Biodiversité et environnement
Epiterre : des contrats pour rémunérer les services environnementaux des agriculteurs
Au quotidien, les agriculteurs se préoccupent d’environnement et de biodiversité. Ils développent des services environnementaux mais ont besoin d'une valorisation de leur travail. L’association Imagin’Rural et la FNSEA viennent de créer un programme d’accompagnement et une marque.
Au quotidien, les agriculteurs se préoccupent d’environnement et de biodiversité. Ils développent des services environnementaux mais ont besoin d'une valorisation de leur travail. L’association Imagin’Rural et la FNSEA viennent de créer un programme d’accompagnement et une marque.
Le mot du jour dans les médias est sans nul doute biodiversité. Le rapport de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémique (IPBES), placé sous l’égide des Nations Unis vient d’être rendu public. Cet état des lieux de la biodiversité dans le monde est sans appel : nous sommes face à un dangereux déclin de la nature ».
La menace pèse à la fois sur l’environnement marin et terrestre. Le rapport cite les facteurs qui contribuent à cette disparition sans précédent des espèces animales et végétales. La surexploitation des ressources à travers la chasse et la pêche, le changement climatique, la pollution et les espèces invasives sont des causes identifiées. Mais le rapport pointe aussi avec force le changement d’utilisation des terres. L’expansion de l’agriculture dans certaines régions du monde et l’urbanisation sont responsables de la disparition de forêts et de zones humides aux lourdes conséquences sur le déclin des espèces.
Il est donc urgent de se mobiliser et l’agriculture doit prendre part à l’examen de conscience général. Pour reprendre un titre du journal Reporterre ce 6 mai, « Pour éviter l’effondrement du vivant, il faut changer l’agriculture et l’alimentation ».
En France, les préoccupations environnementales sont désormais des préoccupations largement intégrées par le monde agricole.
« Nous voulons montrer que les agriculteurs s'engagent pour la biodiversité », lançait Christiane Lambert, le 25 avril dernier, lors de la présentation du programme de développement des contrats de paiements pour services environnementaux (PSE) en «faveur de la biodiversité». L'objectif est d'accompagner des agriculteurs et des « acteurs privés ou publics » souhaitant s’engager dans cette voie. « Il s'agit d'un aboutissement, après des années de réflexion », a assuré la présidente de la FNSEA. Pour mener à bien ce projet, le syndicat majoritaire s'est allié à l'association Imagin'Rural, qui accompagne des agriculteurs dans des initiatives de développement durable. « Ce programme prendra la forme d'un ‘guichet unique’, s'appuyant sur le réseau territorial du syndicat, et proposera des projets de PSE ‘clés en main’ aux intéressés », précise Terra. Le syndicat compte « attirer vers ces projets les 150 millions d'euros du Plan Biodiversité promis par le gouvernement », ajoute le journal départemental.
Pour valoriser les actions menées par le monde rural en faveur de la biodiversité contre rémunération, une marque a été créée : Epiterre. L’Action agricole picarde précise que cette marque « s’appuie à la fois sur un réseau de plus de deux cent mille agriculteurs dans quatre-vingt-dix-huit départements, sur les compétences juridiques de la FNSEA et celles écologiques et agronomiques d’Imagin’Rural. » André Bonneau, président d’Imagin’ Rural confie au journal picard : « Nous pouvons protéger l’environnement, tout en gagnant notre vie ».