Question à : Barbara Fanca, chargée d’études à l’Institut de l’élevage
Comment limiter l’impact de la hausse du coût alimentaire en élevage caprin ?
« S’il n’y a pas de solution miracle, plusieurs leviers peuvent être activés simplement pour agir rapidement sur le coût alimentaire.
Premier levier évident : ajuster la quantité de concentré au niveau de production et au stade physiologique. Les éleveurs ont parfois tendance à conserver trop longtemps leur ration de début de lactation. La quantité de lait produite diminue progressivement après le pic et nécessite de réajuster l’apport de concentré. De la même façon, faire des lots de production, sans démultiplier à l’excès, permet de réduire la quantité de concentré pour les chèvres les moins productrices. Attention cependant à ne pas pénaliser ces dernières en diminuant trop les apports. En passant d’un à trois lots, d’anciennes études ont pu montrer une économie de 15 % de concentré. Inversement, il peut être intéressant d’adapter son effectif à l’alimentation disponible et ne conserver que les animaux nécessaires à la production. Cela peut supposer de réformer des chèvres quelques semaines plus tôt que prévu.
Valoriser les fourrages de qualité
Côté quantité de lait produite, prendre le temps de calculer la quantité de lait supplémentaire produite si on maintient les apports de concentré permet d’évaluer si cela vaut le coup (coût !).
Autre levier intéressant, valoriser les fourrages de qualité. L’herbe jeune d’une prairie multiespèce a une très bonne valeur protéique et énergétique.
Les coproduits locaux peuvent également être une source de protéines moins onéreuse et de qualité.
Enfin, petite astuce, vérifier le calibrage des distributeurs en salle de traite, roulimètres et seaux. Tous les aliments n’ont pas la même densité, il est important de peser les quantités réellement distribuées et de tarer les outils, au moins après chaque livraison.
D’autres solutions peuvent être mises en œuvre à plus long terme nécessitant une réflexion globale sur le système de production telles que l’autonomie protéique, la composition des prairies… »