Elections européennes : « Il faut redonner de la liberté aux agriculteurs », plaide Reconquête
Olivier Cleland, céréalier et candidat en 56e position de la liste Reconquête pour les élections européennes, explique le volet agricole de son programme, lors d’une conférence organisée par le groupe Réussir, le Cevipof et le CAF à Paris.
Olivier Cleland, céréalier et candidat en 56e position de la liste Reconquête pour les élections européennes, explique le volet agricole de son programme, lors d’une conférence organisée par le groupe Réussir, le Cevipof et le CAF à Paris.
« Il y a un réchauffement et des aléas climatiques (le candidat réfute en revanche le terme de dérèglement climatique, ndlr). Notre enjeu est de nous adapter à ces changements en agriculture. Je me souviens de la sécheresse de 1976 et les agriculteurs avaient réussi à s’adapter. Si on redonnait de la liberté aux agriculteurs, on marcherait vraiment mieux. On veut de la liberté d’entreprendre et de faire. Ce n’est pas ce que l’Europe nous apporte. On nous a au contraire amené à un enfer agricole ! ».
On nous a amené à un enfer agricole
Ainsi s’est exprimé Olivier Cleland, céréalier en Seine-Maritime et en Seine-et-Marne, candidat en 56e position de la liste Reconquête menée par Marion Maréchal lors du grand oral des candidats aux élections européennes organisé par le groupe Réussir, le Cevipof et le Caf à Paris.
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La souveraineté alimentaire avant l’environnement
Dans son programme, la liste Reconquête propose de remplacer l’objectif de verdissement par un objectif de souveraineté alimentaire dans la PAC, de supprimer la conditionnalité des aides PAC au respect des nouvelles règles environnementales ou encore de défendre l’exception agricole française.
« La souveraineté alimentaire, c’est le B.A.ba. En France 24% du territoire est occupé par des terres arables contre 16% au niveau européen. La France est une exception » commente Olivier Cleland qui se dit attristé que la forêt couvre aujourd’hui 31% du territoire national. « On a dépassé le niveau de l’époque de Louis XI », affirme-t-il.
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Un élargissement « trop rapide » de l’UE qui pèse sur l’agriculture française selon Reconquête
Sur le plan européen, la notion de souveraineté a du sens. « Il y a un enjeu de collaboration entre les pays européens, mais la France a une place à part », nuance le candidat Reconquête. « Ce qui a posé des problèmes c’est l’élargissement trop rapide de l’Union européen. En république tchèque certains vendent leurs céréales à 130 euros la tonne ce n’est pas normal ! », déplore le céréalier.
Moratoire sur le volet agricole des accords de libre-échange
Sur les accords de libre-échange, la liste Reconquête écrit dans son programme vouloir instaurer un moratoire sur le volet agricole des traités de libre-échange avec le Canada, la Nouvelle-Zélande et le Chili. « Le vrai sujet est la réciprocité des normes. On doit pouvoir lutter contre la concurrence déloyale », défend Olivier Cleland qui dénonce par exemple l’utilisation de glyphosate sur les cultures de canola au Canada.
Plus d’aides de la PAC et moins de fiscalité
Alors que Reconquête propose de réduire de 20% la contribution annuelle de la France au budget de l’UE, Olivier Cleland soutient que le budget de la PAC devrait être augmenté. « Il y a eu des oubliés sur la répartition des aides [...] Une meilleure répartition de la contribution au budget européen est nécessaire », estime-t-il, affirmant que pour sa part ses aides PAC ont été divisées par deux depuis 2010.
Le candidat propose par exemple d’augmenter les aides à l’installation « pour attirer des jeunes » et d’orienter davantage de budget sur la formation et la recherche.
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Pour une réforme de la fiscalité sur l’agriculture en France
Sur un plan plus national, le candidat de Reconquête milite pour révision de la « fiscalité sur les métiers en tension comme l’agriculture afin de permettre des salaires plus attrayants et éviter de passer par des travailleurs détachés ».
Pour assurer le renouvellement des générations agricoles, Olivier Cleland soutient l’idée de supprimer la fiscalité sur la transmission des exploitations. « Il faut retirer complètement la taxation nationale sur la succession agricole. Quand on voit que lorsqu’on reprend une exploitation l’investissement peut dépasser le million d’euros », souligne le céréalier.