A l´étranger
« En Roumanie, la filière caprine en croissance veut se contruire » affirme Stella Zamfirescu
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Longtemps marginalisé, l´élevage caprin roumain se développe mais le marché reste à organiser. Trois questions à Stella Zamfirescu, présidente de Caprirom, association des éleveurs de chèvres de Roumanie.
Quelle est la situation actuelle de l´élevage caprin en Roumanie ?
Stella Zamfirescu - Depuis quatre ans, l´élevage caprin est en phase de développement avec un cheptel qui s´accroît. Ainsi, à la fin de l´année dernière on recensait 830 000 caprins, dont 533 000 chèvres contre 460 000 têtes en 1980. Longtemps inorganisée, la filière caprine est actuellement en cours de structuration et de réglementation avec la participation des éleveurs, des transformateurs, de l´enseignement et des sociétés commerciales intéressées. Si l´on trouve des chèvres dans la plupart des régions de Roumanie, on observe cependant une concentration du cheptel dans les zones de plaines, au Sud, au Sud-Ouest et à l´Ouest du pays. Deux races prédominent : la race Carpatine, race rustique originaire des montagnes, et la race Alba de Banat, race laitière améliorée, proche de la Saanen.
On observe de plus en plus une concentration des effectifs caprins dans de grandes fermes, le nombre de propriétaires de moins de 10 chèvres ne représentant plus que 70 % de l´effectif total.
Vers quels types de produits et de marchés s´oriente la production caprine ?
S. Z. - Le lait de chèvre est essentiellement transformé en fromages traditionnels destinés surtout à la consommation nationale, car il n´y a pas d´exportation. Ces fromages sont de type feta comme le Teleama, fromage blanc en saumure, et le Kaskaval, une pâte pressée demi-dure. Ces fromages sont souvent fabriqués avec un mélange de lait de brebis et de lait de chèvre mais les fabrications en pur chèvre se développent. Parallèlement, les fromages de type lactique sont apparus sur le marché et semblent être de plus en plus appréciés des consommateurs. De grands élevages de 400 à 600 chèvres se sont constitués avec des ateliers de transformation fromagère. Quelques laiteries-fromageries industrielles qui collectent le lait - jusqu´à 13 000 hl par an - se sont créées récemment en particulier dans les zones d´élevage du Sud, Sud-Est et Ouest du pays. A côté du lait, la viande de chevreau de boucherie est également consommée sur le marché interne.
Qu´attendent les éleveurs caprins de la prochaine adhésion de la Roumanie à l´Union européenne ?
S.Z. - Nous espérons une plus grande sécurité alimentaire sur notre marché, mais aussi que des investisseurs étrangers s´intéressent à notre production laitière caprine. Nous avons des territoires et de la main-d´oeuvre bon marché dans nos zones rurales.
Nous souhaitons également que les échanges en matière de génétique soient facilités pour nous permettre d´améliorer rapidement nos races locales pour la viande et le lait.