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Les chèvres trient les rations mélangées

Les chèvres sont capables de sélectionner les composants des rations fourragères en mélange selon leurs préférences, modifiant ainsi en très peu de temps la qualité de la ration initiale. Compte rendu d’une étude de la recherche agronomique suisse.

<em class="placeholder">chèvres qui mangent du foin</em>
La ration mélangée est équilibrée en énergie, en protéines et en fibres de manière optimale.
© D. Hardy

Dans les élevages laitiers, il est essentiel que chaque animal reçoive une ration adaptée à ses besoins élevés. Les vaches laitières se voient fréquemment distribuer des rations mélangées, car elles ne peuvent pas trier les différents composants. En revanche, les chèvres ont la capacité de sélectionner les éléments de leur ration en fonction de leurs préférences, comme l’a montré une récente étude de la recherche agronomique suisse. Ce comportement complexifie le maintien d’une ration mélangée, homogène et équilibrée, pour les chèvres tout au long de la journée.

Les chèvres sélectionnent les particules les plus longues de la ration

Un essai a été mené sur 24 chèvres hors période de lactation pour voir si elles étaient en mesure de trier la ration mélangée. Les chercheurs suisses se sont aperçus que les chèvres parviennent à sélectionner les particules en ingérant en priorité les composants longs. Une longueur de coupe plus courte (3-4 cm) a permis de retarder légèrement la sélection, mais seulement pendant les deux premières heures suivant la distribution. En revanche, à l’inverse des brebis, les chèvres ont peu sélectionné le fourrage en fonction de la matière azotée.

Les chèvres préfèrent les rations simples et délaissent les rations mélangées

Pour évaluer leur préférence alimentaire entre plusieurs fourrages, chaque individu recevait simultanément dans trois compartiments : de l’ensilage d’herbe, du foin et un mélange des deux fourrages précédents. Sur l’ensemble de la journée, les chèvres ont mangé en quantités similaires de l’ensilage d’herbe et du foin, mais ont très peu touché au mélange.

Selon les chercheurs, les petits ruminants, en cas de libre choix, savent composer eux-mêmes une ration équilibrée en énergie, en fibre (cellulose brute) et en protéines, tout en la répartissant dans la journée. Une autre explication à cette préférence pour les fourrages simples peut aussi être la perte d’appétence particulière d’un aliment en cas de mélange.

Les résultats montrent que le tri est un besoin comportemental des chèvres. Ainsi, en cas de distribution d’un mélange, il peut être judicieux de rajouter un râtelier avec du foin, ou de mettre à disposition des branchages pour leur permettre d’exprimer leur comportement naturel.

Davantage de places d’affouragement ou de distribution de repas pour réduire les conflits entre les chèvres

Augmenter le nombre de places d’affouragement ou le nombre de repas permet de diminuer les confrontations entre les chèvres.

Au moment de la distribution des repas, les chèvres imposent une hiérarchie sociale stricte. Celles-ci peuvent bloquer l’accès aux aires d’affouragement ou évincer celles de rang inférieur qui tentent d’y accéder. Les chercheurs suisses ont montré que deux facteurs jouent sur l’apparition de conflits chez les chèvres : la disponibilité temporelle d’un bon fourrage et le nombre de places d’affouragement disponibles.

Théoriquement, la distribution d’une ration mélangée devrait limiter la concurrence, puisque la nourriture est disponible en continu. Pourtant, les chèvres ont tout de même montré des comportements conflictuels dans l’expérimentation. Selon les chercheurs, cela s’explique par le fait que la qualité de la ration est optimale au moment de sa distribution, mais qu’elle se dégrade progressivement au fur et à mesure que les animaux trient les aliments.

Selon la littérature scientifique, les chèvres de rang social inférieur n’atteignent pas leur potentiel optimal de production laitière, car elles subissent davantage la concurrence et n’ont pas facilement accès à un fourrage non trié. Garantir un nombre suffisant de places d’affouragement permet à tous les animaux d’avoir accès à la nourriture en même temps lors de la distribution et de réduire la concurrence.

En augmentant le nombre de distributions quotidiennes, il est également possible de répartir la consommation sur la journée et ainsi permettre à tous les animaux d’accéder à leur ration dans sa composition initiale.

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