Des militants contre les « mégabassines » condamnés de deux à six mois de prison avec sursis
Les procès de militants contre les retenues d’eau des Deux-Sèvres et de Charente Maritime se tenaient les 5 et 6 janvier derniers. Des peines sévères ont été prononcées ou requises.
Les procès de militants contre les retenues d’eau des Deux-Sèvres et de Charente Maritime se tenaient les 5 et 6 janvier derniers. Des peines sévères ont été prononcées ou requises.
Quatre militants contre les « mégabassines » ont été condamnés à des peines de deux à six mois de prison avec sursis par le tribunal de Niort, le 6 janvier. Ils faisaient partie des cinq personnes (« dont 3 paysans », souligne la Confédération paysanne) poursuivies pour des dégradations ou violences commises lors d’un rassemblement contre un chantier de retenue d’eau à Mauzé-sur-le-Mignon, dans les Deux-Sèvres, le 22 septembre 2021.
« Les peines, très sévères, vont de 2 à 6 mois de prison avec sursis, assorties 'interdictions de paraître à Sainte-Soline, Mauzé ou dans les Deux-Sèvres », précise la Confédération paysanne dans un communiqué.
Cinq à six mois de prison et 500 000 euros de dommages et intérêts requis à La Rochelle
La veille au tribunal correctionnel de La Rochelle, des peines de cinq à six mois de prison avec sursis et une amende de 500 000 euros de dommages et intérêts ont été requis contre deux manifestants pour des dégradations commises à Cram-Chaban, en Charente Maritime, en novembre 2021. Il leur est reproché d’avoir cisaillé et découpé la bâche servant à retenir l’eau d’une réserve. Le jugement a été mis en délibéré au 2 mars prochain.
« Les 5 et 6 janvier, à La Rochelle et Niort, se sont déroulés deux nouveaux procès de la résistance aux bassines : le premier pour le désarmement par des milliers de personnes d’une bassine construite et remplie depuis des années illégalement à Cram-Chaban le 6 novembre 2022, l'autre pour l'intrusion dans le chantier de la méga-bassine de Mauzé-sur-le-Mignon et la neutralisation d'un tractopelle le 22 septembre 2021.Dans les deux cas, après des mois d'un dispositif d'enquête, filatures, géolocalisation et de fichage ahurissant, la justice a choisi d'isoler quelques personnes pour les réprimer lourdement », ont dénoncé dans un communiqué commun le collectif Bassines Non Merci, la Confédération paysanne et Soulèvements de la Terre qui affirment que ces mouvements de protestation avaient été « revendiqués par les centaines de personnes présentes devant les tribunaux comme un geste de désobéissance absolument nécessaire face à l'urgence climatique et à la fuite en avant du modèle agro-industriel ».
Les militants restent mobilisés et annoncent une nouvelle mobilisation le 25 mars
Malgré des décisions qu’ils jugent « injustes », des militants rassemblés le 5 janvier devant le tribunal de La Rochelle ont brandi des dizaines de cutters, et le porte-parole national de la Confédération paysanne le morceau de pompe démonté, « pour affirmer qu'ils étaient prêts à agir de nouveau ensemble contre les méga-bassines tant qu'un moratoire sur leur construction ne serait pas obtenu », selon le communiqué commun. Et d’annoncer une nouvelle mobilisation le 25 mars prochain pour une manifestation qu’ils prévoient « historique ».
D’ici là la Confédération paysanne informe avait obtenu un rendez-vous le 16 janvier avec le cabinet d’Elisabeth Borne. Le syndicat minoritaire agricole indique qu’il demandera la définition des « priorités d’usage de l’eau au sein de l’agriculture » à destination des « fermes qui produisent une alimentation relocalisée ». Autre revendication : la mise en place de plafonds d’irrigation sur les fermes en fonction du nombre d’actifs, des productions et du caractère local de leur commercialisation et de la surface agricole utile.
La mobilisation continue !
— Conf' Paysanne (@ConfPaysanne) January 6, 2023
📌 RDV le 25 mars pour obtenir l'arrêt des méga-bassines ✊ #NoBassaranhttps://t.co/aURbgYiQmN pic.twitter.com/2EEzXm52cO