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L’amour n’est pas dans les box de négociation

Les négociations commerciales ont été tendues et les filières de ruminants dénoncent le non-respect de la loi Egalim. Pendant ce temps, la grande distribution s’affiche avec Karine Le Marchand comme « soutien des agriculteurs ».

Collecte du lait au pied du tank à lait
La Fnec et les autres fédérations d'élevages de ruminants dénoncent avec fermeté les agissements des distributeurs dans les box de négociation.
© D. Hardy

Alors que les négociations commerciales s’achèvent ce vendredi 28 février, les filières d'élevage de ruminants montent au créneau. La Fnec, aux côtés des autres associations spécialisées (FNO, FNPL et FNB), dénonce dans un communiqué une véritable « mascarade »  orchestrée par la grande distribution. En ligne de mire : le non-respect de la loi Egalim, censée garantir un prix juste pour les matières premières agricoles.

Une guerre des prix sur le dos des producteurs

« Que les distributeurs se livrent à une guerre des tarifs au détriment des producteurs est inadmissible » , déplorent les fédérations d'élevage, qui promettent de « prendre rapidement leurs responsabilités pour dénoncer sur le terrain ces agissements ». Si des hausses de prix ont bien eu lieu ces dernières années, « le coût de production est loin d'être atteint dans toutes les productions », d’autant que la crise sanitaire impacte les élevages de ruminants. 

La semaine précédente, l’Anicap avait déjà alerté les grandes surfaces sur la nécessité de maintenir un prix juste pour le lait de chèvre. La Fnil, la Fédération nationale de l'industrie laitière, s'était également insurgée contre des demandes de baisses tarifaires drastiques de la part des distributeurs. « Ils exigent des baisses allant jusqu'à 5 % voire plus, alors que les coûts de production des industriels laitiers restent élevés », dénonçait mi-février son président-directeur général, François-Xavier Huard.

Lire aussi : Avant la fin des négociations commerciales, l’Anicap veut maintenir le prix du lait de chèvre

Un grand écart entre discours et réalité

Dans ce contexte tendu, la mise en scène des distributeurs aux côtés de Karine Le Marchand pour afficher leur soutien aux agriculteurs passe mal. Le mercredi 26 février, l’animatrice vedette de L’Amour est dans le pré a ainsi mis en avant Intermarché, Casino, Carrefour, U et Auchan, qui présentaient trois initiatives en faveur des agriculteurs en difficulté.

Lire aussi : Karine Le Marchand obtient 3 actions de 5 distributeurs pour soutenir les agriculteurs : coup de com’ ou vraies mesures concrètes ?

Parmi elles, l’opération « L’amour est tout près » , qui promet aux petits producteurs en situation critique de vendre directement leurs produits en magasin, au prix de leur choix et avec un paiement sous trente jours. Une initiative a priori louable, mais qui s’accompagne de critères très restrictifs : seuls les exploitants de moins de deux équivalents temps plein et sans accord de distribution préalable avec une plateforme peuvent en bénéficier. Les deux autres actions annoncées visent à créer une alerte en cas de surproduction de fruits et légumes et à mettre en place un observatoire des filières d’avenir pour relancer certaines productions via des contrats de trois à cinq ans.

Pour l’Ania, l’Association nationale des industries alimentaires, il s’agit surtout d’un « énième coup de communication » des distributeurs, dénonçant dans un communiqué un stratagème visant à « détourner l’attention et faire oublier qu’ils écrasent les prix, les entreprises agroalimentaires et les agriculteurs depuis des années ».

 

 

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