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Transport de fruits et légumes
[Coronavirus Covid-19] Gérard Malaure, DG du groupe Primever : « Nous avons pu livrer tous les jours toutes les régions de France malgré les retours à vide de nos camions »

Explosion de la demande de la GMS, rotation des camions compliquée, projets pour l’après Covid-19 : Gérard Malaure, directeur général du groupe Primever et de Satar détaille pour FLD, ce qu’a été cette période inédite et ce que sera l’avenir proche pour le groupe de transporteurs spécialisés en fruits et légumes. 

Gérard Malaure
Gérard Malaure, directeur général du groupe Primever : « Les volumes de fruits et légumes ont été multipliés par trois, voire par cinq en très peu de temps ».
© Groupe Primever

Le transport routier a été en première ligne pour l’approvisionnement des denrées alimentaires des Français pendant la période du confinement. Le directeur général du réseau de transporteurs spécialisés des fruits et légumes sous température dirigée, revient sur ce période particulière.

FLD : La mise en place du confinement a été un séisme pour le métier du transport routier. Comment cela s’est-il traduit pour votre groupe ?  

Gérard Malaure : La chance du groupe Primever est d’être spécialisé sur la filière fruits et légumes. Pendant le confinement, la consommation de ces produits n’a pas fléchi même si la restauration hors foyer était fermée. De plus, nos 51 plates-formes sont situées dans les bassins de production français et ont permis de faire face à l’accélération de la demande de la GMS à ce moment-là. 

Par contre, l’augmentation soudaine et forte de la distribution, souvent par à-coups, a entraîné une certaine désorganisation dans nos exploitations. Les volumes ont été multiplié par trois, voire par cinq en très peu de temps, avec ce que cela implique en termes de moyens matériels et de ressources humaines. Heureusement, nos collaborateurs ont répondu présents avec une forte implication. On a pu constater un absentéisme limité.

C’est pourquoi nous avons décidé de verser à nos collaborateurs actifs d’une « prime spéciale Covid ».

FLD : Cette forte augmentation d’activité, dans les premières semaines du confinement, a-t-elle eu des répercussions ?

G. M. : L’augmentation des flux a eu un impact sur la rotation des camions. L’industrie française était à l’arrêt. Pour répondre à la demande, il fallait ramener les camions rapidement sur les bassins de production, mais ils roulaient à vide au retour.

Cette désorganisation des flux s’ajoutant aux coûts liés aux obligations sanitaires nous a amenés à demander un accompagnement à nos clients. J’ai conscience que cela a pu être mal interprété comme ce fut le cas pour certains confrères, mais sans cela, nos difficultés auraient été plus grandes. Nous avons expliqué notre position, et nos clients ont accepté et je les en remercie. Grâce à cet accompagnement nous avons pu livrer tous les jours toutes les régions de France malgré les retours à vide de nos camions.

FLD : A l'heure du déconfinement, comment voyez-vous les prochains mois ?

G. M. : Le déconfinement s’est déroulé sans surprises. Il y a bien eu quelques à-coups de volumes en GMS qui ont été traité sans difficultés. Le grossistes à service complet, les plus durement touchés, reprennent leur activité depuis la réouverture des restaurants, et nous constatons que les volumes sont au rendez-vous. D’une manière générale, je reconnais que la filière fruits et légumes a été très agile dans cette période inédite. Ceci étant, la crise n’est pas terminée et il faudra être très vigilant sur le dernier semestre de l’année, et rester très proche des marchés et de nos clients.

Des projets dans l'Est de la France et à l'international

FLD : Cette période inédite a-t-elle eu des conséquences sur le développement que le groupe prévoyait en 2020 ?

G. M. : La période ne nous empêche pas de maintenir les objectifs de développement du groupe. Nous avons un gros projet sur l’Est de la France, où nous sommes encore peu présents. L’Alsace et la Lorraine produisent des fruits et légumes pour leur marché local et commencent à étendre leur commercialisation sur les autres régions françaises. Nous devons donc proposer des solutions logistiques et transports à nos clients pour les produits issus de cette région. Cette nouvelle implantation nous permettra également de déployer notre stratégie à l’international en offrant une ouverture vers le nord et l’est de l’Europe.

FLD : Commet se déploie le groupe Primever à l’international ?

G. M. : Notre offre à l’international est à deux niveaux.

D’une part, une prestation européenne sur une activité de groupage, permettant ainsi de livrer une palette au départ de tous les bassins de productions français et à destination de tous les pays européens. De ce fait un client basé en Val de Loire pourra vendre une palette (et non plus obligatoirement un camion complet) à son client de Madrid, Berlin ou Stockholm avec un délai d’acheminement garanti.

Pour favoriser ce développement, nous avons créé, il y a quatre ans, avec notre confrère et partenaire espagnol Primafrio, la société Primaver. Notre objectif était de favoriser et de constituer un maillage européen performant.

Le grand import et le grand export constituent l’autre pan de notre stratégie internationale. Nous avons ouvert un bureau sur le port de Fos-sur-Mer et nous gérons des flux en provenance et à destination du monde entier en utilisant les ports européens comme portes d’entrée ou de sortie. Nous pouvons répondre à une demande client compète de bout en bout, regroupant les prestations logistiques, transports, maritimes et douanières.

Même si le champs est au-delà des océans, nous sommes capables d’acheminer le produit jusqu’à la plate-forme française y compris en groupage

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