Volailles Label rouge : Les Fermiers de Loué gardent confiance dans les turbulences
À la coopérative des Fermiers de Loué, le marché encore bousculé et le changement de directeur vont marquer l’année 2024. Mais tous restent confiants grâce à une structure aux bases très solides.
À la coopérative des Fermiers de Loué, le marché encore bousculé et le changement de directeur vont marquer l’année 2024. Mais tous restent confiants grâce à une structure aux bases très solides.
Le nouveau directeur Erwan de La Fouchardière et les administrateurs de la Cafel (Coopérative des Fermiers de Loué) ont bien conscience que son arrivée s’opère à un moment où le marché des produits labellisés connaît de fortes turbulences, avec un recul de 10 à 15 % en label et de 30 % en bio, confirmé de vive voix par Philippe Gélin, le président-directeur général de LDC.
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Les œufs, un relais de croissance
Philippe Pancher a rappelé que la réduction des plannings (20,4 millions de poussins livrés en 2023 par Safel, le couvoir interne) s’était accompagnée d’aides aux vides et par le plan d’arrêt volontaire de 200 poulaillers, puisées dans les réserves de la coop. « Les reports ont été historiquement longs, très longs, trop longs. » Le lancement d’une production de canards Pékin a un peu comblé le trou d’air.
Ce mauvais passage n’empêche pas la Cafel de garder confiance, à l’unisson des 70 jeunes adhérents venus remplacer les adhérents partis en retraite. Les poulaillers qui seront construits le seront en poules pondeuses uniquement. La coopérative, qui a commercialisé plus de 500 millions d’œufs avec Lœuf, compte sur le dynamisme de ce marché et sur l’engagement de cette filiale de LDC.
Bruno Mousset, directeur du pôle LDC amont, a d’ailleurs réaffirmé l’ambition du groupe de devenir un leader, aussi bien du marché de l’œuf coquille avec Lœuf que de celui des ovoproduits après le rachat d’Ovoteam au groupe Avril en 2023. Déjà marque leader en Label rouge (numéro un avec 83 % du marché) et bio (numéro deux avec 26 %), la marque Loué sera développée dans les ovoproduits.
L’arrêt en 2026 des ventes par Lœuf des œufs de table issus de poules en cage (environ 220 millions d’unités conditionnées en code 3 en 2023) ouvre la voie du développement d’élevages de poules en plein air (codes 0 ou 1) ou en volières (code 2).
Confiance réciproque avec l’aval
Pour traverser les turbulences, la Cafel compte maintenir le cap de l’exigence de qualité qui fait sa force et qui a contribué à la notoriété de sa marque Loué flanquée des logos Label rouge ou bio.
Cette exigence et cette notoriété sont unanimement reconnues par LDC et par ses clients. Un des derniers en date est le groupe Lidl. Son directeur en France, Michel Biero, est venu annoncer que du poulet label Loué allait être livré dans sept plateformes (sur les 25) au lieu de quatre précédemment, soit 150 magasins supplémentaires (sur les 1 600 en France). Être vendu sous sa marque par Lidl n’est pas facile, puisque seulement 10 % des 2 900 références d’un magasin ne sont pas sous marque Lidl.
L’entrée dans cette enseigne du hard-discount pourrait aussi faire baisser le prix de détail du poulet de Loué dans les autres enseignes. Chacun sait que les GMS se livrent une guerre des prix pour attirer les consommateurs. En particulier quand une enseigne veut toujours être la moins chère, en alignant ses prix donc en rognant sur sa marge.
Le président Philippe Pancher a d’ailleurs insisté sur la nécessité pour les GMS de baisser leurs prix quand LDC diminue les siens aux distributeurs. « La mécanique de la baisse sera LE sujet d’attention à traiter dans la prochaine loi Egalim 4 », a-t-il rappelé en conclusion, avant de souligner les efforts réalisés par « les équipes commerciales de LDC qui ne lâchent rien. Nous aussi nous ne lâchons rien et nous sommes résilients. »
Troisième directeur en quarante et un ans
Changement de génération oblige, l’assemblée générale des Fermiers de Loué aura été un peu moins « loufoque » qu’à l’accoutumée, en dépit du rajeunissement de son directeur.
En cette année olympique, après vingt-huit ans à la direction (1) « l’ancien » Yves de La Fouchardière a symboliquement remis un bâton de relais au « jeune » Erwan, du même nom. Âgé de 38 ans, le nouveau directeur succède à son père, officiellement en retraite depuis fin mars.
L’intéressé a bien tenu à préciser que l’initiative de son recrutement fin 2022 revenait au président Philippe Pancher et au conseil de la Cafel, venus le solliciter dans une PME sarthoise de la santé des animaux.
Si ce n’était pas encore le cas, malgré l’imprégnation familiale, Erwan a été convaincu par les valeurs de la coopérative et par son objectif de défendre les éleveurs, notamment leur rémunération, leur modèle d’élevage avec parcours, familial et à taille humaine, respectant l’animal et tourné vers la qualité.
(1) Yves de La Fouchardière a succédé à Raymond Vaugarny en 1996, lequel fut à l’origine de la création de l’organisation des éleveurs fermiers de Loué lancée en 1958.
Les cinq enjeux des Fermiers de Loué
Erwan de La Fouchardière identifie cinq enjeux majeurs :