Prix "Femmes, agriculture et territoires" : l’avicultrice Lucie Mainard récompensée
L’éleveuse de poules pondeuses bio installée en Vendée a reçu le prix « Femmes, agricultures et territoires », pour son engagement pour faire accéder les femmes aux responsabilités, mais aussi pour sa présence sur les réseaux sociaux.
L’éleveuse de poules pondeuses bio installée en Vendée a reçu le prix « Femmes, agricultures et territoires », pour son engagement pour faire accéder les femmes aux responsabilités, mais aussi pour sa présence sur les réseaux sociaux.
S’il y a bien une agricultrice qui incarne cette nouvelle génération passionnée, engagée et connectée, c’est Lucie Mainard, éleveuse de pondeuses bio en Vendée.
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Son engagement pour faire accéder les femmes aux responsabilités, mais aussi sa présence sur les réseaux sociaux pour donner de la visibilité aux agriculteurs lui ont valu de recevoir le prix « Femmes, agricultures et territoires ».
Pourtant, rien ne prédestinait cette jeune femme de 36 ans à devenir agricultrice. Bien qu’ayant grandi à la campagne, elle suit un cursus universitaire à Nantes, quand elle rencontre, en 2010, Alexis, qui était agriculteur. Pendant quelques années, Lucie va travailler comme formatrice en MFR. Entre l’exploitation d’Alexis et celles qui accueillaient ses élèves, la jeune femme étaye ses connaissances en agriculture.
Le déclic de l’installation
Le déclic de l’installation, Lucie l’aura, paradoxalement, quand l’exploitation de son mari traverse une période difficile. « Je ressentais l’inquiétude d’Alexis, ses questionnements. C’est devenu évident que je devais m’installer pour qu’on traverse cela ensemble », retrace la jeune femme. Elle saisit l’opportunité de répondre à un besoin en œufs bio de sa coopérative. « Cette production correspondait à ma vision de l’élevage. Elle s’insérait bien dans l’exploitation », précise Lucie, qui s’installe en 2019. Les 10 000 poules ont accès à 6 hectares de parcours.
« Si j’ai choisi le bio, c’est pour que les poules aillent dehors. Avec les restrictions sanitaires, cela n’a pas toujours été le cas, regrette Lucie Mainard. Pour leur permettre de sortir en sécurité, nous avons ajouté des auvents photovoltaïques qui créent 2400 m² de parcours couverts. » Comme elle a diversifié ses réseaux de valorisation des œufs, Lucie joue aussi sur la complémentarité des productions. Ainsi, les parcours sont plantés d’arbres, comme des chênes truffiers et essences mellifères pour développer un atelier apicole.
Montrer les réalités de l’agriculture
Comme son élevage est en bio alors que son mari continue à travailler en conventionnel, Lucie a dû créer sa propre société. « Malgré le contrat de ma coopérative avec une marge garantie, la banque était frileuse face à mon projet, s’insurge-t-elle. Elle a demandé que mon mari soit associé dans la société, alors qu’il n’avait pas plus d’expérience de la production d’œufs que moi ! » Pour montrer qu’elle, comme les autres agricultrices, a toute sa place dans ce métier, Lucie s’investit dans sa coopérative mais aussi sur les réseaux sociaux, sous le nom des « jolies rousses ». « Je veux montrer les réalités de l’agriculture. J’utilise YouTube pour faire entrer les gens dans le poulailler, explique Lucie. Je veux aussi montrer à d’autres jeunes femmes que c’est possible de s’installer. »