Energies renouvelables : bientôt des panneaux photovoltaïques dans les parcelles de blé ?
Les acteurs de l’énergie cherchent des milliers d’hectares de terre pour installer le solaire au sol. Des innovations pourraient permettre de développer un agrivoltaïsme en grandes cultures, jusqu’ici plutôt réservé à l’élevage.
Les acteurs de l’énergie cherchent des milliers d’hectares de terre pour installer le solaire au sol. Des innovations pourraient permettre de développer un agrivoltaïsme en grandes cultures, jusqu’ici plutôt réservé à l’élevage.
Pour atteindre les objectifs définis par l’État dans son plan de Programmation pluriannuelle de l’énergie, la production d’énergie solaire doit être multipliée par trois d’ici à 2028. Pour y parvenir, les seules toitures photovoltaïques, qu’elles soient agricoles ou industrielles, ne suffiront pas et les idées fleurissent. « Si on veut aller vite, nous avons besoin de terrains agricoles pour réaliser des projets », confirme Xavier Daval, président de la commission solaire du Syndicat des énergies renouvelables.
15 000 hectares de terre à mobiliser d’ici 2028
Les acteurs de l’énergie estiment qu’il faut mobiliser 15 000 hectares de terre d’ici à 2028. Ces derniers développent des arguments de poids : des agriculteurs se voient proposer une rémunération de 2000 euros par hectare. Pour éviter les dérives, la FNSEA et les chambres d’agriculture ont signé ce début d’année une charte de bonnes pratiques « pour développer et mieux encadrer les projets photovoltaïques sur terres agricoles » avec EDF renouvelables, filiale d’EDF. En clair : limiter la concurrence avec les terres agricoles et ne pas impacter la production alimentaire.
« Les chambres s’assureront que ce développement se fasse dans le respect de l’activité première des agriculteurs », a rappelé Sébastien Windsor, président de l’APCA. L’innovation industrielle pourrait permettre à l’agriculture d’y trouver pleinement son compte et la sortir du rôle d’alibi de nombreux projets d’agrivoltaïsme.
Des technologies proposent aujourd’hui d’améliorer ou de stabiliser les rendements des cultures, y compris des grandes cultures. Ainsi, la société italienne REMTech installe en plein champ des rangées de panneaux solaires orientables, plantés à 4,5 mètres du sol et distants de 18 mètres. Ils sont conçus pour assurer le passage d’un tracteur attelé et d’une moissonneuse-batteuse.
Produire au moins autant sous les panneaux photovoltaïques
Totalement automatisés, les panneaux s’orientent en fonction du besoin des plantes et de l’ensoleillement. En cas d’excès de soleil, les panneaux se positionnent à l’horizontale et protègent les cultures : non seulement ils ne pénalisent pas la culture en place mais ils leur apportent de l’ombre et limitent l’évapotranspiration. « L’idée, c’est de produire au moins autant, voire plus en limitant les excès du climat », commente Ronald Knoche, dirigeant de REMTec. Cette technologie fonctionne déjà en Italie, notamment sur un site de 14 hectares. En France, elle est testée par EDF avec Inrae sur son site de recherche en Seine-et-Marne.