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Deuxième année consécutive de records pour le groupe volailler LDC

Avec tous ses voyants économiques au vert, le groupe LDC déroule son plan de développement rythmé par des acquisitions, dont une prochainement dans le végétal.

Pour la seconde année consécutive, les résultats 2023-2024 du groupe sarthois LDC annoncés le 29 mai sont impressionnants. Son bénéfice a progressé de 35,5 % (304 millions d’euros), ses fonds propres passent la barre des deux milliards d’euros (+ 13 % en un an), son résultat opérationnel atteint 6 % du chiffre d’affaires en franchissant le seuil des 6 milliards, à 6,2 milliards d’euros. Le pôle volaille France représente encore 72 % de l’activité du groupe et 76 % du résultat opérationnel.

LDC est déjà sûr de tutoyer les 7 milliards au prochain exercice 2024-2025, une fois que les trois rachats en cours seront actés. Le vendéen Routhiau (viandes élaborées) et le traiteur Pierre Martinet (salades) en France, ainsi qu’Indikpol (dinde) et Konspol (produits élaborés) en Pologne, vont apporter un chiffre d’affaires supplémentaire de 570 millions d’euros.

Conditions d’activité exceptionnelles

En quatre ans, LDC a accru son chiffre d’affaires de 40 %, (4,4 à 6,2 milliards d’euros) et améliorer sa rentabilité de 55 % (Ebitda à 550 millions d’euros). Désormais entre Lactalis et Bigard, « LDC est numéro deux de l’agroalimentaire pour le chiffre d’affaires français », a souligné Philippe Gélin, le successeur de Denis Lambert, nommé PDG l’an dernier.

Philippe Gélin le reconnaît volontiers, le contexte est très favorable en France. La consommation de volailles ne cesse de progresser (+3,4 % en 2023), ainsi que celle des produits transformés profitant aux pôles Volaille et Traiteur.

 

 
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Philippe Gelin, PDG de LDC : « Nous sommes devenus numéro deux de l’agroalimentaire pour le chiffre d’affaires français, derrière Lactalis et devant Bigard. » © P. Le Douarin

Avec déjà 40 % du marché français desservi en volaille, sa feuille de route est de « continuer à creuser l’écart en France et bâtir un champion européen sur la volaille, et de devenir le leader du rayon traiteur en France. »

Trimestres contrastés en volaille

L’exercice 2023-2024 a connu des rythmes contrastés, avec un premier trimestre (mars-mai 2023) encore marqué par les suites de la grippe aviaire (-7 % en volumes), mais avec des ventes en hausse (+8 %) suite aux augmentations tarifaires passées auprès des GMS.

 

 
Le savoir faire des produits panés est décliné à la dinde fermière des Fermiers de Loué pour dynamiser les ventes Label rouge.
Le savoir faire des produits panés est décliné à la dinde fermière des Fermiers de Loué pour dynamiser les ventes Label rouge. © LDC

Les deux trimestres suivants ont été stables en volume et valeur (début de la baisse des prix), tandis que le dernier trimestre (décembre 2023-février 2024) a connu une forte hausse des volumes (+5,5 %) avec une baisse des tarifs (-1,1 % de chiffre d’affaires) qui a relancé la consommation. L’absence de foyers d’influenza aviaire a permis de retrouver du volume (717 000 tonnes). En revanche, LDC est encore en léger retrait (-3,9 %) sur les débouchés hors GMS (RHD, industrie agroalimentaire, exportation) qui pèsent 48 % de ses volumes (371 000 tonnes).

La marge opérationnelle – indicatrice de performance – atteint 6,3 % du chiffre d’affaires annuel qui progresse finalement de 5,9 %, à volume quasi stable.

 

 
En Vendée, Maitre Coq propose du haché de dinde pour apporter du service et valoriser le rouge.
En Vendée, Maitre Coq propose du haché de dinde pour apporter du service et valoriser le rouge. © LDC

Côté amont (production de vif et d’œuf, fabrication d’aliment, négoce de grains), la baisse des prix des matières premières et l’intégration des deux acquisitions dans l’œuf, ont boosté le chiffre d’affaires de 33 %, et amélioré la marge opérationnelle, supérieure à 10 %.

 

 
Les produits « accessibles » de la marque Le Gaulois sont destinés à la gamme promotion.
Les produits « accessibles » de la marque Le Gaulois sont destinés à la gamme promotion. © LDC

Forte concurrence à l’international

Quant au pôle volaille international, face à une forte concurrence il a maintenu son chiffre d’affaires après le bond de 42 % réalisé en 2022/2023. En Pologne, les ventes s’orientent vers plus de produits élaborés et des volailles « free range ». « La concurrence est forte sur les activités plus basiques (le poulet, le canard et notamment l’oie) qui représentent encore près de 60 % de nos volumes. » Ces prix bagarrés dégradent le taux de marge opérationnel, tout de même à 7,9 %.

