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Cotisations MSA : « On sent monter les difficultés dans toutes les filières agricoles »

Le nouveau président de la caisse centrale de la mutualité sociale agricole alerte sur les mauvais indicateurs qui remontent du terrain. Les demandes de prises en charge des cotisations sociales et d’échéanciers progressent fortement. Face aux difficultés montant dans toutes les filières, la CCMSA sollicite le nouveau gouvernement.

De gauche à droite : Anne-Laure Torrésin, DG de la CCMSA, Jean-François Fruttero, président et Thierry Manten, premier vice-président.
De gauche à droite : Anne-Laure Torrésin, DG de la CCMSA, Jean-François Fruttero, président et Thierry Manten, premier vice-président, lors de la conférence de rentrée de la CCMSA.
© Nathalie Marchand

« Tous les ans dans le cadre de notre fonds national d’action sanitaire et social, nous avons une enveloppe de 15 millions d’euros au premier semestre et à nouveau de 15 millions au second semestre pour alléger les cotisations des agriculteurs les plus en difficulté. Selon les remontées des caisses de la MSA, le besoin est évalué à près de 90 millions d’euros pour le second semestre », alerte Jean-François Fruttero, président de la caisse centrale de la mutualité sociale agricole (CCMSA) ce mardi 1er octobre devant la presse, qui pointe notamment les conséquences de la crise viticole.

Lire aussi : Face au mal-être des agriculteurs, « il faut passer à la vitesse supérieure » 

Une rencontre avec Annie Genevard sollicitée pour amender l’enveloppe de prise en charge des cotisations

Le président de la caisse centrale de la MSA a alerté Marc Fesneau et son cabinet sur cet état de fait et attend une rencontre avec la nouvelle ministre de l’Agriculture, Annie Genevard. « On sent très fort monter les difficultés. Nous avons besoin d’amender l’enveloppe fixée par notre convention d’objectifs et de gestion avec l’Etat, avec 15 millions d’euros nous sommes très loin de couvrir la demande » commente Jean-François Fruttero, qui espère que sa demande sera entendue.

Lire aussi : « Les agriculteurs ont l’impression d’avoir été floués » : Arnaud Rousseau prévient Michel Barnier

Une détérioration du recouvrement des cotisations dans toutes les filières

Le président de la CCMSA exprime aussi son inquiétude « quant au recouvrement des cotisations ». « Nous observons une détérioration sur toutes les filières ou presque, avec la montée d’indices de fragilité et des demandes d’échéanciers de paiement en hausse de 15% sur un an », précise Anne-Laure Torrésin, nouvelle directrice générale de la CCMSA. Selon les derniers chiffres de la MSA, le non recouvrement des appels provisionnels de cotisations aurait progressé de 11,42% entre août 2023 et août 2024. 

Des échéanciers en hausse de 33% pour le secteur des grandes cultures

Les échéanciers accordés aux exploitations agricoles progressent de 20,32% au premier semestre 2024 (19876 échéanciers au 31 juillet 2024) et même de 32,94% pour les grandes cultures (3862 échéanciers au 31 juillet 2024).

Lire aussi : Une aide au répit administratif pour les agriculteurs : la MSA mobilise 28 millions d’euros

Hausse des appels de 20% enregistrés par Agri’Ecoute

En parallèle, signe du mal-être croissant éprouvé par les agriculteurs, les sollicitations du service Agri’Ecoute sont en hausse de 20% sur le premier semestre 2024. « Nous sommes très vigilants, la situation est pleine de préoccupations qui s’accentuent encore avec les crises sanitaires », poursuit la directrice générale de la MSA.

Nous avons l’ambition de positionner la MSA comme une solution plutôt qu’un problème

« Nous avons l’ambition de positionner la MSA comme une solution, plutôt qu’un problème » affirme le président de la CCMSA qui espère dans le cadre du projet de loi de la sécurité sociale (PLFSS) 2025 « améliorer la protection sociale » du monde agricole.

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La MSA pour une réforme des retraites sur les 25 meilleures années actée par le PLFSS 2025

Parmi les attentes fortes de la MSA pour ce projet de loi : l’effectivité de la réforme des retraites pour les non-salariés agricoles avec un calcul sur les 25 meilleures années pour une mis en application en 2026. « Les agriculteurs qui sont aux portes de la retraite se posent des questions et il y a des ajustements importants à faire de notre côté. Il y a un besoin d’acter le sujet pour être prêts en 2026 », précise Jean-François Fruttero. « Aujourd’hui il est important de bonifier les retraites de ceux qui ont beaucoup cotisé et on milite pour qu’il n’y ait aucun perdant et que tout le monde se retrouve avec une augmentation », poursuit-il.

Lire aussi : Réforme des retraites des agriculteurs : son entrée en vigueur sera-t-elle vraiment effective en 2026 ?

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