Entre blé et orge - Le tritordeum, céréale nouvelle saveur
Les plus jeunes se demanderont si ce n’est pas une planète oubliée des Power Rangers. Les plus vieux chercheront l’origine latine du mot pour deviner ce qu’il signifie. Le tritordeum est en fait une nouvelle céréale, savant mélange de blé dur, ingrédient des pâtes alimentaires et de la semoule de couscous, avec de l’orge. Mais que les combattants anti-OGM se rassurent, rien de génétiquement modifié dans cette nouvelle obtention végétale. Il s’agit d’une espèce obtenue par des méthodes de sélection traditionnelle : une hybridation provoquée par l’homme pour créer une nouvelle espèce céréalière, présentant des avantages agronomiques, nutritionnels et organoleptiques. Sur le site qui lui est dédié, le tritordeum se présente comme une céréale riche en fibres, en acide oléique et en antioxydants. Outre le pain, elle permet d’élaborer une large gamme de produits alimentaires : viennoiseries, pâtes, pizzas…
Les premiers pains issus de la nouvelle race de farine sont arrivés sur le marché français en 2015, avec les Ets Moulin dans l’Oise qui proposent ce nouveau produit boulanger 100 % à base de tritordeum bio. La céréale, elle, est commercialisée par la société semencière espagnole Agrasys et multipliée en France sous licence par Agri-Obtentions, filiale de l’Inra. Onze sociétés françaises ont adhéré au projet, dont des coopératives comme le groupe Dauphinoise par exemple. La production reste pour le moment assez confidentielle dans l’Hexagone puisque les surfaces récoltées ne devraient pas dépasser 160 hectares en 2017.