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Glyphosate : le document judiciaire sur « les pisseurs involontaires » que veut à tout prix récupérer la FNSEA Centre-Val-de-Loire

Des membres du réseau FNSEA en Centre-Val-de-Loire ont tenu une conférence de presse lundi 20 novembre 2023. Ils cherchent à se procurer la motivation du classement sans suite des 5 400 plaintes des « pisseurs involontaires », après quatre ans d’enquête avec la FRSEA Bretagne sur la non-fiabilité des tests urinaires effectués par Campagne Glyphosate France (CG). L’association avait annoncé la décision du Parquet de Paris dans un communiqué le 15 octobre. 

Pulvérisation de glyphosate sur des repousses dans un champs.
L'Union européenne a réautorisé le glyphosate pour 10 ans supplémentaires le 16 novembre 2023.
© S. Leitenberger (archives)

Lors d'une conférence de presse le 20 novembre sur l'affaire dite des « pisseurs involontaires », Michel Vaudour, responsable glyphosate de la FDSEA d’Indre-et-Loire (37), et Denis Carroy de la FDSEA de l’Indre (36), ont annoncé vouloir le détail du document du parquet. Ce rapport détaille la motivation du Parquet de Paris à classer sans suite les 5 400 plaintes de civils testés avec la méthode Elisa par CG en 2019. Déposées contre l’Anses et les agriculteurs pour « mise en danger de la vie d’autrui, atteinte environnementale ou tromperie aggravée », les plaintes résultaient de 6 850 analyses d’urine positives à la présence de glyphosate

Lire aussi : Glyphosate : les 5400 plaintes des « pisseurs involontaires » classées sans suite

Le document pourrait acter la fin des opérations de Campagne Glyphosate France

Le syndicat régional n’a aucune connaissance du contenu du document de 110 pages. Il ne sait pas si le Parquet de Paris a utilisé dans son enquête le compte rendu du conseil d’administration du CRIIGEN du 14 janvier 2020. Or celui-ci constitue un élément tangible du dossier de l’équipe d’enquête de la FNSEA CVL et de la FRSEA Bretagne, bien qu’ils n’en aient eu connaissance que début 2022 via le blog de Yann Kindo sur Médiapart. Il démontre que le CRIIGEN savait depuis janvier 2020, cœur de la campagne de dépôts de plaintes, que les tests Elisa n’étaient pas fiables. 

« Si les anti-glyphosate n’ont rien à cacher, qu’ils mettent les 110 pages sur la table »

L’équipe d’enquête n’arrive plus à joindre Guillaume Tumerelle, avocat de CG et du CRIIGEN, depuis que son cabinet a récupéré la motivation du classement du Parquet de Paris. Le syndicat n’a pas réussi à obtenir plus d’informations sur la décision de justice auprès de l’association anti-glyphosate. « Je préfère que ce soit l’avocat qui dise ce qu’il faut donner comme élément, je ne peux pas faire d’impair » aurait répondu Dominique Massé, président de Campagne Glyphosate France et de Faucheurs d’OGM, selon Jean-Yves Chauveau. Le journaliste pour Terre de Touraine soupçonne l’association de craindre le dossier d’enquête monté par le syndicat : « Si les anti-glyphosate n’ont rien à cacher, qu’ils mettent les 110 pages sur la table ».

Lire aussi : Glyphosate : la réautorisation pour dix ans publiée par la Commission européenne
 

Pièce manquante d’un « dossier béton »

Le compte-rendu du CRIIGEN va dans le sens des sources qu’avaient déjà récoltées Jean-Yves Chauveau, Michel Vaudour, Denis Jamet, président de la FDSEA du Cher (18), et la FRSEA Bretagne. Le 8 avril 2021, ils avaient présenté au procureur de la République de Tours un dossier dénonçant une « manipulation » de CG et du cabinet Tumerelle au sujet des tests urinaires. Ils dénonçaient une méthode « non agréée » mais « auto-validée » par le laboratoire allemand Bio Check, fournisseur de Campagne Glyphosate France en tests Elisa. 

Aussi, une étude du pharmacien toxicologue Joël Guillemain réalisée à partir de 73 tests croisés entre la méthode Elisa et la méthode chromatographique y figurait. Elle notifiait « 80 % de faux tests positifs » et une « surévaluation du taux de positivité » avec les tests Elisa, initialement conçus pour l’eau (et non l’urine). 

Nous avions d'un côté 96% de tests positifs et de l'autre côté 10 à 25 %

« Nous avions d’un côté 96 % de tests positifs et de l’autre côté 10 à 25 % », a rappelé Jean-Yves Chauveau durant la conférence de presse. La FNSEA CVL et la FRSEA Bretagne ont rassemblé leurs éléments d’enquête sur le site Notre futur dans les champs

Lire aussi : Glyphosate : la FRSEA Bretagne conteste la validité des tests de détection dans les urines effectués par les associations environnementales

Lire aussi : L'avenir du glyphosate continue à diviser en Bretagne

Campagne Glyphosate France se réunit le 2 décembre

Le groupe espère en savoir plus sur la motivation du classement du Parquet de Paris d’ici le 2 décembre. Campagne Glyphosate France a prévu une assemblée générale à cette date pour décider, ou non, de la poursuite de leur opération.

Lire aussi : PAN Europe va porter plainte contre la réautorisation du glyphosate

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