« Je me suis installé en volailles de chair avec l’aide de la Safer »
Non issu du milieu agricole, Christopher Rouzo s’est installé en deux temps avec la reprise d’un site de 3 000 m2 de dindes puis l’acquisition de 26 hectares de surfaces agricoles, au moyen d’une opération de portage foncier.
Non issu du milieu agricole, Christopher Rouzo s’est installé en deux temps avec la reprise d’un site de 3 000 m2 de dindes puis l’acquisition de 26 hectares de surfaces agricoles, au moyen d’une opération de portage foncier.
Bien connue pour son rôle de gestionnaire des terres agricoles, la Safer (1) l’est moins pour son activité d’accompagnement des agriculteurs lors de ventes d’exploitation, notamment dans les filières hors sol.
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C’est pourtant par son intermédiaire que le projet d’installation de Christopher Rouzo a pu se concrétiser. Le jeune de 30 ans, non issu du milieu agricole et diplômé d’un bac en agroéquipement, a été salarié durant quinze ans dans des entreprises de travaux agricoles et de services de remplacement en exploitation avant de réaliser son rêve d’enfance de devenir éleveur de volailles en 2023.
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Il a racheté l’an dernier une exploitation de 3 000 m2 de poulaillers et 4 hectares de surfaces agricoles à Malguénac dans le Morbihan.
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Une relation de confiance entre cédant et repreneur
Les éleveurs cédants, Sophie et Pierrick Le Palud, exploitant de 7 600 m2 de volailles de chair, répartis sur quatre sites, souhaitaient réduire leur charge de travail et anticiper le départ à la retraite de Pierrick, connaissant des soucis de santé. « Il nous paraissait plus judicieux de céder ce site de trois bâtiments de 1 000 m2, regroupés et spécialisés en dinde (24 000 places), formant une entité viable pour une personne. » Le couple s’est adressé à la Safer Bretagne pour estimer la valeur financière du site et annoncer sa mise en vente fin 2021. « C’était aussi un choix de simplification administrative, l’organisme foncier prenant en charge toutes les démarches liées à la transmission des terres et aux autorisations d’exploiter hors sol, ICPE… », expliquent les cédants.
Après trois candidatures n’ayant pu aboutir, c’est la rencontre en janvier 2023 avec Christopher qui a été déterminante. Neuf mois à peine se sont passés entre la première visite et l’achat du site. « La négociation s’est faite sur les bases définies par la Safer, explique Christopher. Nous nous sommes rapidement mis d’accord sur le prix de vente mais aussi sur le passage de relais de l’outil. » Une relation de confiance s’est vite mise en place entre les éleveurs, rappelant que la dimension humaine joue beaucoup dans la réussite d’une transmission. Pierrick a été très présent lors du premier lot de dindes pour accompagner techniquement et rassurer le nouvel éleveur. « Je sais que je peux compter sur lui en cas de problème », apprécie Christopher.
Un projet d’installation de 160 euros le mètre carré
Les trois bâtiments de 1 000 m2 datant de 1984, 1988 et 1997, en ventilation statique et équipés pour de la dinde, ont été bien entretenus. En plus du prix de la reprise (210 000 euros pour les poulaillers ainsi qu’un hangar de stockage), s’ajoutent 100 000 euros de travaux de rénovation (éclairages LED, mises aux normes électriques…). « Un permis vient aussi d’être déposé pour construire un jardin d’hiver sur l’un des bâtiments », indique l’éleveur qui devrait bénéficier d’une aide à l’investissement de son groupement Eureden. « En ajoutant le coût d’achat de divers équipements d’occasions – pailleuse, tracteur, motoculteur pour l’aération de la litière… –, le coût total de la reprise et des rénovations devrait atteindre 160 euros par mètre carré », a-t-il calculé.
L’ensemble est financé par des prêts (pas d’apport personnel, pas de parcours d’installation aidée). L’étude prévisionnelle est basée sur un objectif de Marge poussin aliment (MPA) volontairement bas de 27 euros le mètre carré, Christopher visant plutôt 30 euros du mètre carré. Son projet à terme est d’agrandir la surface foncière de l’exploitation et de reprendre un second site de poulets, permettant l’embauche d’un salarié et des entrées de revenus plus fréquentes qu’en dinde.
Une relation de confiance s’est vite mise en place entre les éleveurs cédants et le repreneur
Côté Eco
Coût de la reprise : 70 €/m2 (3 poulaillers de 1 000 m2 ainsi qu’un hangar)
Coût d’installation rénovation comprise : 160 €/m2 (comprenant les travaux de mises aux normes, la construction d’un jardin d’hiver et les engins agricoles achetés d’occasion)
Objectif de marge poussin aliment de l’étude prévisionnelle : 28-30 €/m2/lot