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Entretien du cavaillon des vignes : des pistes passées au crible

Mulch, semis sous le rang, stratégies avec moins ou pas de glyphosate. Focus sur les différentes pistes d’entretien du cavaillon à l’étude en Nouvelle-Aquitaine.

Plusieurs types de mulch, paillage ou couverture du cavaillon sont en test, comme ici le feutre.
Plusieurs types de mulch, paillage ou couverture du cavaillon sont en test, comme ici le feutre.
© M.- N. Charles

La journée interfilière, organisée par AgriSudOuest Innovation, le CTIFL, l’IFV et Inno’vin, s’est déroulée le 16 novembre, à Montagne, en Gironde. L’occasion de faire le point sur les différents projets de recherche touchant l’entretien du cavaillon menés dans la région.

Mulch, avantage aux plaquettes

L’IFV planche sur un essai mulch (ou paillage) sous le rang depuis fin 2020. Plaquettes de châtaignier, de résineux et de peuplier ; paille de miscanthus, écorces de résineux, mélange de plaquettes et de sarments de vigne, broyat de coquilles d’huîtres (concassées à 4 cm), feutre en fibres végétales et déchets verts (après un mois de compostage) ont ainsi été épandus à la main à raison de 10 cm d’épaisseur sur 70 cm de large.

« Les premiers résultats montrent une bonne résistance des plaquettes, avec un meilleur effet mulch qui contient mieux la pousse des adventices », rapporte Fanny Pretzman, de l’IFV. Les déchets verts commencent à être bien dégradés. « Leur effet mulch tout comme celui des huîtres peut certainement être amélioré en installant une plus grande épaisseur au départ », estime l’experte.

Semis sous le rang, privilégier une bonne préparation

Il n’y a pas de mélange, ni de technique de semis (mécanique ou hydromulching), qui permette une meilleure réussite d’implantation du couvert végétal sous le cavaillon. C’est ce qui ressort des trois ans d’expérimentation conduits par Vitinnov dans le cadre du projet Essor (Entretien du sol sous le rang). Une bonne préparation du sol avant semis semble un facteur majeur de réussite d’implantation. Un sol meuble, bien émietté, avec un semis juste avant une pluie semble particulièrement propice. Le projet va également se pencher sur la fertilisation au semis et tenter de déterminer une stratégie de tonte pour pérenniser le couvert tout en contenant le risque de la colonisation par les adventices.

L’acide pélargonique, peu efficace seul

Le désherbage chimique n’est pas oublié. Le projet Alt’glypho s’est penché sur l’évaluation technico-économique de plusieurs stratégies sur une saison complète. Pour ce faire, quatorze modalités ont été étudiées lors de cette campagne, dans cinq groupes différents : G1 avec 100 % acide pélargonique (AP) ; G2 avec AP + molécules de synthèse hors glyphosate et produits résiduaires ; G3 avec AP + molécules de synthèse hors glyphosate ; G4 avec AP + molécules de synthèse dont glyphosate à 450 g/ha et enfin G5 pour la recherche d’optimisation (positionnement, nombre de passages..) de l’utilisation des 450 g/ha de glyphosate. Ici une stratégie avec deux passages en saison à 225 g de glyphosate chacun a été testée.

L’efficacité des quatorze modalités a été notée de 0 (inefficace) à 20 (très efficace). Résultats : les notes vont de 2 à 13 et les coûts de la protection varient de 88 à 493 euros ! Au final, trois modalités se distinguent du point de vue technique (notes supérieures à 12) et économique (entre 100 et 150 euros par hectare et par an). « Sans surprise, ces trois modalités ont recours à 450 g/ha de glyphosate par an », commente Alexandre Davy, de l’IFV.

Pour ce qui est de l’utilisation du glyphosate seul à 450 g/ha, le meilleur résultat a été obtenu avec un passage décalé fin avril. Les modalités sans glyphosate présentent des efficacités mauvaises ou moyennes, avec des coûts de mise en œuvre plus élevés. Enfin, il ressort aussi que l’acide pélargonique ne peut pas constituer à lui seul une solution alternative crédible. Il peut au mieux être utilisé pour consolider une stratégie « classique ».

Retrouvez notre dossier : Les paillages en viticulture, une fausse bonne idée ?

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