Renouvellement des actifs agricoles
53 % des exploitants devraient quitter l’agriculture d’ici 2030 et un risque de démantèlement pour les exploitations méridionales selon une étude
Lors du colloque de la Sfer qui s’est tenu les 6 et 7 juin derniers, une étude du CNRS et de l’université de Caen Normandie a été présentée. Elle traite du renouvellement des actifs agricoles en France selon les formes d’organisation du travail.
Lors du colloque de la Sfer qui s’est tenu les 6 et 7 juin derniers, une étude du CNRS et de l’université de Caen Normandie a été présentée. Elle traite du renouvellement des actifs agricoles en France selon les formes d’organisation du travail.
Cette étude intitulée « Formes d’organisation du travail et renouvellement des actifs agricoles en France métropolitaine. Une lecture géographique à partir du Recensement agricole 2020. » note que le travail repose de moins en moins sur la seule cellule familiale. L’objectif de cette étude est de faire le point sur la diversité des collectifs de travail dans laquelle se posera d’ici 2030 la question du renouvellement d’exploitants. Elle explique que les exploitants et co-exploitants devant partir à la retraite d’ici 2023 ont été identifiés, à partir de données du Recensement agricole 2020, comme ceux relevant de la classe d’âge des 52-62 ans, sous l’hypothèse d’un départ théorique à la retraite à 62 ans.
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53 % des exploitants devraient quitter l’agriculture d’ici 2030
L’étude souligne qu’en 2020, ces derniers étaient environ 180 000, soit 36,4 % du total des exploitants et co-exploitants. A cette classe d’âge des 52-62 ans s’ajoute également celle des 62 ans et plus, comptant environ 83 000 exploitants et co-exploitants (16 % du total) dont une partie est déjà à la retraite et n’est plus qu’exploitants à titre secondaire. « Au final, c’est 53 % de la population des exploitants et co-exploitants qui est susceptible de quitter en théorie l’agriculture d’ici 2030 – même si certains exploitants actuels appartenant à la classe d’âge des 52-62 ans prolongeront sans doute leur activité à titre secondaire, à l’image de leurs ainés » explique l’étude.
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Des collectifs de travail très variés
Elle souligne que les collectifs de travail dans lesquels interviendront des départs à la retraite d’exploitants d’ici 2030 sont de plus en plus variés et complexes en France métropolitaine. Il en ressort des problématiques de renouvellement des exploitants différentes : reprise d’entreprise individuelle, renouvellement d’associés, recours au salariat, externalisation de tout ou partie de travail… L’étude a établi une typologie des cantons selon les formes de collectif de travail dans les exploitations ayant des exploitants âgés de 52 ans et plus en 2020 en France métropolitaine.
La partie méridionale de la France marquée par une surreprésentation des exploitations individuelles
Un fait marquant est à mettre en avant : la partie méridionale du territoire, à l’exception d’une grande partie du massif central et des Alpes, est marquée par une surreprésentation des exploitations individuelles à temps complet et à temps partiel dans les cessions d’activité à venir d’ici 2023. Le renouvellement des exploitations passe donc ici par des transmissions d'entreprise sans salarié. « Au regard des difficultés de renouvellement de ces structures individuelles, ce type régional apparait comme particulièrement vulnérable en termes de renouvellement agricole d’ici 2030. Le risque est grand de voir ces exploitations individuelles partir à l’agrandissement, dans la continuité de ce que l’on a observé ces deux dernières décennies pour ce type d’exploitations dans ces régions » affirme l’étude.
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