Races caprines
Vers un index synthétique caprin combinant caractère laitier et morphologique
Races caprines
Un des thèmes développés lors de la treizième édition des 3R, Rencontres autour des Recherches sur les Ruminants, les 6 et 7 décembre derniers à Paris, a concerné la génétique et la conservation des races.
Après avoir établi un index basé sur la morphologie des chèvres (IMC) diffusé aux éleveurs dès le début de l´année 2006, l´Institut de l´élevage, Caprigène et l´Inra ont étudié la mise en place d´un index unique comprenant à la fois la morphologie et les résultats laitiers (ICC). Cet index global (IG) est, pour l´instant, égal à 0,56 ICC + 0,44 IMC pour les Saanen et à 0,67 ICC + 0,33 IMC pour les Alpines. Cet index global actuellement utilisé pour le choix des mères et des pères à boucs dans le cadre des accouplements programmés sera prochainement diffusé aux éleveurs.
La semence de six races conservée à la Cryobanque nationale
Les 3 R accueillait un atelier spécial sur la Cryobanque nationale. Cet outil de gestion sécurisée des ressources génétiques animales d´élevage est une assurance à long terme contre les dérives génétiques ou la disparition de races. Mis en place dès 1999, il conserve plus de 145 000 doses de matériel biologique (semence, embryons, cellules...) congelé issu des espèces caprine, bovine, ovine, porcine, équine, asine mais aussi de lapins ou de coqs. Chaque échantillon est dupliqué et entreposé dans deux lieux différents dont un au laboratoire national de contrôle des reproducteurs à Maisons-Alfort (94). Ce matériel génétique provient de races menacées (en caprin à 95 %), d´animaux exceptionnels par certains aspects ou, au contraire, d´animaux représentatifs de la population. En caprin, 3581 doses prélevées sur 49 donneurs différents forment la collection patrimoniale de six races caprines : Alpine, Saanen, Chèvre des fossés, Rove, Poitevine et Pyrénéenne. (Informations sur www.cryobanque.org)
Il faut sauver la chèvre créole de Guadeloupe
En Guadeloupe, la population caprine créole, exploitée pour sa viande, regroupe 35 000 têtes. Mais ces effectifs sont en déclin et les croisements anarchiques réalisés avec des races de plus grand format menacent la race comme c´est déjà le cas en Martinique. Pourtant, l´Inra a mesuré qu´une chèvre créole donne en moyenne 20 kilos de chevreaux sevrés par an grâce à son désaisonnement naturel qui permet trois mises-bas tous les deux ans. Pour conserver les qualités maternelles et de rusticité de la race créole, l´Inra et la chambre d´agriculture de Guadeloupe veulent mettre en place un contrôle de performance en ferme semblable à celui des ovins. Le progrès génétique, réalisé d´abord dans le troupeau expérimental de l´INRA, pourrait ensuite être diffusé dans les élevages par la vente d´animaux indexés. Ensuite, un programme de sélection collectif permettrait de conserver des ressources génétiques intéressantes pour l´élevage caprin en zone tropicale.