[Covid-19] Saisonniers en agriculture : beaucoup de volontaires mais un recrutement entre « top » et « flop »
L’opération #Des BrasPourTonAssiette, qui visait à mettre en lien les demandeurs de saisonniers agricoles avec les volontaires potentiels, a fait le plein de candidatures. Mais combien de ces propositions se sont concrétisées par un travail temporaire effectif ? L’offre et la demande n’ont pas toujours été en adéquation. Le confinement ne rend pas les travaux agricoles plus simples. Un minimum de formation est nécessaire pour effectuer de nombreuses tâches.
L’opération #Des BrasPourTonAssiette, qui visait à mettre en lien les demandeurs de saisonniers agricoles avec les volontaires potentiels, a fait le plein de candidatures. Mais combien de ces propositions se sont concrétisées par un travail temporaire effectif ? L’offre et la demande n’ont pas toujours été en adéquation. Le confinement ne rend pas les travaux agricoles plus simples. Un minimum de formation est nécessaire pour effectuer de nombreuses tâches.
Elan de solidarité, besoin de travailler… les motivations des candidats au travail saisonnier dans les exploitations agricoles pendant le confinement ont été nombreuses. Plus de 240 000 volontaires avaient répondu mi avril à l’appel lancé par le ministre de l’Agriculture le 24 mars pour rejoindre « la grande armée de l’agriculture ». Et au total, ce sont près de 300 000 candidats qui ont été enregistrés.
Le confinement a remis l’agriculture sur le devant de la scène et initié un regain d’attractivité pour ses métiers. De expériences improbables sont nées de la crise du Covid-19 avec l’arrivée de nouveaux saisonniers qui ont apprécié de découvrir un autre univers professionnel. Coiffeur-cueilleur, charpentier-tomatier, chauffeur à bord d’une serre… beaucoup d’expériences se sont avérées positives. Certaines rencontres entre urbains et ruraux ont été « top ». Mais pas toutes. Pour certains recruteurs et certains salariés, l’expérience a plutôt ressemblé à un flop. L’inadéquation de l’offre et de la demande a été un frein à la pleine réussite de l’opération. « Les producteurs n’ont pas trouvé les bras nécessaires malgré les 300 000 candidatures », relate Le Figaro. Dans le journal économique un producteur de fraises du Var témoigne : « Ils ont été 20 à candidater, 10 à venir et 3 à finir la semaine ». Beaucoup ont découvert les contraintes et la dureté du métier et « les 300 000 candidatures se sont soldées par seulement 15 000 missions contractualisées », assure Le Figaro.
Avec trois quarts de nouveaux, difficile d’avoir des équipes performantes
Dans l’émission 28’, sur Arte, Patricia Rebillou, productrice de fraises en Dordogne depuis 35 ans, a témoigné, le 27 mars, de sa difficulté à trouver une main d’œuvre suffisamment compétente.
« Depuis longtemps, on pense que le secteur agricole peut prendre tout le monde », a-t-elle expliqué, or ce sont des tâches spécialisées. « Il faut des personnes qui connaissent la cueillette » a-elle précisé. « « Les clients attendent des fraises qui soient bien ramassées, en état. » Sur son exploitation, 20 nouveaux, « la première matinée, c’est impossible à gérer ». Et d’ajouter : « on n’est pas assez sur les exploitations pour encadrer chaque nouveau ».
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