Marché foncier agricole
Quel prix des terres agricoles en 2021 ?
Pour la deuxième fois depuis 1997, le prix des terres agricoles et prés libres a reculé de 2,3% en 2021 dans un contexte de forte progression des échanges après la crise de la Covid-19. Les zones de grandes cultures ne sont pas épargnées mais une grande disparité existe selon les régions, selon l’observatoire des marchés fonciers de la FNSafer.
Pour la deuxième fois depuis 1997, le prix des terres agricoles et prés libres a reculé de 2,3% en 2021 dans un contexte de forte progression des échanges après la crise de la Covid-19. Les zones de grandes cultures ne sont pas épargnées mais une grande disparité existe selon les régions, selon l’observatoire des marchés fonciers de la FNSafer.
Après un ralentissement dû à la crise de la Covid-2019 en 2020, le marché foncier agricole est reparti en 2021 selon les chiffres publiés par la Fédération nationale des Safer (FNSafer). Les transactions ont progressé de 10,5% en un an pour atteindre le nombre de 7600 pour une valeur totale de 1,52 milliard d’euros.
Dans le détail, alors que la vague de départs à la retraite se poursuit et que les taux d’intérêts réels sont négatifs pour la quatrième année, le marché des terres et prés a vu ses transactions croître de 19,2% pour 467 800 hectares concernés (+15,1%) avec une majorité de surfaces vendues libres. Mais dans l’ensemble, la FNSafer constate des prix des terres et prés en baisse.
Un prix moyen des terres et prés en baisse
Ainsi les terres et prés libres non bâtis se sont vendus au prix moyen de 5940 euros par hectare en 2021, en recul de 2,3% sur un an. Une baisse qui concerne aussi bien les zones de grandes cultures (à 7270 euros par hectare en moyenne, -5,3% sur un an) et les zones d’élevage bovin (4570 euros par hectare, -1,1%). Pour les terres et prés loués non bâtis, le prix moyen recule légèrement de 0,4% à 4970 euros par hectare (6260 euros par hectare pour les grandes cultures, à +0,6% et 3690 euros par hectare pour les zones d’élevage bovin en hausse de 1,7%).
Qui achète des terres agricoles ?
En 2021, après un repli marqué en 2020, les acquisitions par des agriculteurs personnes physiques se sont redressées, progressant de 15,7% en nombre et 9,6% en surface. La FNSafer note par ailleurs une accélération des achats par des personnes physiques non agricoles pour une surface dépassant pour la première fois les 100 000 hectares (+26,1% en nombre et +28,4% en surface). Les achats par des personnes morales agricoles (sociétés d’exploitation et de portage du foncier) ont aussi redémarré en 2021 (+21,6% en nombre et +10,8% en surface).
Un nombre de cessions de parts sociales inédit
En 2021, 7600 projets de ventes concernant 5510 sociétés ont été notifiés aux Safer, en hausse de 10,5% par rapport à 2020. Le nombre de cessions de parts sociales atteint un niveau inédit, souligne la FNSafer pour une valeur en hausse de 12,8% sur un an à 1,52 milliard d’euros.
La moitié (47%) des cessions de parts a lieu entre membres d’une même famille, pour une part en valeur de 17%. Les cessions de réorganisation, notamment entre associés non familiaux d’une même société, représentent 11% en nombre et 8% en valeur. Les cessions en faveur d’un tiers, n’ayant ni lien de parenté avec le cédant, ni étant déjà associé dans la société, représentent 42% du nombre mais 74% de la valeur des cessions.
Voir ici : Découvrez le prix de vente d'une terre ou d'une maison de campagne près de chez vous
Des évolutions très différentes selon les régions
Si globalement le prix des terres libres a reculé en 2021, l’évolution s’avère différente selon les régions. Les prix sont ainsi en hausse dans trois régions du nord-est du territoire : Ile-de-France (+21%), Grand Est (+2.6%) et Hauts-de-France (+1.8%). Ils sont quasi stables sur la majeure partie de la façade ouest du territoires (Normandie, Bretagne, Centre-Val de Loire et Nouvelle-Aquitaine). Alors que les trois régions aux prix les moins élevés enregistrent pour leur part des baisses significatives : Pays de la Loire (-4.8%), Bourgogne-Franche-Comté (-4,7%) et Auvergne-Rhône-Alpes (-6,1%). L’Occitanie quant à elle voit les prix des terres et prés reculer de 4,6%.
Le rendement locatif atteint un palier
Après une hausse franche du prix des terres et prés loués non bâtis durant la crise de 2020 (+3.6%), l’année 2021 est marquée par une stagnation des prix à l’hectare (-0,4%). La FNSafer note que le rendement locatif brut moyen, qui est de 2,68%, semble atteindre un palier depuis 2017.
Le prix des terres et prés loués non bâtis poursuit sa hausse (+0.6%) en zones de grandes cultures, se redresse pour l’élevage bovin (+1,7%) et cède du terrain (-2,1%) en zones de polyculture-élevage.
Augmentation de l’urbanisation
Le marché de l’urbanisation a fortement augmenté en 2021 avec un nombre de transactions en hausse de 25,7% à 40 710 et une valeur en progression de 29,1% dépassant pour la première fois les 6 milliards d’euros. Une progression générale due aussi bien aux particuliers (+28,3%) qu’aux personnes morales privées (+29%). Une progression pouvant refléter deux tendances liées à la conjoncture selon la FNSafer : la relance de l’économie après la crise sanitaire et l’anticipation potentielle des restrictions à venir sur la consommation des espaces ruraux, avec l’application à court terme de la législation sur le zéro artificialisation nette.