« Nous avons arrêté de vendre nos fromages à la ferme et sur les marchés et vendons à un grossiste de Rungis »
Virginie et Damien Faucon élèvent 280 chèvres en Seine-Maritime. Pour sortir leurs fromages du département, ils travaillent en collaboration étroite avec un grossiste de Rungis.
Virginie et Damien Faucon élèvent 280 chèvres en Seine-Maritime. Pour sortir leurs fromages du département, ils travaillent en collaboration étroite avec un grossiste de Rungis.
« Nous nous sommes installés en 1997 avec une centaine de chèvres, et nous avons rapidement augmenté le cheptel et le niveau génétique du troupeau. Avec le développement de la fromagerie et l’arrivée de trois enfants en quatre ans, nous avons arrêté le point de vente à la ferme et la vente sur les marchés. En parallèle, nous avons augmenté les livraisons pour avoir maintenant environ 120 clients hebdomadaires et 280 chèvres. Nous avons un peu vendu aux grandes surfaces, mais nous avons été déçus, car ils se servent de notre image sans vraiment respecter nos fromages.
Le grossiste aide à sortir de notre zone de chalandise
Depuis cinq ans, nous travaillons avec un grossiste de Rungis, la maison Bruel (Saff). C’est maintenant un partenaire important, il nous prend environ un quart de notre production. Nous avons un bon relationnel avec lui et il nous a aidés à vendre notre fromage signature, le galet d’Albâtre. Comme nous sommes à 8 kilomètres de la mer, ce fromage fermier au lait cru de chèvre, arrondi et à croûte cendrée, rappelle les galets qui recouvrent les plages de la côte d’Albâtre. Chaque lundi, nous les expédions à Rungis via le marché d’intérêt national de Rouen et le grossiste les dispatche chez des centaines de fromagers ou de restaurateurs de l’Hexagone. Cela nous a permis de sortir de notre zone de chalandise, car nous devenions nous-mêmes nos propres concurrents sur le département.
À condition d’être raisonnables, nos prix ne sont pas discutés et nos échanges avec le grossiste sont profitables. Il nous a par exemple aidés à passer à la caissette en bois et au paillon en paille pour que nos emballages soient plus naturels. Les équipes de commerciaux sont venues visiter la ferme ; c’est important, car ils doivent reporter l’histoire et les promesses du fromage depuis le producteur jusqu’aux détaillants. Prochainement, ils vont réaliser un petit film de présentation qui pourra être visionné par les acheteurs de fromages à l’aide d’un code QR. »