Le nouveau plan loup va-t-il « mieux compter, mieux gérer, mieux protéger et mieux accompagner » ?
Simplification des tirs, indemnisations plus rapides, accompagnement psychologique, formations et lunettes à visée nocturne pour les louvetiers... Le ministère de l'Agriculture et le secrétariat d'Etat chargé de la Biodiversité annoncent certains éléments du plan loup avant sa présentation lundi au groupe national loup.
Simplification des tirs, indemnisations plus rapides, accompagnement psychologique, formations et lunettes à visée nocturne pour les louvetiers... Le ministère de l'Agriculture et le secrétariat d'Etat chargé de la Biodiversité annoncent certains éléments du plan loup avant sa présentation lundi au groupe national loup.
Avant sa présentation complète par la préfète coordinatrice au groupe national loup lundi 18 septembre, le ministère de l’Agriculture et le secrétariat d'Etat chargé de la Biodiversité ont levé le voile sur certains aspects du cinquième Plan national d'actions 2024-2029 sur le loup. Dans une conférence de presse ce jeudi 14, les représentants des ministres ont résumé les ambitions du plan loup par la formule « mieux compter, mieux gérer, mieux protéger, mieux accompagner ». Sans détailler le contenu du prochain plan ni le budget alloué, les ministères ont brossé le portrait d’un plan qui « concilie la conservation de l'espèce et le sauvetage du pastoralisme et de l'élevage aujourd'hui menacé par une prédation de plus en plus importante. »
Faisant suite au cafouillage sur le nombre de loups en France, le nouveau plan loup devrait modifier les modalités de comptage « pour avoir des chiffres robustes qui installe la confiance entre tous les acteurs ». La représentante de la secrétaire d’État chargée de la Biodiversité reconnaissant que « la méthode de comptage actuelle est moins efficace sur une population de loups en expansion, que ce soit en nombre ou en surface ».
L’objectif du plan 2024-2029 est aussi de renforcer la connaissance scientifique de l’espèce en relation avec les autres pays européens qui subissent également des attaques du loup. L’Etat espère aussi renforcer la recherche pour trouver des nouvelles méthodes de protection des troupeaux adaptées aux zones de plaine.
« Il n'y a pas de tabou à changer le statut de protection du loup. Mais changer son statut de production ne signifie pas qu'il ne sera plus du tout protégé. S'il sera un peu plus facile de tirer du loup, ça ne veut pas dire que ce sera totalement open bar. » Secrétariat d'Etat chargé de la Biodiversité
Le plan ouvre la porte à une modification du statut de protection du loup en s’appuyant sur les données scientifiques. « Notre boussole, c’est la science », affirme le secrétariat d’État chargée de la Biodiversité, tout en reconnaissant que les chercheurs manquent de connaissance pour abaisser le niveau de protection du prédateur.
La gestion des loups devrait être facilitée avec une simplification et une accélération de la délivrance des autorisations de tir. Le prochain plan loup devrait aussi mieux protéger les nouveaux territoires. « Nous avions une prédation dans les Alpes qui était essentiellement ovine, explique le cabinet du ministre de l'Agriculture. Aujourd'hui, nous avons une prédation sur des élevages bovins et parfois équins dans des zones de plaines. On ne va pas transférer un mode de protection d'un territoire à un autre. » Pas question donc de mettre des patous près des habitations. Mais il reste à trouver des solutions efficaces pour protéger les troupeaux…
🗣 « Quand il y a une attaque de #loup, cela crée une vraie détresse psychologique et économique chez les éleveurs. Le nouveau plan national d’action permettra de mieux protéger le pastoralisme. » @RadioJFrance pic.twitter.com/hPpAC9x7KT
— Sarah EL HAÏRY (@sarahelhairy) September 14, 2023
Le nouveau plan loup voudrait enfin mieux accompagner les éleveurs par des indemnisations plus rapides et par un accompagnement psychologique des victimes de la prédation. « Une attaque de loups est très difficilement vécue par les éleveurs, reconnaît le ministère de l'Agriculture. Le loup est un animal qui harcèle les élevages. Il va tuer plusieurs brebis et ne va en manger qu’une demie, parfois pas. C’est très dur humainement avec du stress et des burn-out. » Pour pouvoir intervenir plus rapidement, l’État veut renforcer la formation des louvetiers bénévoles, notamment dans les zones de colonisation. Les louvetiers auraient aussi la possibilité de s’équiper de lunettes de visée nocturne.
Le loup en chiffres
1 104 loups recensés en France
55 départements actuellement concernés par la présence de meutes ou de loup solitaire
3 354 troupeaux attaqués en 2022 contre 2 547 en 2018