Enfin, le pôle Traiteur reste quasi stable en volume, mais la revalorisation des tarifs dope le chiffre d’affaires (+10,2 %) et le résultat opérationnel bondit de 1 à 23 millions d’euros. De sorte que la marge opérationnelle grimpe de 0,1 % à 2,5 %. « Nous souhaitons passer à 5 % dans les meilleurs délais, un taux plus normal pour nous », précise Philippe Gélin.

 

Devenir leader au rayon traiteur

La confiance règne au sein de l’équipe dirigeante, qui poursuivra sa croissance grâce à des bases financières très solides. La hausse des fonds propres (2,1 milliards) et de la capacité d’autofinancement (514 millions d’euros) permettent de faire des acquisitions. La dernière a été annoncée le 28 mai pour le pôle traiteur. C’est dans le secteur végétal des salades que LDC va se renforcer après être entré en négociation exclusive avec l’entreprise familiale Pierre Martinet. Avec 230 millions d’euros d’activité en plus, le Traiteur va franchir la barre du milliard de chiffre d’affaires. Présent sur 70 % du marché traiteur, frais et surgelé, il ne lui manquera plus que le rayon pâtes à conquérir. En volaille, la dernière annonce date du 7 juin et concerne l’achat de l’usine de produits traiteurs Cargill de Nowy Sacz et de sa marque Konspol (35 millions d’euros de chiffre d’affaires).

 

 
Le pôle Traiteur vient de lancer la marque de tacos Kara Tok pour être en phase avec les jeunes consommateurs.
Le pôle Traiteur vient de lancer la marque de tacos Kara Tok pour être en phase avec les jeunes consommateurs. © LDC

En volailles, plus de capacité et de compétitivité

 

 
Ligne de découpe à l'eau chez Boscher à Mur de Bretagne. Budgété à 200 millions d'euros, le projet Niagara vise à doubler d'ici 2028 les volumes de viandes de poulets ...
Ligne de découpe à l'eau chez Boscher à Mur de Bretagne. Budgété à 200 millions d'euros, le projet Niagara vise à doubler d'ici 2028 les volumes de viandes de poulets destinés aux débouchés hors GMS. © LDC

LDC investit massivement en volailles (337 M€) pour améliorer sa compétitivité et sa performance sociétale (stratégie climat et biodiversité). « Le projet d’investissement Niagara (N.D.L.R. : 200 M€ investis sur 4 ans) vise à nous permettre de doubler d’ici 2028 nos volumes de viande de poulet destinés aux industriels qui ont plutôt tendance à importer », précise Philippe Gélin. D’où la nouvelle ligne de découpe à l’eau chez Boscher volailles à Mur de Bretagne (22) et la construction du nouvel abattoir mayennais de poulet lourd chez Ramon. Il sera couplé avec un abattoir poulet à La Chapelle d’Andaine (61) qui emploiera le personnel de l’abattoir de dindes qui va fermer (5 abattoirs de dinde au lieu de 6). En dinde, une usine de charcuterie sera prochainement à Bignan (56) chez SBV-Celvia.

LDC vise 2,2 milliards d’œufs

Avec le rachat de deux sociétés au groupe Avril, LDC vise la première place dans la filière œuf.

Initialement, le volailler LDC ne voulait pas entendre parler des œufs, cantonnés aux opérateurs du rayon « BOF » (beurre-œuf-fromage) avouait le 29 mai Denis Lambert, président de conseil de surveillance de LDC. Il y a été « contraint » lorsque la famille Huttepain a rejoint le groupe en 2001, apportant le centre de conditionnement Sacofel qui s’est développé dans l’alternatif avec les Fermiers de Loué.

Depuis 2 ans, LDC met les bouchées doubles avec le rachat à Avril de la marque d’œufs coquille Matines (novembre 2022) et de l’activité ovoproduits Ovoteam (avril 2023). Cumulant 2 milliards d’œufs coquille (1,3 milliard) ou transformés, ces acquisitions le propulsent parmi les leaders nationaux, avec un chiffre d’affaires de 287 M€ en 22/23 (320 M€ avec 12 mois complets d’Ovoteam).

En œuf coquille, Loeuf appuiera son développement des volumes dans les trois régions ayant un centre de conditionnement : Pays de la Loire (Loeuf), Bretagne (centre SBCO de Sanders Bretagne) et Sud-est (centre Valsoleil).

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