[Covid-19] Un groupe WhatsApp pour s’entraider entre viticulteurs voisins
Les initiatives se multiplient pour faire face aux conséquences en chaîne de l'épidémie de Covid-19. Pour mieux appréhender les problèmes qui risquent de désorganiser les travaux viticoles, Pierre Cazeneuve, propriétaire du château Paloumey, vient de lancer un groupe WhatsApp avec des voisins viticulteurs.
Les initiatives se multiplient pour faire face aux conséquences en chaîne de l'épidémie de Covid-19. Pour mieux appréhender les problèmes qui risquent de désorganiser les travaux viticoles, Pierre Cazeneuve, propriétaire du château Paloumey, vient de lancer un groupe WhatsApp avec des voisins viticulteurs.
Avec deux personnes de l'équipe en confinement pour suspicion d'infection, l'activité de production viticole au château Paloumey, à Ludon-Médoc (Gironde), subit déjà l’impact de la crise sanitaire du Covid-19. Mais Pierre Cazeneuve, son propriétaire, craint surtout les effets « retard » qui pourraient, selon lui, survenir dès mi-avril, avec le démarrage de la campagne végétative. « La vigne n’attendra pas », martèle-t-il.
Un groupe virtuel pour s'entraider réellement
Face à la durée prévisible de la crise, Pierre Cazeneuve a décidé de lancer un groupe WhatsApp avec une quinzaine de voisins viticulteurs pour échanger et imaginer si besoin des solutions de mutualisation en cours de campagne. « Pas davantage sinon on ne lit plus rien », souligne-t-il. Le groupe servira d'abord à échanger sur la préparation du matériel. Le but étant que chacun pense à vérifier le maximum de points pour limiter le risque de casse de matériel en cours de campagne. Ensuite, ce groupe virtuel servira aussi à imaginer des solutions d'entraide « ultra locale » au cas où le besoin s'en ferait sentir en cours de campagne. « Quelle que soit la taille de l'exploitation, on est tous vulnérables vis à vis de cette crise, autant tenter de s'entraider si cela est possible », estime Pierre Cazeneuve.
L'anticipation plus que jamais prioritaire
Il constate que les travaux hivernaux se finiront un peu plus tard que prévu, mais s’inquiète surtout pour la suite. « Il faut être encore plus vigilant que d'habitude. Bio ou pas, pendant une campagne végétative, il faut toujours être en capacité d'anticiper pour être réactif vis à vis de la météo que ce soit pour le travail du sol ou pour les traitements. C'est encore plus vrai cette année. Il faut chercher à s'adapter dans un contexte très incertain. Avec la crise sanitaire, le risque d'absence d'un tractoriste est plus élevé, et pour ce qui est du matériel, il faut plus que jamais le préparer avec un très grand soin. »
Encore plus qu’à l’accoutumée, il mise donc sur la préparation minutieuse de tout le matériel de l'exploitation. Mais impact de la crise sanitaire oblige, tout se passe plus lentement que d'habitude car les concessionnaires et les garagistes sont aussi touchés, soit parce que certains de leurs salariés sont confinés, soit à cause de retards de livraison de pièces. Sans faire de surstocks, certaines pièces d'usure seront commandées par anticipation. Pour celles qui viendront à manquer, le groupe WhatsApp permettra peut être de trouver des solutions.