Les achats de fromages de chèvre se réduisent
Avec 7 % des achats de fromages des français, le fromage de chèvre tient une bonne place dans leur alimentation. Mais ses consommateurs habituels réduisent leurs achats selon Kantar.
Avec 7 % des achats de fromages des français, le fromage de chèvre tient une bonne place dans leur alimentation. Mais ses consommateurs habituels réduisent leurs achats selon Kantar.
« Le contexte inflationniste que nous vivons est complexe, et nous observons plusieurs phénomènes en réponse, a exposé Jessy Leroux, consultante junior à Kantar, lors de la présentation annuelle des données de consommation dédiée aux fromages de chèvre commandée par l’Anicap. Les Français achètent moins, mieux et autrement. »
Concrètement, pour s’adapter à l’inflation les foyers français diminuent leurs achats en volume, avec des paniers plus petits et moins fréquents. Ils cherchent également à acheter moins cher, entre promotions et descente en gamme ou encore changent de circuit de distribution. « Les marques de distributeur "économiques" avaient quasiment disparu des rayons et font leur retour, observe le panéliste. Aldi et Lidl gagnent des parts de marché, et 15 % des achats se font en promotion. »
Pour 2022, les projections sur les produits de grande consommation prévoient une réduction de 1,8 % en volume, et une augmentation de 2,8 % en valeur. Sur les volumes, pas d’amélioration envisagée avant 2024. L’augmentation du chiffre d’affaires devra donc passer par l’inflation. Inflation qui devrait être importante début 2023 en répercussion de l’année 2022.
Renouer avec les foyers français
Les fromages de chèvre représentent 7 % des achats de fromages. « Le fromage de chèvre, et le fromage en général, est malmené par les foyers français, souligne-t-elle. Nous observons un repli assez marqué qui doit appeler à la vigilance, même si sur quatre ans les ventes de fromages de chèvre retrouvent un niveau d’avant-Covid. » Les foyers sont dans une logique de fractionnement des dépenses, avec des sessions de courses plus nombreuses. Ce qui alerte les experts de Kantar, c’est que le fromage de chèvre est pénalisé par son cœur de clientèle. 86 % de la décroissance s’explique par les acheteurs réguliers, et notamment la déconsommation des sexagénaires. Si presque 6 euros sur 10 sur le fromage de chèvre sont réalisés en supermarchés, la place des circuits spécialisés est plus importante que pour la moyenne des fromages. Une spécificité à entretenir.