Des sapins de Noël pour les chèvres ?
Certains éleveurs de chèvres recyclent leur sapin de Noël en le donnant à leur troupeau. De quoi amener un divertissement pour les chèvres… et pour la clientèle.
Certains éleveurs de chèvres recyclent leur sapin de Noël en le donnant à leur troupeau. De quoi amener un divertissement pour les chèvres… et pour la clientèle.
Tous les ans, le débat fait rage après les fêtes : peut-on donner, après usage, des sapins de Noël aux chèvres ? « Des essais ont montré l’intérêt de donner des feuilles de frênes ou de mûriers aux chèvres, mais nous n’avons pas encore testé les sapins », explique Claire Boyer de la ferme expérimentale caprine du Pradel.
En donnant des sapins aux chèvres, certains éleveurs offrent une petite friandise naturelle et un enrichissement distrayant pour le troupeau. Mais d’autres éleveurs pointent surtout le risque alimentaire et l’absence de traçabilité. « On demande aux éleveurs de tenir un registre précis de l’alimentation donnée aux chèvres, alors pourquoi introduire un produit d’origine inconnue et potentiellement dangereux ? », s’interroge Emma Rival, conseillère en élevage caprin dans la Loire.
Très peu de traitements phytos
Pourtant, à l’inverse des cyprès, if ou thuya à la toxicité avérée pour les ruminants, les sapins n’ont jamais été liés à des cas d’intoxications végétales. Vincent Houis, animateur de l’Association française du sapin de Noël naturel, se veut rassurant : « Bien que nous ne produisions pas des sapins pour nourrir les animaux, il est réjouissant de leur offrir une seconde vie. » Selon lui, les risques d’intoxication par des produits phytosanitaires sont très faibles. « L’indicateur de fréquence de traitements phytosanitaires moyen pour les sapins de Noël est de 0,8, l’un des plus bas de l’agriculture française. » Les producteurs de sapin utilisent principalement des herbicides entre les arbres trois à quatre ans après les plantations puis ils passent à un entretien mécanique des surfaces avant la récolte et la vente de sapins en général âgés de cinq à six ans. « Les traitements fongicides, insecticides ou acaricides sont exceptionnels », assure l’animateur, les producteurs français privilégiant de plus en plus la lutte biologique. Environ 400 ha sur les 5 000 ha de cultures françaises de sapin de Noël sont même certifiés bio.
Une animation pour attirer des clients
Avec cinq millions de sapins naturels vendus chaque année en France, dont quatre millions issus de la production nationale, la distribution aux chèvres pourrait représenter une alternative de recyclage intéressante. En effet, une étude Kantar montre que 81 % des foyers ayant acheté un sapin naturel le recyclent. Pour ceux qui optent pour le dépôt en points de collecte, les arbres sont souvent broyés pour être transformés en paillage ou en compost.
Pour les fromagers fermiers, le recyclage du sapin par les chèvres peut donner lieu à une animation ludique et pédagogique dans la chèvrerie. Les particuliers, contents de venir recycler leur sapin peuvent ainsi passer par la boutique avant de repartir. Pour les chèvres, cette distraction comestible apportera un petit complément alimentaire riche en en vitamines et oligo-éléments.