« Dans les caves coopératives, l'intelligence collective permet d'avancer sur des sujets bloquants »
Mylène Menaut, consultante et formatrice en intelligence collective, intervient dans la filière viticole. Pour elle, cette méthode permet d’atteindre des objectifs opérationnels et humains.
Mylène Menaut, consultante et formatrice en intelligence collective, intervient dans la filière viticole. Pour elle, cette méthode permet d’atteindre des objectifs opérationnels et humains.
Pourquoi l’intelligence collective est-elle adaptée au management des coopératives viticoles ?
Les coopératives sont amenées à développer de nouvelles aptitudes pour se transformer et être proactives. Impliquer les différentes parties prenantes, et pas seulement le duo président-directeur, permet une stratégie connectée à la réalité, avec des décisions éclairées et pérennes.
Les choix issus du collectif sont plus faciles à mettre en place ; il y a une meilleure implication des membres car ils ont participé à la décision. La méthode permet d’atteindre des objectifs opérationnels en avançant concrètement sur des sujets bloquants, tout en progressant sur l’humain. Par exemple, améliorer la communication interne, la transparence.
Comment cela fonctionne-t-il concrètement ?
Après avoir bien cadré le périmètre d’action, l’intervenant va pouvoir concevoir et animer des temps collectifs sur mesure selon l’objectif du groupe.
Il faut être formé et accompagné à cette approche parce que ça demande de changer de routine. On cherche des outils pour réfléchir différemment en variant les modes d’expression, par l’écrit, l’oral, le corps. On peut ainsi aboutir à des pistes d’action en un temps record.
Quelles sont les conditions du succès ?
Il ne s’agit pas juste de faire des réunions post-it et d’adopter des techniques d’animations spécifiques. L’intelligence collective procède d’une logique ascendante. Si l’on reste dans un modèle hiérarchique, ça ne marche pas.
On fait émerger des solutions à partir de la diversité des personnes et des points de vue en considérant que c’est une richesse plutôt qu’une perte de temps. Plus on implique les viticulteurs, le conseil d’administration, les salariés voire les consommateurs, plus on va avoir des réflexions riches. Chacun doit lâcher prise, même si son idée n’est pas retenue, en remettant le projet de la cave au centre. Cela développe l’écoute.