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Il y a de l'emploi dans les élevages caprins

Le service de remplacement et le groupement d´employeurs étaient deux des solutions présentées au colloque caprin de Niort pour faire face à la demande en main-d´oeuvre.

Vis-à-vis de son salarié, l'employeur se doit « d’être présent et d’entraîner le mouvement, de donner du sens, d’être à l’écoute, accessible et dans l’échange..." © D. Hardy
Vis-à-vis de son salarié, l'employeur se doit « d’être présent et d’entraîner le mouvement, de donner du sens, d’être à l’écoute, accessible et dans l’échange..."
© D. Hardy


« Même si le travail peut être un plaisir, chacun doit pouvoir être remplacé facilement pour prendre des vacances ou en cas de problèmes » expliquait François Bonnet du syndicat caprin des Deux-Sèvres en introduction du colloque caprin qui se tenait à Niort le 3 mai dernier. Un colloque qui n´a rassemblé qu´un maigre auditoire à cause sûrement du temps ensoleillé plus propice aux travaux des champs. et peut-être aussi à cause d´un manque de main-d´oeuvre sur les fermes.
En effet, force est de constater que les éleveurs de chèvres travaillent beaucoup. Plus de 2000 heures par unité de main-d´oeuvre (UMO) selon une enquête de 2001, à comparer aux 1 740 heures comptabilisées dans les élevages bovins laitiers. Le travail d´astreinte (7 h 30 par jour en moyenne) auquel s´ajoute le travail de saison sur le troupeau (91 jours par an) et de culture fourragère (1,7 jour par hectare et par an) peut être réduit par des investissements dans la mécanisation de l´exploitation. Mais si la mécanisation permet de se libérer du temps dans la journée ou d´améliorer le confort de travail, elle ne permet pas de s´absenter pour des week-ends ou des vacances. ou de faire face à un accident ou une maladie.

Pas étonnant dans ces conditions que 68 % des éleveurs laitiers de Poitou-Charentes se disent surchargés de travail et qu´ils sont 57 % à être intéressés par un complément de main-d´oeuvre. Surtout que les exploitations ne cessent de grandir, passant en dix ans dans les Deux-Sèvres de 68 000 à 156 000 litres de lait livrés en moyenne.
Les agriculteurs ne sont pas infaillibles
Face à ce besoin de main-d´oeuvre, des solutions alternatives à l´embauche d´un salarié à plein temps existent. Parmi eux, le service de remplacement propose aux exploitants de se faire remplacer pour différents motifs comme une maladie ou un accident, un congé maternité ou paternité, des responsabilités professionnelles, le suivi d´une formation ou pour prendre du temps libre tout simplement. Cette solution rapide, facile et souple permet d´assurer la continuité de l´exploitation en la confiant à des personnes formées et autonomes. « Mais si un remplaçant est garant de la poursuite du travail, il ne prend aucune décision » précise Marie-claude Destanque du service de remplacement des Deux-Sèvres.
« Il est très important de bien préparer son remplacement » explique-t-elle. D´abord, le respect des règles d´hygiène et de sécurité est essentiel lorsque l´on emploie quelqu´un chez soi.

 

La traite ©3 h 25 par jour en moyenne est l´une des tâches que les éleveurs aimeraient le plus déléguer à de la main-d´oeuvre extérieure. ©D. Hardy


Les informations et tâches indiquées sur un panneau
Des locaux propres et rangés avec du matériel en bon état limitent les risques d´incidents pour le salarié et pour l´exploitation. Ensuite, les tâches à réaliser ainsi que toutes les informations utiles (coordonnés de l´éleveur et des partenaires de l´élevage, passages du laitier, fonctionnement de la machine à traire, animaux sous traitement, rations à distribuer.) sont à indiquer sur un panneau de consignes. Idéalement, quelques jours avant le début du remplacement, l´agent aura déjà visité l´exploitation avec l´exploitant pour prendre les informations essentielles à sa future mission.
Ce service ouvert à tous les agriculteurs revient pour l´exploitant de 3 à 15 euros par heure environ selon les cas. Sans oublier que depuis juillet 2006 les éleveurs ont accès jusqu´à 14 jours de vacances via le crédit d´impôt où 50 % des frais de remplacement sont pris en charge dans la limite de 915 euros.
« La réglementation sur le travail change tous les jours et, en faisant appel au service de remplacement, on est sûr de respecter le cadre juridique », apprécie Christophe Hervy de la Fédération régionale des services de remplacement.

Cet agriculteur installé en hors cadre familial regrette le peu d´intérêt des agriculteurs sur la question du remplacement. « Tous les agriculteurs se croient infaillibles », explique-t-il sans oublier les questions de confiance mais aussi de moyens.
En France, les services de remplacement regroupent 470 associations et 10 000 salariés remplaçants pour 66 000 adhérents agriculteurs soit 10 % des agriculteurs seulement. Difficile dans ces conditions pour les services de remplacement de recruter du personnel formé, capable de remplacer un chef d´entreprise, et qui puisse faire carrière dans le remplacement. « Pourtant, on sait que statistiquement, tous les dix ans, on va avoir un pépin ». Christophe Hervy milite pour le développement d´assurance remplacement, très développé dans les départements bretons via des contrats d´assurance groupe. Sans compter qu´un salarié peut apporter des solutions nouvelles avec son oeil neuf sur le fonctionnement de l´exploitation. « Cela oblige aussi à s´organiser et à respecter les règles d´hygiène et de sécurité ».

 

 

Un complément de main-d´oeuvre est utile dans les travaux de manipulation des animaux ou la culture des fourrages. ©D. Hardy

 

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