Pâturage de méteil et sorgho par les chèvres contre les étiages fourragers
Garder les chèvres dehors même lorsque l’herbe ne pousse pas, une promesse tenue par l’enchaînement méteil-sorghos, pâturés au début du printemps puis en été. De nouveaux essais en exploitation ont montré que les chèvres valorisent très bien ces cultures.
Garder les chèvres dehors même lorsque l’herbe ne pousse pas, une promesse tenue par l’enchaînement méteil-sorghos, pâturés au début du printemps puis en été. De nouveaux essais en exploitation ont montré que les chèvres valorisent très bien ces cultures.
Plébiscités pour leur résilience face aux sécheresses, les méteils et sorghos sont présentés comme de véritables leviers pour gagner en autonomie dans les élevages, et s’adapter au changement climatique. La chambre régionale d’agriculture Auvergne-Rhône-Alpes a mis en place des essais de pâturage de méteils et sorghos multi-coupes sur la ferme expérimentale du Pradel (Ardèche) entre 2021 et 2022.
Les mois de mars y sont frais, et les étés sont fortement exposés à la sécheresse. Les prairies mettent donc du temps à démarrer au printemps et la pousse de l’herbe est ralentie, voire stoppée par le manque d’eau en été. Pour l’expérimentation, les méteils semés en automne mesuraient entre 5 et 7 cm mi-mars, lorsque la parcelle de 1,5 hectare a été ouverte au pâturage pour 48 chèvres.
Le mélange, composé d’avoine, triticale, vesce et pois fourrager, a pu être pâturé pendant 50 jours, sur trois cycles de pâturage entre 7 et 25 cm. Les chèvres ont ainsi profité de la bonne valeur fourragère du mélange (183 g/KG MS MAT et 0,92 UFL), plus riche en protéines que le méteil ensilé. Avec le pâturage du méteil, la production moyenne de lait a été de 4 litres par jour, que la céréale principale du mélange, soit l’avoine ou le triticale.
Complémentarité des fourrages
Le pâturage du méteil au printemps constitue donc un bon complément des prairies, dont la pousse a été préservée en début de saison. Pour pouvoir continuer le pâturage des chèvres jusqu’à la fin de l’été sans avoir à utiliser son stock de fourrage, le sorgho a été implanté à la suite des méteils. À cause d’un épisode de sécheresse, le semis a été retardé au 21 juin, juste avant le retour des pluies. Les sorghos ont poussé de façon explosive à chaque pluie, permettant le pâturage des chèvres du 23 août au 30 septembre (avec un chargement de 35 chèvres/ha).
Pour pouvoir offrir du fourrage pâturable sur un mois, deux variétés ont été semées : sudan grass, pâturé à 50 cm au 23 août, puis fin septembre, ainsi qu’un hybride BMR tardif pâturé à 60 cm en septembre. Pendant cette période, les chèvres le valorisent bien, car le reste de la végétation est sec. Cependant, les tiges peuvent faire l’objet de refus et nécessitent un broyage après le premier passage des chèvres.
Les chèvres valorisent surtout les feuilles des sorghos jusqu’à fin septembre. Au total, les laitières fortes productrices du Pradel ont valorisé entre 1,5 et 2,5 tonnes de matière sèche par hectare sur les 31 jours de pâturage des sorghos.
Bibliographie
Plus d’information sur les recherches concernant la sécurité fourragère en Auvergne-Rhône-Alpes sur Sécufourrages - Chambres d’agriculture Auvergne-Rhône-Alpes (chambres-agriculture.fr).