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Améliorer la qualité du lait grâce à Cap’tec

En Vendée, au Gaec de la vallée du Lay, les éleveurs ont vu progresser les taux butyreux et protéiques.

Adrien Vendé s’est installé en 2013 au Gaec de la Vallée du Lay, au nord-est de la Vendée. Ses associés Karen et Bruno, un couple d’éleveurs installés quatorze ans plus tôt, avaient mis en place un troupeau de Saanen qui a été augmenté avec son arrivée. Aujourd’hui l’exploitation compte 400 chèvres laitières et près de 200 chevrettes dont une cinquantaine est vendue en chevrettes pleines. Le Gaec possède aussi un atelier de 100 bovins allaitant et 137 hectares de céréales, de maïs, prairies temporaires et naturelles. Les chèvres restent en bâtiment mais l’exploitation a atteint son autonomie fourragère. Par contre, elle est en dépendance totale d’achats extérieurs de concentrés. Depuis la création du troupeau caprin, les éleveurs sont adhérents au contrôle laitier et ont ainsi pu apprécier le passage des GTE au logiciel Cap’tec. « L’objectif reste le même, il s’agit d’évaluer les marges brutes », rappelle Laurent Suaudeau, conseiller caprin à Seenovia, l’union des contrôles laitiers des Pays de la Loire et de Charente-Maritime. Néanmoins Cap’tec permet d’aller plus loin. Avec des données plus précises, des critères techniques plus approfondis, le technicien peut avoir un regard plus perçant sur l’élevage et l’éleveur peut, lui, plus facilement capter les points forts et les postes d’amélioration de son atelier caprin.

Bien connaître l’exploitation pour trouver l’origine du problème

« Nous avions un sérieux problème de taux en 2017, se remémore Adrien Vendé, en charge du troupeau de chèvres sur le Gaec. Le tableau comparatif avec les autres exploitations de la région nous montrait bien qu’il y avait un problème, mais j’ai pu également trouver une solution rien qu’en discutant avec d’autres chevriers. » En effet, Seenovia organise tous les ans une réunion pour faire un bilan commun de toutes les exploitations suivies avec les GTE puis avec Cap’Tec (voir encadré). Le bilan annuel individuel de Cap’tec est un outil et non une solution. « Ce sont simplement des chiffres qui nous servent d’indicateurs de réussite ou non », détaille Adrien Vendé. En cas de problème, détecté notamment s’il y a un gros écart avec les chiffres de l’an passé, c’est à lui et à son conseiller de trouver pourquoi cela s’est produit et que faire pour résoudre la situation. Le technicien vient une fois par an pour Cap’tec. Lors de cette visite, lui et l’éleveur reprennent toutes les factures de l’année qui concernent le troupeau caprin et il rentre toutes ces données dans le logiciel. Laurent Suaudeau vient environ huit fois dans l’année pour le suivi de l’exploitation, ce qui lui permet d’avoir une bonne connaissance de l’exploitation et trouver plus facilement les sources des problèmes et les solutions à apporter.

Un prix du lait en hausse malgré trop de cellules

Et pourtant, depuis plusieurs années, le bilan est formel : le troupeau du Gaec de la vallée du Lay a un problème de cellules et rien ne change malgré les nombreux essais et changements de pratiques mis en place par Adrien et ses associés. Système de désinfection des manchons en salle de traite entre chaque chèvre, pulvérisation de produit en fin de traite sur les trayons, produit à base de plantes pour le tarissement, rien n’y fait. Le Gaec a perdu 8 000 euros sur 2018 en raison du malus cellules. Heureusement, par ailleurs, éleveur et conseiller ont travaillé pour gagner un peu plus sur la valorisation du lait et cela a payé puisque sur l’année passée, le prix aux 1 000 litres a augmenté de 18 euros. « J’avais fait un essai de graines de lin extrudées dans la ration, ça n’a pas marché et ça a fait chuter les taux, reconnaît Adrien Vendé. Je suis revenu aux tourteaux de soja et les taux ont remonté et le prix du lait avec. » L’éleveur peut voir facilement les postes où il est meilleur que le chiffre de référence. Pour le Gaec de la vallée du Lay, c’est par exemple le coût de l’alimentation, inférieur à 4 % à la moyenne de référence.

Faire des synthèses de groupe pour faciliter la discussion

« Les résultats individuels sont bien sûrs importants pour l’éleveur, pour qu’il puisse voir sa progression par rapport à l’année passée, reconnaît Laurent Suaudeau. Mais le plus intéressant selon moi, ce sont ces moments d’échanges privilégiés entre les éleveurs caprins. Des idées sont échangées et même si la solution n’est pas toute trouvée, cela donne souvent des pistes de réflexion lorsque chacun rentre chez soi. » Seenovia, le regroupement des organismes de contrôle laitier des Pays de la Loire et de Charente-Maritime, rassemble 47 éleveurs caprins qui sont suivis avec Cap’tec. Ce groupe d’éleveurs est de taille suffisante pour que les comparaisons de résultats individuels aux moyennes du groupe soient intéressantes.

Aidés par les chiffres, les éleveurs échangent sur leurs pratiques

Les données mini et maxi du groupe sont également dévoilées, reste aux éleveurs concernés de se manifester pour donner conseils ou chercher des solutions. « Chaque année à l’occasion de la réunion de groupe, nous abordons un thème particulier, explique Laurent Suaudeau. L’année passée, il s’agissait de l’impact du choix de la reproduction (saillie naturelle ou insémination artificielle), et l’année d’avant nous nous étions intéressés à l’élevage des chevrettes. » En plus des échanges sur les résultats chiffrés, les éleveurs peuvent donc discuter de pratiques de conduite d’élevage plus techniques et plus précises.

chiffres clés

137 hectares de SAU
404 chèvres et 184 chevrettes
378 818 litres produits par an
937 litres de lait produits par chèvre par an
691 €/ 1 000 litres produits de prix du lait
195 €/1 000 litres produits de charges alimentaires
465 €/ 1 000 litres produits de marge brute

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