Elections européennes : LFI vise 100% d’agriculture biologique en 2050
Marina Mesure, eurodéputée et 3e sur la liste LFI, et Aurélie Trouvé, députée LFI spécialiste sur les questions agricoles, expliquent le volet agricole de leur programme, lors d’une conférence organisée par le groupe Réussir, le Cevipof et le Caf à Paris.
Marina Mesure, eurodéputée et 3e sur la liste LFI, et Aurélie Trouvé, députée LFI spécialiste sur les questions agricoles, expliquent le volet agricole de leur programme, lors d’une conférence organisée par le groupe Réussir, le Cevipof et le Caf à Paris.
Pour une politique alimentaire commune, la liste LFI menée par Manon Aubry pour les élections européennes, propose dans son programme de viser un système 100% biologique au plus tard en 2050. Mais comment relancer la consommation, en panne sur ce marché ?
On pense qu’il faut relancer la consommation alimentaire des classes moyennes et précaires en augmentant le Smic
« On a fait un rapport à l’Assemblée nationale sur l’inflation avec Xavier Albertini d’Horizons qui a montré que la chute du bio et des AOP était liée à la baisse du pouvoir d’achat. On pense qu’il faut relancer la consommation alimentaire des classes moyennes et précaires en augmentant le Smic et créer un choc de débouchés avec un engagement fort des collectivités pour le bio ou le local quitte à faire de la désobéissance par rapport aux règles de l’Union européenne », a justifié Aurélie Trouvé, députée à l’Assemblée nationale et spécialiste sur les questions agricoles, intervenant en compagnie de Marina Mesure, eurodéputée et candidate en 3e position sur la liste La France Insoumise lors du grand oral des candidats aux élections européennes organisé par le groupe Réussir, le Cevipof et le Caf le 28 mai à Paris.
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Moins d’aides PAC à l’hectare, plus d’aides au bio et à l’actif
Côté production, LFI milite, dans son programme, pour la création « d’une caisse de défaisance pour reprendre la dette agricole de celles et ceux qui s’engagent au travers d’un contrat de transition à passer au 100% bio ».
On regrette que la PAC ne soit plus qu’une politique agricole concurrentielle avec des aides à l’hectare
« On veut augmenter les aides sur la reconversion au bio. Et sur le 1er pilier on veut baisser l’aide à l’hectare et une meilleure répartition », commente Marina Mesure. « On regrette que la PAC ne soit plus qu’une politique agricole concurrentielle avec des aides à l’hectare et non des aides aux prix. On est pour une loi Egalim 4 plus forte. Avec ces prix rémunérateurs on peut cibler les aides PAC sur les pratiques agroenvironnementales, et sur des productions de plus en plus en importation nette comme les fruits et légumes la viande bovine et les volailles », précise Aurélie Trouvé qui prône aussi des actions fortes pour structurer les filières. « Pour faire la transition écologique, il faut des prix rémunérateurs et une visibilité pluriannuelle », poursuit-elle.
LFI souhaite aussi orienter les subventions vers les aides à l’actif agricole. « L’aide à l’hectare renchérit le prix du foncier, c’est quand même un gros problème. On assume des aides plafonnées par exploitation et actif permettant de redistribuer sur des aides couplées », commente Aurélie Trouvé qui souligne que LFI est pour une définition pour restreinte de l’agriculture actif que celle en cours.
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Contre la libéralisation des marchés agricoles
Sans surprise, La France Insoumise se prononce aussi contre les accords de libre-échange. Dans son programme LFI avance vouloir mettre fin aux accords de libre-échange, stopper définitivement les négociations avec le Mercosur et appliquer une clause de sauvegarde contre la concurrence déloyale et une clause de sauvegarde sanitaire quand une production agricole importée contient des produits interdits en France. « Nous sommes favorables à un moratoire et une sortie de tous les accords actuels. Aujourd’hui dans les accords on a dumping social et une concurrence environnementale », résume Marina Mesure.
On se bat en particulier contre Ceta actuellement
« On se bat en particulier contre Ceta actuellement mis en œuvre contre la majorité parlementaire au Sénat. Un rapport de la Commission européenne montre que tous ces accords ont des effets très nuisibles sur certaines productions », ajoute Aurélie Trouvé.
« On considère que la souveraineté alimentaire doit permettre aux pays de décider de leur stratégie agricole. Nous remettons en cause la libéralisation des marchés. On a déjà eu un commerce international régulé. Ce n'est pas une fatalité », conclut-elle.
Revoir la conférence L’agriculture dans la campagne des Européennes
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