Aller au contenu principal

Comment mieux lutter contre le campagnol ?

Le campagnol se développe de manière inquiétante dans les vergers. Tant en Auvergne que dans le Limousin, les producteurs sont à la recherche de solutions.

« Nous étions habitués à des phases cycliques. Mais depuis quelques années, on constate un lissage des populations de campagnols à un niveau élevé, et ce malgré les moyens de lutte mis en œuvre », témoigne un responsable du verger expérimental de Poisy en Haute-Savoie, lors d’une visioconférence qui réunissait les acteurs des filières arboricoles d’Auvergne-Rhône-Alpes et du Limousin au sujet de la problématique grandissante des dégâts de campagnols sur les vergers.

Mêmes inquiétudes en Corrèze où plus d’un tiers du verger se trouve en situation de vulnérabilité à cause du campagnol terrestre, mais aussi du campagnol des champs communément appelé mulot. Les producteurs constatent jusqu’à 30 % de pertes tant que les arbres n’ont pas atteint l’âge de cinq ou six ans. Sur la base d’un coût d’implantation de 40 000 € l’hectare, les conséquences économiques sont dramatiques et freinent la motivation des producteurs à réaliser de nouvelles plantations, pourtant nécessaires au maintien du potentiel productif du verger limousin. Si la technique du surgreffage constitue une première parade, elle ne peut être envisagée comme une solution de long terme.

Action à venir

En Corrèze comme en Savoie, les producteurs sont actifs et déploient déjà plusieurs moyens de lutte allant du piégeage à l’empoisonnement, en passant par des techniques d’obstruction ou des pratiques culturales au niveau des interrangs… Les résultats restent toutefois peu documentés et les arboriculteurs sont à la recherche de moyens de lutte moins onéreux, moins chronophages, plus efficaces et plus sains. Les chercheurs de Vetagrosup rappellent que les solutions ne sont pas toujours intuitives à l’image de cette expérience menée à Marcenat (Cantal) qui consiste à semer des végétaux appétents en bordure de parcelle afin de concentrer le campagnol dans cette zone et ainsi mieux cibler la lutte.

La FDSEA de la Corrèze et la coopérative Cooplim ont participé à cette première réunion. Les deux organisations professionnelles se sont déclarées favorables à la mise sur pied d’un programme de recherche/action en terre limousine dont les objectifs seraient de renforcer la connaissance scientifique sur le comportement du campagnol en verger, l’amélioration des dispositifs de détection et de comptage et, bien sûr, l’amélioration des moyens de lutte… Un programme qui pourrait associer chercheurs, techniciens, organisation de producteurs, instituts techniques, acteurs économiques et collectivités.

Damien Valleix

Comprendre l’évolution des populations

Les vergers de pomme ne sont pas les seuls concernés. Des dégâts sont aussi observés en châtaigniers, petits fruits et maraîchage. D’après les chercheurs de Vetagrosup, le climat pourrait être un facteur à prendre en compte dans la compréhension de l’évolution des populations. En effet, en haute altitude, il semblerait que la présence du campagnol réponde bien à une logique cyclique, avec des épisodes de forte infestation qui succèdent à des épisodes de déclin voire de disparition. À l’inverse, en moyenne et basse altitude, les populations semblent se stabiliser à un niveau de densité moindre sans fluctuation notable. Pas très rassurant pour l’arboriculture, quand on sait que quelques individus seulement suffisent à engendrer des dégâts chiffrables en milliers d’euros.

Les plus lus

Etal fait de cagettes d'un vendeur à la sauvette de fruits et légumes à la sortie d'une bouche de métro à Paris.
Vente à la sauvette de fruits et légumes à Paris : de la prison ferme pour les fournisseurs

De la prison ferme pour des organisateurs de ventes de fruits et légumes à la sauvette : une sanction historique pour ce…

Sival 2025. VIDEO. Maraîchage : au salon, les bonnes réponses aux besoins d’évolution - [Contenu partenaire]

Dans le Finistère, Marion Cabioch doit constamment adapter sa production de légumes plein champ et sous serre, aux aléas…

<em class="placeholder">ananas</em>
Avocat, mangue, ananas : l’Occitanie se prépare à cultiver de nouvelles espèces fruitières

Le changement climatique perturbe le secteur agricole et impacte les productions fruitières, obligeant les agriculteurs à s’…

Sival 2025. VIDEO. L’union des producteurs de fruits pour des vergers durables - [Contenu partenaire]

Christophe Belloc, arboriculteur dans le Tarn-et-Garonne, se rend au Sival, à Angers, du 14 au 16 janvier 2025 à la découverte…

Coordination rurale - Agen - Légumes de France
Légumes de France : à Agen, une fin de congrès sous tension

Le 67e congrès de Légumes de France s’est achevé avec un face à face syndical entre les congressistes de Légumes de…

un rayon de bananes 1er prix dans leur sachet en plastique, avec l'indication "des fruits et des légumes à moins de 1€"
La banane, fruit préféré des Français, est-elle toujours l’un des fruits les moins chers du rayon ?

La banane se targue de son accessibilité, raison selon l’interprofession AIB de son succès auprès des Français. Et même si son…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes