Le pavillon des chevrettes
Fin 2017, le Gaec L’acacia a mis en place un bâtiment spécifique chevrettes de 300 places. Objectif : gagner en confort et en temps de travail et assurer des conditions d’ambiance parfaitement adaptées à l’âge des animaux.
Avec l’augmentation de taille des cheptels et les attentes en termes de démédication et de bien-être animal, beaucoup d’éleveurs réfléchissent à la création d’un bâtiment spécifique chevrettes », constatent Fabien Morisset, chef de marché caprin à la Cavac, et Jérôme Dubé, technicien d’optimisation de production caprine à la Cavac, lors d’une porte ouverte organisée par la coopérative au Gaec L’acacia, en Vendée. Spécialisé en caprin depuis 2010, le Gaec L’acacia élève 800 chèvres, sur 56 ha, avec les frères Joseph et Thierry Lucas et deux salariées dont Maryse, la femme de Joseph. Environ 700 chevrettes par an sont démarrées sur l’exploitation et 300 sont élevées pour le renouvellement, les autres étant vendues à Chevrettes de France. « Jusqu’à présent, les chevrettes étaient réparties dans trois bâtiments, d’anciennes stabulations et porcheries, expliquent les éleveurs. La surveillance était compliquée, l’alimentation et le paillage manuels. Nous avons donc voulu créer un bâtiment spécifique pour l’élevage des chevrettes jusqu’à la reproduction, pour améliorer nos conditions de travail et nos résultats techniques ».
Le bâtiment, opérationnel en janvier, a été construit entre les deux chèvreries, adossé à l’une d’elles, le dénivelé permettant cette configuration sans perturber la ventilation des chèvreries. L’ancienne nurserie, où les chevrettes passent leurs quinze premiers jours, a été conservée. Quatre cases avec lampe chauffante y sont aménagées pour le ou les deux premiers jours de vie des animaux. Le bâtiment en lui-même, qui peut accueillir 300 chevrettes, comporte un couloir d’allaitement, un couloir d’alimentation et deux aires paillées compartimentées. Deux portes à ouverture rapide, actionnables du tracteur avec une télécommande, sont installées aux deux extrémités du couloir d’alimentation. « Notre objectif est de distribuer le fourrage et de pailler avec la désileuse, expliquent les éleveurs. Ces portes, en bâche tissée avec un enduit translucide, apportent de plus beaucoup de lumière. Pour notre bien-être et celui des chevrettes, nous avons privilégié la lumière naturelle ». Le couloir permet aussi le passage du robot de distribution de concentré sur roues Méchineau, qui alimente déjà les chèvres et interviendra bientôt dans le bâtiment chevrettes.
Ventilation dynamique pour une aération sans courant d’air
Le chauffage est fourni si besoin par deux canons. Pour la ventilation, le choix des éleveurs s’est porté sur une ventilation dynamique Orela. Les trappes d’entrée d’air avec pare-vent et volet courbé et les cheminées d’extraction sont situées du même côté. L’air entre à grande vitesse par les trappes qui s’ouvrent plus ou moins selon le débit d’extraction des ventilateurs. Il suit le plafond en se réchauffant, redescend de l’autre côté puis revient sur les animaux à très faible vitesse. L’extraction est assurée par des ventilateurs EC blue à basse consommation et à débit variable. L’ensemble est géré par un régulateur à partir de la consigne de température et d’une sonde de température. « La plage est de 10 °C, explique Thierry Anger d’Orela. Si la consigne est de 15 °C, les ventilateurs tournent au minimum quand il fait 15 °C et au maximum s’il fait 25 °C. Ce système permet de maintenir une température très régulière. Et il y a toujours de la ventilation, même quand on chauffe ». Trappes et ventilateurs peuvent toutefois être déconnectés. Pour que le bâtiment soit en dépression et permette l’entrée d’air par les trappes, l’isolation et l’étanchéité ont été particulièrement soignées. Les portails, hormis les deux portes à ouverture rapide, sont en panneaux sandwich avec, pour les portails comme pour les portes, des joints en caoutchouc sur les pourtours.
Combien ça coûte ?
135 000 euros pour 300 places
L’avis d’expert
Jérôme Despres, vétérinaire à Bocavet
« Adapter l’ambiance à l’âge des chevrettes »
« Les besoins en température, ventilation et surface au sol varient selon l’âge des animaux. L’idéal est de pouvoir séparer la nurserie, le post-sevrage et les adultes, pour limiter les problèmes pulmonaires, très fréquents sur les chevrettes, et les retards de croissance. Le bâtiment du Gaec L’acacia est très bien adapté. S’il est possible d’aménager un bâtiment existant pour les chevrettes, l’idéal est un bâtiment neuf avec ventilation dynamique. Les cases avec lampe chauffante permettent de garder les chevrettes à 20-25 °C les premières heures. Le bâtiment permet ensuite de maintenir une température de 15-17 °C avec une bonne ventilation. »