabeth Borne aura la charge de la planification écologique, a promis Emmanuel Macron durant la campagne électorale pour la présidentielle. « Madame la Première ministre, Ecologie, santé, éducation, plein-emploi, renaissance démocratique, Europe et sécurité : ensemble avec le nouveau gouvernement, nous continuerons d’agir sans relâche pour les Françaises et les Français », a rappelé Emmanuel Macron à la nouvelle locataire de Matignon le 16 mai sur twitter.

Julien Denormandie, un temps pressenti pour diriger Matignon, a félicité Elisabeth Borne, « une femme d’Etat, engagée et compétente, qui saura relever les défis auxquels fait face notre pays », selon un post publié sur le réseau social.


 

Un changement de cap majeur selon la FNSEA

« Cette prise de fonction est la reconnaissance du parcours d’une femme engagée au service de l’intérêt général. Sa nomination est un signe de volonté d’écoute et de dialogue, notamment avec les corps intermédiaires », a déclaré la FNSEA dans un communiqué saluant la nomination de la Première Ministre. Pour le syndicat majoritaire agricole la mission inédite de « planification écologique » qui lui ait confiée représente « un changement de cap majeur » pour l’agriculture. « Il s’agit de sortir des décisions de court terme subies par les agriculteurs au jour le jour et de construire, dans le dialogue et avec des objectifs clairs, la ligne directrice qui doit guider l’action du pays en matière environnementale ». Et de souligner qu’afin de donner de la lisibilité aux agriculteurs qui investissent sur le temps long, « cette planification doit se concilier avec l’objectif de souveraineté alimentaire ». Le syndicat demande la mise en place d’un ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire dont les premières missions consisteraient, selon la FNSEA, à mettre en place le chèque alimentaire et donner « à l’agriculture toute sa place dans les arbitrages de la planification écologique ».

 

Une machine de guerre, selon l'ex-président de la chambre d'agriculture de la Vienne
« Parmi les préfets de la Vienne que j’ai croisés, c’est elle qui m’a le plus marqué » explique Dominique Marchand quand on lui demande son opinion sur Elisabeth Borne, rapporte la Vienne rurale. L’ancien président de la chambre d’agriculture de la Vienne a en effet cotoyé celle qui vient d’être nommée Première ministre lorsqu’elle était préfète de la Vienne et du Poitou-Charentes. C’est elle qui était en poste lorsqu’il a été élu à la tête de la chambre d’agriculture, et qui a procédé à son installation, en mars 2013.  Ce qu’il retient avant tout, c’est sa capacité d’écoute et de se plonger dans les sujets. « Elle m’a donné l’impression d’être une machine de guerre, capable d’aller au fond des dossiers pour les comprendre ». S’il reconnait qu’elle pouvait être dure en négociations, il ajoute qu’elle avait la même exigence pour ses propres services.

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