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Transparence alimentaire
Affichage environnemental : que veulent les Français ?

A la demande du collectif En Vérité, BVA a réalisé un sondage sur les attentes des Français en matière d’affichage environnemental. Le ministère de la Transition Ecologique, présent lors de la présentation des résultats, a confirmé le calendrier réglementaire pour la mise en place d’un dispositif de ce genre et souligné des résultats qu’il a trouvé intéressants.

Alors que la loi Climat et résilience prévoit un étiquetage environnemental obligatoire sur certains types de produits, à l'issue d'une phase d'expérimentation de cinq ans au maximum, une enquête BVA pour le collectif En Vérité révèle qu’un score environnemental affiché sur les produits alimentaires est essentiel pour 86 % des Français. Mais les conditions de succès d’un dispositif de ce type reposent, toujours selon les résultats de BVA, sur trois conditions.

Primo, l’outil soit s’appuyer sur des indicateurs concrets et précis. En l’occurrence, BVA en a mis trois en exergue :

  • l’absence d’utilisation de pesticides ;
  • le respect de conditions de culture et d’élevage respectueuses ;
  • une origine du produit garantie.

Secondo, l’affichage doit être facile à comprendre et à appréhender.

Enfin, il doit être mis en place avec le soutien de l’ensemble des parties prenantes, de la production à la distribution en passant par les pouvoirs publics et la société civile. « C’est à cette condition que le pacte de confiance sera établi », souligne Régis Olagne, directeur département Agriculture, Energie et Environnement chez BVA. En effet, plus de 70 % des Français ne font pas confiance aux pouvoirs publics, aux marques ou aux médias pour les informer sur l’offre alimentaire. En revanche, ils font confiance aux acteurs de proximité : commerçants, agriculteurs, associations de consommateurs… « Un dispositif qui aurait le soutien de l’ensemble de ces acteurs serait donc perçu comme sérieux et sûr. »

Côté entreprises, un affichage environnemental est bénéfique pour les marques qui s’en emparent, témoignent Sébastien Loctin et David Garbous, les fondateurs du collectif En Vérité. « Cela valorise ce qui a déjà été fait par la marque et par comparaison avec la concurrence la motive à l’amélioration. » Même si un affichage non obligatoire peut jouer en défaveur des marques volontaires qui afficheraient donc même des mauvais scores face à leurs concurrents sur le même niveau de score mais qui ne l’affichent pas, nuance Sébastien Loctin.

 

Les consommateurs veulent des indicateurs d’engagements précis… mais aussi un score global

Afin de savoir ce que les Français attendent d’un affichage environnemental, BVA a fait tester aux sondés le Planet-score, que les membres du Collectif estime l’affichage environnemental le plus avancé et le plus pertinent à ce jour.

L’étude BVA, méthodologie. L’étude a porté sur un échantillon représentatif de 1 000 Français, online du 5 au 11 décembre via Access Panel. Des produits de toutes entreprises agroalimentaires confondues, 4 de lait et 4 de légumes en conserve (utilisés car représentatifs de ce que font les marques du Collectif), ont été présentés aux sondés, d’abord avec les emballages tels quels (dont labels, allégations et Nutri-score le cas échéant) ; puis avec les emballages sur lesquels figurait le Planet Score ; puis avec Planet Score et prix.

Outre que 86 % se déclarent intéressés par ce type d’affichage environnemental, les Français estiment que ce système :

  • est simple, facile à comprendre (87%) ;
  • permet de comprendre l’impact environnemental (85 %) ;
  • facilite le choix lors de l’achat (78%) ;
  • et que ce système renforcerait leur confiance vis-à-vis de la marque (7,2 /10).
  • Mais un score global en complément pour être plus synthétique est souhaitable pour 87 %.

Pour qu’il soit intéressant, l’affichage environnemental doit prendre en compte des engagements concrets : l’absence d'utilisation de pesticides pour 39 % et le mode d’élevage pour 25 %. D'ailleurs, 91 % des Français consulteraient un indicateur évaluant l'utilisation de pesticides s'il existait.

La préservation de la biodiversité (12%), du climat (13%) et des ressources (12%) sont jugés comme moins signifiants, moins prioritaires. « Les actions et engagements concrets attendus se recoupent : local, de saison, bio, CO2, conservation des sols… C’est assez large, assez flou », souligne Régis Olagne.

 

Un sujet « populaire » et « un momentum politique » pour s’emparer du sujet cette année

Ces résultats ont été dévoilés et débattus lors d’une présentation à la presse le 12 janvier à l’Assemblée nationale, où étaient également présents marques du collectif En Vérité, politiques et autres parties prenantes (Ademe, Planet-score…). Plus de 60 personnes étaient présentes pour 120 demandes, c’est dire l’intérêt porté au sujet !

