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Une ventilation dynamique en étable entravée

Au Gaec des Gentianes. Pour remédier à des problèmes d’ambiance dans une étable entravée de vaches suitées, les associés ont opté pour une ventilation dynamique avec extraction forcée. 

À la Roche-Canilhac, dans le Sud-Est du Cantal, il y a du monde dans les étables du Gaec des Gentianes. Le bâtiment entravé sur lisier, où sont hivernées l’essentiel des vaches suitées, date de 1981. Il se situe à un peu plus de 1100 m d’altitude sur le flanc est d’une colline, et il est de ce fait bien abrité des vents dominants. Ce bâtiment mesure 32 m de long sur 22 m de large, avec une grange accolée en prolongement côté nord. Il est surtout bien rempli tout au long des six mois d’hiver avec une impressionnante densité d’UGB ramenée à la surface couverte (704 m2). Les 87 places à l’attache (béton + grilles) sont réparties en quatre travées pour 25, 20, 20 et 22 têtes séparées par deux couloirs de distribution et un étroit couloir de circulation, et occupées par 85 vaches et deux taureaux. Viennent s’y ajouter deux cases sur caillebotis pour deux lots de 15 broutards destinés à une production de taurillons d’herbe semi-finis vendus en début d’été. « On sait qu’il n’est pas recommandé de les avoir dans le même bâtiment que les vaches suitées, mais pour l’instant on a pas le choix », précise Louis Verrière, en Gaec avec son frère Raymond et sa belle-soeur Anne-Marie. Les vêlages sont centrés sur janvier et février. Les veaux sont répartis en plusieurs parcs paillés. Le plus grand est dans un appentis en maçonnerie accolé à l’étable. La ration des mères est basée sur 2/3 de foin et 1/3 d’enrubannage additionné d’environ 800 g de complémentaire à compter du vêlage.

Un faux plafond perpétuellement humide

Jusqu’en 2013, le renouvellement de l’air était réalisé conformément à ce qui avait été initialement pensé par les concepteurs du bâtiment. À savoir une ventilation dynamique avec entrées d’air par le haut associées à des extracteurs positionnés sur les parois latérales à 1 m de hauteur. « C’est totalement l’opposé de ce qui est préconisé actuellement. C’est pourtant ce qui nous avait été conseillé à l’époque », précise Louis Verrière. Qui plus est, au moment de sa construction, l’étable avait été couverte avec de simples tôles. Pour isoler le bâtiment, des plaques en mousse isolante étaient fixées à la base de la charpente en bois et formaient un faux plafond à 4,3 m de hauteur dans sa partie supérieure, un peu moins sur les côtés. Le volume d’air disponible était donc limité, surtout eu égard aux effectifs. « C’était toujours humide. Qui plus est, les jours où il faisait froid, les extracteurs prévus pour fonctionner en permanence avaient tendance à geler et donc à se bloquer », se souvient Louis Verrière. Les jours de tourmente, il devenait nécessaire de boucher de façon temporaire ces ouvertures situées sur le mur orienté au nord-est pour ne pas avoir de courant d’air glacial à l’arrière des animaux. Déjà mauvais, le renouvellement d’air en devenait problématique. Le faux-plafond était perpétuellement mouillé. Après une bonne nuit de gelée, quand le soleil se levait, la condensation faisait du goutte à goutte sur le faux plafond. « On avait beau ouvrir la porte qui fait communiquer la grange et l’étable pour accroître le volume d’air, les odeurs d’ammoniac prenaient à la gorge. Lors des belles journées de début de printemps, l’étable devenait une étuve. On passait notre temps à ouvrir et à fermer les portes pour chercher à améliorer l’ambiance », déplore l'éleveur.

