Tribune
"Arrêtons d'emmerder les agriculteurs !" enjoignent 44 sénateurs de droite
Une tribune publiée ce jour dans le quotidien l’Opinion dénonce la multiplication des procédures à l’encontre des agriculteurs et demande un engagement politique pour protéger et rassurer le monde agricole. Elle a été signée par 44 sénateurs de droite.
Une tribune publiée ce jour dans le quotidien l’Opinion dénonce la multiplication des procédures à l’encontre des agriculteurs et demande un engagement politique pour protéger et rassurer le monde agricole. Elle a été signée par 44 sénateurs de droite.
« Arrêtons d’emmerder les agriculteurs ! », c’est avec cette injonction que Christine Bonfanti-Dossat, sénatrice du Lot-et-Garonne, et Laurent Duplomb sénateur de Haute-Loire, à l'initiative de la tribune publiée dans le quotidien l'Opinion et cosignée par 42 députés de droite, demandent à l’exécutif de protéger le statut d’agriculteur. En prenant l’exemple de trois personnes de la profession "attaquées par une minorité de personnes" (Fabien Le Coidic, agriculteur dans les Yvelines, Etienne Fourmont, éleveur laitier dans la Sarthe et Vincent Verschuere, éleveur de vaches laitières dans l'Oise), les signataires rappellent que le atteintes à l’encontre des agriculteurs sont en hausse, selon les chiffres publiés par le ministre de l’Intérieur. Au 1er novembre 2019, près de 15 000 faits étaient déjà enregistrés pour l’année 2019, soit deux toutes les heures.
« Dans ce contexte, une triple réponse politique, juridique et pratique s’impose » écrivent les sénateurs qui estiment que la question de reconnaître la ruralité comme grande cause nationale doit se poser encore une fois « parce que les agriculteurs sont un maillon essentiel de l’aménagement de notre territoire, parce que la ruralité compte 20 % de notre population sur 80 % de notre territoire, cette proposition de loi doit être votée. La ruralité est une chance pour la France. C’est ainsi qu’elle doit être traitée et non comme un fardeau ».
Multiplier les échanges entre ruraux et urbains
Les signataires affirment qu’une réponse juridique est tout aussi importante et estiment que la loi du 29 janvier 2021 visant à définir et protéger le patrimoine sensoriel des campagnes françaises, adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale et le Sénat, constitue un premier pas. Ils pensent qu’il est cependant nécessaire « que les régions, aidées par l’Etat, disposent des financements et des équipes qualifiées pour réaliser ce travail titanesque » que représente la mise en place « d’un inventaire répertoriant les sons et odeurs caractéristiques de « l’identité culturelle » de chaque territoire » .
Pour eux et pour Me Thimotée Dufour, avocat de nombreux agriculteurs, « l’inventaire servira de première base pour un dialogue constructif entre élus locaux et administrés, qu’il s’agisse d’habitants de longue date, de nouveaux arrivants ou de personnes de passage ». Les sénateurs pensent que la réponse pratique se fera en multipliant les échanges entre ruraux et urbains. « Les journées portes ouvertes, pour expliquer aux nouveaux arrivants ce que sont une exploitation agricole et ses contraintes, et les chartes de bon voisinage sont autant d’instruments au service du règlement à l’amiable de litiges qui peuvent survenir à tout moment » estiment-ils.
« La multiplication de recours à l’encontre des agriculteurs témoignent de la volonté d’une poignée d’intolérants d’aseptiser la campagne et de la mettre sous Cellophane »
Très remontés, les signataires écrivent et concluent : « Aujourd’hui, la multiplication de recours à l’encontre des agriculteurs témoignent de la volonté d’une poignée d’intolérants d’aseptiser la campagne et de la mettre sous Cellophane. C’est inadmissible ! Nous, sénateurs, sommes engagés depuis longtemps pour rassurer et conforter nos agriculteurs dans l’exercice de leurs activités. Après cinq années d’inertie et de la laxisme face aux agressions subies par nos agriculteurs, nous attendons du président de la République et de son nouveau ministre de l’Agriculture le même engagement, non au travers de belles paroles mais par des actes ».