COP28 à Dubaï : quelles sont les décisions adoptées en faveur de l’agriculture et de l’alimentation ?
La COP28 s’est ouverte le 30 novembre à Dubaï, aux Emirats arabes unis, et s’achèvera le 12 décembre. La première journée a vu l’adoption du fonds destiné à financer les « pertes et dommages » climatiques des pays vulnérables. Et plus de 130 pays ont pris l’engagement de donner la priorité à l’alimentation et l’agriculture dans leurs plans nationaux de lutte contre le changement climatique.
La COP28 s’est ouverte le 30 novembre à Dubaï, aux Emirats arabes unis, et s’achèvera le 12 décembre. La première journée a vu l’adoption du fonds destiné à financer les « pertes et dommages » climatiques des pays vulnérables. Et plus de 130 pays ont pris l’engagement de donner la priorité à l’alimentation et l’agriculture dans leurs plans nationaux de lutte contre le changement climatique.
Le principe du fonds pour financer les pertes et dommages climatiques avait été adopté l’an dernier lors de la COP27 en Egypte. La COP28 vient officiellement de le lancer alors que l'Organisation météorologique mondiale vient de confirmer que l'année 2023 devrait être la plus chaude jamais enregistrée.
Il devrait dans un premier temps être hébergé par la Banque mondiale mais on ignore quelle sera sa dotation même si des chiffres ont d’ores et déjà été avancés : 225 millions d'euros pour l'Union européenne (dont 100 millions de dollars annoncés par l'Allemagne), 100 millions de dollars pour les Emirats, 10 millions de dollars pour le Japon, 17,5 millions pour les Etats-Unis, jusqu'à 40 millions de livres (environ 50 millions de dollars) pour le Royaume-Uni...
« Un outil essentiel pour la justice climatique »
Le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, a salué l’adoption de la mise en œuvre du fonds, estimant que c’est « un outil essentiel pour la justice climatique ». Il a encouragé les dirigeants à faire « des contributions généreuses » pour que le fonds et la COP28 « commencent sur des bases solides ». Les pays du Nord espèrent convaincre les pays riches émergents de contribuer, tels la Chine et l’Arabie saoudite, alors que les pertes essuyées par le Sud se chiffrent en centaines de milliards de dollars.
134 pays s’engagent à prioriser agriculture et alimentation dans leur lutte conte le changement climatique
Par ailleurs, 134 pays ont signé la déclaration proposée par la présidence émiratie sur l’agriculture durable, les systèmes alimentaires résilients et l’action climatique. Ces pays signataires dont la France, les Etats-Unis, le Brésil, l’Indonésie ou encore la Chine, affirment le droit à « une alimentation saine, suffisante, abordable et nutritive pour tous ». Ils s’engagent à inclure l’agriculture et les systèmes alimentaires dans les Contributions déterminées à niveau national (CDN) qui reflètent les engagements actualisés des pays dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat, mais aussi dans les plans nationaux d’adaptation, les stratégies de long terme et les stratégies nationales de biodiversité.
🌐Décriée dès son ouverture, souvent à juste titre, la #COP28 marque cependant un tournant historique. Et ça pourrait bénéficier aux #femmes, à l’#agriculture, et globalement aux pays les plus vulnérables.
Je vous explique pourquoi et comment. #Thread 1/11 pic.twitter.com/qAJTZVFbsQ— Pierre Girard (@artepierre) December 6, 2023
Encourager les pratiques agricoles durables
Les pays signataires s’engagent également à « revoir ou orienter les politiques et les aides publiques » à l’agriculture pour encourager les pratiques qui améliorent les revenus tout en réduisant les effets sur le climat et l’environnement. Ces engagements sont pris pour 2030, mais les états promettent de faire le point sur les progrès réalisés dès l’an prochain, à la COP29. Nos confrères d’Agra Presse notent qu’IPES-Food, un consortium d’experts internationaux sur l’alimentation durable, a constaté « qu’il n’y a aucun engagement à passer à des régimes alimentaires sains et durables, ni à réduire la surconsommation de viande produite industriellement ».
« La crise climatique et la crise alimentaire sont indissociables » selon le directeur de la FAO
Alors qu’ils causent environ un tiers des gaz à effet de serre produits par l’homme, les systèmes alimentaires sont aussi de plus en plus menacés par le réchauffement et la perte de biodiversité. « La crise climatique et la crise alimentaire sont indissociables. C’est en investissant dans les systèmes agroalimentaires et les zones rurales que nous trouverons une solution concrète pour contrer les effets de la crise climatique » a déclaré Qu Dongyu, le directeur général de la FAO, avant l’ouverture de cette 28e conférences des Nations unies sur le climat. La FAO y a présenté différents rapports et une feuille de route mondiale.