Cette humidité persistante et la condensation se sont traduites par un vieillissement prématuré des tôles de couverture. « En 2013, on a profité de la nécessité de les changer pour revoir de A à Z le renouvellement de l’air dans l'étable. On aurait surtout dû le faire avant », remarque Louis Verrière. Sans attendre le diagnostic d’ambiance qui avait été commandé et se faisait désirer, des contacts ont été pris avec différentes entreprises. Le service technique de la société Orela leur a conseillé une ventilation dynamique avec des entrées d’air sur les parois latérales et plusieurs cheminées associées à des ventilateurs pour extraire l’air. Il était nécessaire de recourir à ce type d’extracteur forcé compte tenu du nombre d’animaux hivernés, mais aussi dans la mesure où le bâtiment est niché dans un creux du relief et où ce positionnement pénalise les entrées d’air côté sud-ouest du bâtiment.

Le faux plafond a été entièrement supprimé. L’isolation du bâtiment repose désormais sur des tôles bacacier sandwich et laisse donc voir l'ensemble de la charpente en bois. Cela a permis d’augmenter de façon conséquente le volume d’air. Le niveau haut du plafond est désormais à 6 m de hauteur. Cette isolation thermique sous toiture limite l’incidence du froid et tempère les effets du soleil en particulier en début du printemps. Car, compte tenu de l’altitude, la mise à l’herbe effective a rarement lieu avant début mai. La pose des nouvelles tôles a été couplée à la mise en place d’une ventilation dynamique avec extraction forcée par le haut - et non par le bas comme précédemment - avec 10 entrées d’air latérales (6 côté nord-est et 4 côté sud-ouest) et 5 cheminées de sortie disposées en alternance des deux côtés du faîtage. Leur principe est d’extraire l’air vicié par des ventilateurs à vitesse variable intégrés dans ces cheminées de façon à renouveler l’air de façon homogène.

Dix trappes pour les entrées d'air

La couverture a été réalisée par un professionnel. Louis et son frère ont posé eux-mêmes les cheminées en louant pour cela une nacelle. Impossible de faire autrement. Par la même occasion, toutes les ouvertures situées sur les parois latérales, jusque-là obturées par des plaques en plastique jaunies par le temps, ont été remplacées par des plexiglass isolants transparents quadruple épaisseur, à la fois plus isolants et plus lumineux. C’est dans ces plexiglass qu’ont été insérées les trappes d’entrée d’air. Le tout a été couplé à un régulateur, lequel règle l’ouverture des entrées d’air placées sur les parois latérales à 2 m de hauteur de façon à ce que le flux d’air passe nettement au-dessus des animaux. Ce règlage a été réalisé par le technicien de l’entreprise qui a fourni le dispositif. L’ensemble des fournitures nécessaires à cette seule ventilation dynamique s’est traduit par une dépense de 9 472 € TTC.

Les nouveaux ventilateurs tournent en permanence. Ils se traduisent par un bruit de fond qui pourrait surprendre une oreille non habituée mais ne semble guère perturber les animaux. « Notre objectif est d’avoir une température entre 10 et 12° C dans l’étable. On y arrive assez facilement », apprécie Louis Verrière. Le dispositif fonctionne depuis l’hiver 2013/2014 et n’est jamais tombé en panne. Même s’il est aussi le résultat d’une surveillance rigoureuse et de mesures préventives, le taux de mortalité des veaux (2% l’hiver dernier) atteste de bons résultats techniques. Pour autant, ils n’avaient rien de catastrophique auparavant.

La consommation d’électricité n’est pas plus importante qu’avec les extracteurs latéraux utilisés précédemment. «Tout du moins, nous n'avons pas mis en évidence de différence notable sur la facture. » Parmi les évolutions prévues, il est envisagé de remédier à la cohabitation entre les lots de taurillons et les vaches suitées. L’idée serait d’hiverner ces mâles dans un autre bâtiment et de réutiliser l’espace qu’ils occupent pour faire des cases de vêlage. Pour l’instant, les vaches vêlent à l’attache. Ce n’est pas l’idéal pour elles mais surtout pour leurs propriétaires.

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