Témoignage sur la fièvre catarrhale ovine : « J’ai perdu six chèvres à cause de la FCO »
La Fièvre Catarrhale Ovine, appelée aussi la FCO, touche aussi les caprins et les éleveurs sont démunis, faute de protocole clair pour les protéger. Témoignage de Thierry Deygas, livreur de lait de chèvre dans la Drôme.
La Fièvre Catarrhale Ovine, appelée aussi la FCO, touche aussi les caprins et les éleveurs sont démunis, faute de protocole clair pour les protéger. Témoignage de Thierry Deygas, livreur de lait de chèvre dans la Drôme.
- Baisse de la production laitière à cause de la FCO
- Les éleveurs caprins, les oubliés de la pandémie de FCO
« Chez nous, ça a commencé fin septembre. Un éleveur voisin avait déjà perdu beaucoup de brebis et, environ quinze jours plus tard, nos premières chèvres ont été touchées (par la fièvre catarrhale ovine). Le premier cas a été foudroyant : une forte fièvre à plus de 41 °C est apparue, avec peu d’autres symptômes, sur une chèvre en bonne santé. On a fait venir le vétérinaire qui a confirmé par des analyses PCR que c’était bien le sérotype 8 de la FCO.
Baisse de la production laitière à cause de la FCO
Un essai en combinant anti-inflammatoires et antibiotiques contre la FCO
Les premières chèvres que nous avons traitées uniquement avec des anti-inflammatoires sont mortes, quatre au total. Puis, nous avons essayé un traitement combinant anti-inflammatoires et antibiotiques, et ça a mieux marché. La fièvre tombait beaucoup plus rapidement et, en 24 à 48 heures, la plupart des chèvres guérissaient. Normalement, les antibiotiques n’ont pas d’effets sur les virus mais là, peut-être qu’il y a eu des maladies opportunistes et que l’antibiotique limite la surinfection.
Au total, on a perdu six chèvres sur notre troupeau de 400. La quinzaine d’autres chèvres touchées ont survécu, mais certaines ont perdu du lait alors qu’elles étaient en début de lactation.
Les éleveurs caprins, les oubliés de la pandémie de FCO
Le plus frustrant, c’est qu’il n’y a pas de recommandations claires pour les chèvres concernant les traitements ou la vaccination. Les élevages caprins n’ont pas le droit aux vaccins gratuits et mon vétérinaire reste sceptique sur son utilité en caprin. On a l’impression d’être les oubliés de la pandémie.
La question se pose sur les conséquences de la FCO sur les boucs
Nous sommes aussi inquiets concernant la fertilité, car certains boucs ont été malades. On a eu quelques chevrettes qui sont mortes sans que l’on puisse expliquer pourquoi. Quand j’en ai discuté avec d’autres éleveurs de ma zone, environ la moitié avait eu des cas. »