Sabine Bonnot, porte-parole du collectif Planet-score, a confirmé que les résultats du sondage BVA vont dans le même sens que les trois études consommateurs et les deux études shoppers (chez Lidl et Biocoop) réalisées par Planet-Score.

 

David Garbous, fondateur et censeur de En Vérité, résume : « Il y a une confusion dans l’esprit des Français, qui veulent des informations claires et précises pour aider dans ses choix d’achats et donc favoriser la transition environnementale. C’est un sujet qui touche tout le monde, pas que les CSP+ et les urbains, c’est un sujet populaire -dans le sens noble du terme- malgré la crise économique qui nous touche. Il y a un momentum politique pour s’emparer du sujet cette année. »

Saluant des travaux qui ajoutent un élément de plus dans le débat public de l’affichage environnemental, Pascal Dagras, représentant du ministère de la Transition écologique et qui travaille entre autres sur le dossier de l’affichage environnemental, a confirmé que l’objectif annoncé par Élisabeth Borne reste « la définition d’une méthode d’affichage environnemental fin 2023 ». Il faut donc « d’ici les prochains mois » une proposition d’affichage environnemental –« il n’y en a pas à ce jour »- afin d’avoir un temps de concertation.

 

Les marques du collectif En Vérité, disposées à tester les dispositifs

Le politique Pascal Dagras a également été très intéressé que les résultats BVA montrent deux niveaux dans les indicateurs attendus par les consommateurs : comment le produit a été produit (données simples et concrètes) ; et l’impact de ces mesures sur l’environnement. « Quel est le lien entre ces deux niveaux ? Comment articuler les données méthodologiques ? Là est toute la complexité du dossier. »

En revanche, face à la demande de David Garbous de favoriser un fonctionnement intra-catégorie de l’affichage environnemental (afin que le consommateur compare deux marques de biscuit et pas un steak haché à une carotte), Pascal Dagras répond : « C’est difficile de passer outre l’inter-catégorie. Lorsqu’on parle de transition nécessaire face au changement climatique, il faut changer sa manière de consommer et pas seulement son choix de produits au sein d’une même catégorie. »

 

A la lumière de ces résultats et des débats, interrogé sur les projets et engagements concrets du collectif En Vérité et des marques le composant, le président et fondateur Sébastien Loctin annonce que les combats se poursuivent, sur l’affichage environnemental, mais aussi le Nutri-score à améliorer -notamment en ce qui concerne l’ultratransformation-, l’origine et les additifs.

« Sur l’affichage environnemental, nous allons rentrer en concertation avec les parties prenantes. Nous sommes à disposition avec les pouvoirs publics pour débattre et tester. Au sein du collectif, rien n’est obligatoire. Mais nos marques sont engagées, volontaires. Notre objectif : faire tester à nos membres les référentiels proposés et lorsque les pouvoirs publics auront arrêté leur choix, que nos marques le priorisent. Et militer pour le rendre obligatoire pour tous. »

 

La transparence, le combat des 60 marques du collectif En Vérité. Le collectif En Vérité regroupe à date 60 marques alimentaires* (120 attendues d’ici l’été 2023) et milite pour plus de transparence autour de quatre piliers : impact environnemental, qualité nutritionnelle, additifs, et origine. Ceci afin de permettre aux consommateurs français de savoir ce qu’ils mangent et donc d’arbitrer leurs achats alimentaires en conséquence. Le Collectif demande au législateur d’imposer à toutes les marques alimentaires des règles de transparence strictes à travers des étiquetages obligatoires et harmonisés sur tous les produits.

Les marques du collectif En Vérité : .nod, Quintesens, Alpina Savoie, D'Aucy, Jardin Bio Etic, Food 4 good, Hari & co, Omie & cie, Babybio, VRAI, Sojade, JUSTE Pressé, Priméal, Famille TEULET, Candia, Entremont, Renard Gillard, Fromagerie de Saint-Flour, Nature de Breton, YOPLAIT , Maison LE GOFF, Lobodis Café, LBF, MoRice, Marcel Bio, La Preserverie, Archigood, L'Atelier V, No Filter, LOU Champignon, Krokola, Les fruits détendus, Nudj, Jubiles, Connétable, Le Phare d'Eckmühl, Le Savoureux, Biorgane, Foodette, Chiche, Funky Veggie, BIO par NATURE, Autour Du Riz, JEAN HERVE, Artisans du Monde, Les Compagnons du miel, Yogi Tea, Choice, Ucha Bio, Noiseraie, Be Tsara, Acqua Innovation, HUGO, Bravo Hugo !, Sincera, POURDEMAIN, Transition, Popote.

 

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