[Dossier] " Le cover-crop nous permet d’intégrer directement la biomasse du couvert hivernal au sol "
Eudes Gérardin, responsable technique du Château de Nages à Caissargues dans le Gard, a choisi de détruire son couvert hivernal à l'aide d'un cover-crop afin d'accélérer la mise à disposition des éléments.
Eudes Gérardin, responsable technique du Château de Nages à Caissargues dans le Gard, a choisi de détruire son couvert hivernal à l'aide d'un cover-crop afin d'accélérer la mise à disposition des éléments.
" Nous faisons des engrais verts depuis 2014, et avons défini une vraie stratégie depuis trois ans. La vocation de ces couverts est différente selon les parcelles. Dans certains cas on recherche un effet de décompaction du sol par les racines, notamment dans les limons qui ont tendance à se tasser. Nous utilisons alors des espèces structurantes comme les radis. Dans d’autres cas, il s’agit d’apporter de la matière organique et de stimuler la vie du sol. Nous cherchons alors beaucoup de biomasse, à l’aide de féverole par exemple.
Nous faisons le choix d’enfouir nos couverts avec un disque, c’est mieux pour intégrer la biomasse au sol. Nous passons directement avec le cover-crop, qui fragmente et incorpore le couvert sur l’horizon de 0 à 15 centimètres. Le broyat donne un résultat trop fin, ce n’est pas ce que l’on recherche. Et puis cela permet de travailler vite : en roulant à 6/7 km/h avec un rang sur deux semé on fait 10 hectares par jour. Même quand le couvert est haut et dense cela ne cause pas de problème, le cover-crop est étudié pour.
En ce qui concerne la date, nous semons très tôt, dès août, pour détruire également très tôt, généralement en mars. Quand je vois que les bourgeons grossissent, je lance l’intervention afin que les plantes soient détruites environ dix jours avant le débourrement, car c’est à ce moment que le risque de gel est le plus élevé. Souvent les couverts font 80 cm à 1 m de hauteur et sont en fleur.
À l’avenir j’aimerais faire des essais de roulage pour moins travailler les sols, mais c’est difficile de trouver un matériel qui soit adapté à nos sols. Et réussir son couvert tous les ans n’est pas une mince affaire en contexte méditerranéen : en 2017 par exemple la première pluie est arrivée mi-novembre. "